lundi 4 juin 2007

USA - Memphis, Nouvelle-Orléans (Louisiane)


Je me réveille avec un inexplicable mal de dents. Du coup, je reste dans la voiture pendant que les autres retournent dans les boutiques de souvenirs de Graceland pour compléter leurs achats d’hier. Puis nous prenons la direction de la Nouvelle-Orléans : autrement dit, plein sud. L’état du Mississippi que nous traversons dans toute sa hauteur est très vert et très monotone. Pause déjeuner chez Wendy’s à mi-parcours. Le reste du trajet n’en finit pas ; je somnole, bouquine, logigramme et iPode pour passer le temps.
A cause notamment des livres d’Anne Rice, la Nouvelle-Orléans occupe une place particulière dans mon imaginaire. Je me la suis toujours représentée comme une ville au charme romantico-gothique un peu désuet, le genre d’endroit hors du temps où on pourrait se croire encore au XIXème siècle. En fait, nous sommes accueillis, comme à Nashville et à Memphis, par les tours de béton et de verre génériques que l’on peut voir dans n’importe quelle grande ville américaine.
A partir de là, la soirée ne fait que dégénérer. L’hôtel nous réclame $28 de parking par nuit. La chambre aux murs de brique apparente déplaît beaucoup à mes camarades (moi, j’adore) ; surtout, elle n’est pourvue ni d’un frigo, ni d’un micro-ondes. Bourbon Street, la rue la plus animée et la plus touristique du quartier français, s’avère incroyablement tacky : néons criards, souvenirs en plastique, musique hurlante, clubs de strip-tease aux devantures pleines de photos délavées qu’on croirait sorties d’un Playboy des années 70, lingerie d’un mauvais goût navrant… Nous décidons de dîner dans notre chambre. Problème : pas le moindre magasin d’alimentation en vue. Dans Canal St., nous finissons par nous arrêter au McDo pour acheter des salades à emporter. Grave erreur. Comme tous les employés blacks auxquels nous avons eu affaire depuis notre départ de la Floride, les serveuses mettent un maximum de mauvaise volonté à nous fournir ce que nous demandons : ni bonjour ni au revoir, ton blasé, mots mâchés au maximum, font semblant de ne pas comprendre ce qu’on leur dit, répondent à côté des questions… Le McDo est vide ; pourtant, nous attendons nos salades une demi-heure (I kid you not !!!) alors que les quelques clients blacks qui se présentent entre-temps sont servis dans la minute. Le racisme anti-Blancs dans le sud-est des USA n’est donc pas une légende. En remontant Canal St., qui est en travaux, nous voyons un énorme rat filer devant nous. Dire que je suis déçue serait un euphémisme.
De retour à l’hôtel, nous prenons une mini-cuite qui se termine par une bagarre féroce entre Kris, Junior et moi sur l’un des lits, pendant qu’Autre Moi filme. Damned. Il faut que je cesse de laisser des traces compromettantes derrière moi.
(Photo: la boutique House of Voodoo, dans Bourbon St.)

Aucun commentaire: