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lundi 19 avril 2010

Japon - Enoshima, Hase, Kamakura


Ce matin, après avoir discuté dans la salle commune du ryokan avec un couple de Cannois dont l'avion a été annulé avant-hier et avec le couple été-automne dont nous avons appris qu'ils pratiquaient le iaido pour lui et l'aïkido pour elle, nous prenons un train de la Shôshan-Shinjuku Line (qui fait partie du réseau JR, de sorte que nous ne payons pas nos billets) pour nous rendre jusqu'à Fujisawa, près de la côte Pacifique. Le voyage dure à peu près une heure et une fois de plus, je suis ravie de la passer à regarder défiler le paysage par la fenêtre.

De Fujisawa, un joli trolley qui longe la côte jusqu'à Kamakura nous dépose à Enoshima, premier arrêt de notre parcours. Nous marchons vers l'île de l'observatoire sous un soleil tiède juste comme il faut; c'est la première fois depuis notre arrivée que je porte un T-shirt manches courtes (ce sera aussi la seule). Tous les restos locaux ne servant que des plats à base de poisson, nous options pour des menus garnis de friture que je transvase soigneusement dans le bol de Chouchou: je ne mange rien dont je vois les yeux.

Malgré l'existence d'un escalator incongru en ce lieu (et payant), c'est à pied que nous montons jusqu'à l'observatoire qui surplombe l'île - une sacrée grimpette! Là-haut, nous sommes surpris de voir un très grand nombre de faucons raser la tour. Puis nous remarquons les panneaux qui mettent en garde contre eux. C'est toujours plus classe que les mouettes, et moins bruyant aussi. En redescendant, j'aperçois un marchand de théières et de tasses dans une ruelle minuscule, et craque finalement pour un petit modèle en terre cuite avec un hibou sur le dessus.

Nous rebroussons chemin jusqu'à la station de trolley et poursuivons sur la même ligne jusqu'à Hase. Là, nous visitons d'abord le Hasedera Temple dédié à Kannon, déesse tutélaire du Japon. Des milliers de petites statues la représentant s'alignent dans un coin, c'est assez impressionnant. La fameuse grotte où elle se serait manifestée autrefois est très basse de plafond par endroits; je dois marcher pliée en deux dans certains tunnels. Ici aussi, quantité de figurines ont été déposées dans les anfractuosités de la roche. Dommage qu'il fasse trop sombre pour prendre des photos décentes. En même temps, contrairement à Chouchou, j'ai zéro spiritualité et ne suis pas vraiment sensible à l'atmosphère de ce genre de lieu.

Etape suivante: le fameux Bouddha, 13,40 mètres de haut pour plus de 120 tonnes. En sortant, je m'offre enfin une de ces superbes crêpes en cornet qui me font envie depuis 5 ans. J'éprouve un peu d'appréhension au moment de mordre dedans, mais elle est aussi bonne que si elle avait été préparée en Bretagne. Chouchou craque et en prend une aussi, mais ne pense pas à replier le fond de son cornet et se met de la sauce au chocolat partout sur les vêtements.

Re-trolley jusqu'à Kamakura où, longeant une rue commerçante dans laquelle nous tombons sur un magasin exclusivement dédié aux goodies Ghibli, nous poussons vers le temple shintoïste Tsurugaoka Hachimangu. Je commence à en avoir plein les pattes, mais nous prenons quand même le temps de rédiger une plaquette votive au nom de Régis: "Paix sur la Terre...", commence Chouchou. C'est moi qui termine: "...et fâmâpoâls!".

Le retour en train me paraît beaucoup plus long que l'aller, sans doute parce que c'est l'heure de pointe et que je suis fatiguée. Nous achetons des plats à emporter au Tobu et les mangeons au ryokan. Pendant le repas, nous discutons avec un couple de Belges qui avaient déjà engagé la conversation hier soir et dont le vol de retour a été annulé. La situation semble s'améliorer en Europe avec la réouverture de plusieurs aéroports dont ceux du sud de la France. Nous croisons les doigts.

vendredi 16 avril 2010

Japon - Tokyo (Mitaka, Shinjuku)


Aujourd'hui aussi, le réveil a été un peu difficile. L'avantage, c'est que nous avions déjà bien repéré le chemin jusqu'à Mitaka!

Je craignais que le Musée Ghibli m'emballe moins la deuxième fois, mais non. Même avec le plaisir de la découverte en moins, la visite reste un enchantement. Ca commence avec le ticket, qui est un morceau de pellicule originale d'un des films maison - donc, une pièce unique et collector! J'ai les mamies qui réparent l'avion dans "Porco Rosso", et Chouchou XXX. Ca continue avec le visionnage d'un petit film de 20 minutes qui n'est diffusé nulle part ailleurs. La dernière fois, c'était l'histoire d'un chiot perdu. Cette fois, ce n'est pas l'histoire du bébé chat-bus comme aurait voulu Chouchou, mais celle d'une fillette qui se promène dans la nature et se confronte à ses esprits. Ca joue beaucoup sur les sons, dont les hiragana correspondant apparaissent à l'écran, et bien qu'un peu dubitative au début, je me laisse vite charmer.

L'exposition permanente est toujours aussi sublime; elle me donne envie de poser mon sac et de m'installer là pour travailler (en virant les visiteurs parce que bon, faut pas déconner non plus). Malgré l'interdiction, je ne peux m'empêcher de prendre deux photos en douce pour en garder un souvenir. Quant à l'exposition temporaire, elle est cette fois consacrée à "Ponyo sur la falaise". J'en profite pour dessiner une statue debout dans un coin de la salle - pas pratique, mais je suis assez contente du résultat! Je ne me ruine pas chez Mamma Aiuto, la boutique où l'on trouve toujours plus ou moins les mêmes choses.

Puis nous retrouvons Marion, son père et sa soeur pour déjeuner au Straw Hat Café. Il n'y a presque pas de queue; mon sandwich au katsudon et mon strawberry shortcake sont à mourir, mon verre de rouge japonais se laisse boire volontiers, et nous passons un moment très agréable à discuter tous les cinq. Ca fera un chouette souvenir de voyage.

En début d'après-midi, nous repartons Chouchou et moi vers Shinjuku. Au Tokyo Metropolitan Government Building, nous trouvons enfin un office du tourisme et prenons les renseignements nécessaires pour nos futures excursions à Kamakura et au Mont Fuji.

Nous montons ensuite à l'observatoire du 45ème étage, depuis lequel la vue est tout de même moins belle que depuis le sommet de Sunshine City. Le passage couvert qui relie le gratte-ciel de la mairie à la station de métro est plein de SDF qui ont installé là un campement très bien rangé et presque d'autant plus choquant. Chacun a rassemblé ses affaires dans un rectangle propret, déroulé son sac de couchage bien parallèle ou perpendiculaire au sens de la circulation et posé son parapluie ouvert sur le sol - pour se protéger contre le vent, j'imagine. L'impression produite est très bizarre. J'hésite à prendre une photo puis décide, bêtement peut-être, que ce serait une atteinte à la dignité de ces gens de les ranger dans mes souvenirs de voyage au même titre que les animaux du zoo de Ueno.

Etape suivante: Sekaido, un magasin de 5 étages entièrement dédié aux beaux-arts. Trois rayons entiers rien que de textures de mangas: Chouchou manque devenir fou face à un tel choix. Nous faisons une pause chocolat chaud au Tully's voisin tandis que dehors se déchaîne une mini-tempête qui retourne les parapluies et trempe presque instantanément les Converse. Il fait vraiment froid, là. Ce soir, nous resterons au ryokan avec 3 demi-douzaines de gyoza, de la soupe miso et notre connexion internet fluctuante.

lundi 15 septembre 2008

Danemark - Copenhague (Latinerkvarteret, Tivoli)


Réveil: 4h15. Urgh. Taxi jusqu'à la gare centrale (pas de bus à cette heure-ci): 4h50. Train vers Zaventem: 5h04. Vingt minutes plus tard, nous sommes à l'aéroport. Notre avion ne décollant qu'à 7h, après avoir enregistré notre petite valise, il nous encore reste assez de temps pour petit-déjeuner dans une sorte de cafétéria qui propose des assiettes oeufs-tomates-bacon - même si Chouchou, en bon bec sucré, préfère s'enfiler deux viennoiseries.

A 8h40, nous nous posons à Kastrup, sacré plus bel aéroport du monde en 2000. Il semble y avoir un soleil radieux dehors même si les températures annoncées pour la semaine sont plustôt frisquettes. Nous récupérons assez rapidement nos bagages et faisons l'emplette d'une carte de transports en commun à un distributeur. Puis nous prenons le métro jusqu'à Norrebro, la station la plus proche de notre hôtel. Le train est tout propre et ce que nous apercevons par la fenêtre durant la partie aérienne du trajet nous conforte dans l'idée que cette ville devrait nous plaire.

Au sortir du métro, après nous être trompés de direction, nous marchons jusqu'à Jarmers Plads. Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons devant la façade de l'hôtel, qui ne paie guère de mine à cause des travaux en cours dans le restaurant attenant. Le hall très design et la sexytude courtoisie du monsieur préposé à l'accueil nous rassurent cependant très vite. De plus, l'une des trois chambres qui figurent en tête de notre liste de préférences sera libre ce soir, youpi! Mais pour l'instant, elle n'est pas faite. Nous laissons donc notre valise à la réception et partons à pied en direction du Quartier Latin (oui, ça s'appelle vraiment comme ça) distant d'à peine 500 mètres.

Douze pas après l'entrée de Frederiksberggade, j'effectue mon premier arrêt dans une boutique de souvenirs gardée par un troll grandeur nature. Cartes postales, timbres, magnets - ça, c'est fait! La suite me désarçonne quelque peu. Je suis ravie de faire quelques achats chez Accessorize et chez Urban Outfitters (comme si je n'avais pas déjà eu ma dose à Londres en juillet), mais quand je vois se succéder un Body Shop et un Topshop, je commence à me demander où sont les enseignes danoises... Quant aux Magasins du Nord (en français dans le texte), censés être l'équivalent local des Galeries Lafayette, je les trouve à peine moins rébarbatifs que l'Inno. Bon bon bon.

Heureusement, le soleil est radieux, l'air piquant juste ce qu'il faut, et les gens que nous croisons n'ont pas le côté speed ou hautain des Parisiens et des Londoniens. Malgré la fraîcheur, beaucoup d'entre eux prennent un verre en terrasse ou paressent sur un banc. Les filles sont majoritairement blondes aux yeux bleus et, ma foi, plutôt agréables à regarder. Les bâtiments aussi: dans une rue latérale, nous apercevons quelques-unes des fameuses façades colorées; plus loin, nous admirons Vor Frue Kirke, imposante cathédrale néo-classique.

Arrivés place Kongens Nytorv, nous faisons demi-tour et repartons dans les petits rues plus "bobo" au nord de Stroget. C'est là que nous avons notre premier coup de coeur, avec la boutique/galerie d'art floral Tage Andersen recommandée par le Cartoville (un des rares city guides en français sur Copenhague). L'entrée coûte 40 DKK, soit environ 5€, ce que nous ignorions. Mais la visite les vaut largement tant l'endroit est enchanteur. On se croirait dans un conte de fées, un mini-Brocéliande recréé en intérieur. L'exiguité des lieux et leur côté alambiqué ajoutent encore à leur charme. Un paon se promène languissamment dans une petite cour; des poissons s'ébattent dans une fontaine moussue, et on ne serait pas surpris d'apercevoir un lutin caché derrière l'une des étonnantes compositions végétales ou une fée voletant au-dessus des bouquets de fleurs exotiques. Il paraît que Tage Andersen expose partout dans le monde; je vais guetter ses prochains déplacements.

Nous commençons à avoir faim. Je repère sur notre guide un endroit qui semble parfait: le Café du Musée de la Poste, situé non loin de là et qui propose "de la cuisine danoise légère à des prix raisonnables". En chemin, nous nous arrêtons chez Ordning et Reda que Chouchou ne connaît pas et où nous faisons tous deux de menues emplettes. Nous remontons Kobmagergade et finissons par trouver le Café du Musée de la Poste... dont le jour de fermeture est justement le lundi, et qui ne sert que jusqu'à 17h le reste de la semaine. Raté. Après avoir un peu hésité, nous atterrissons dans un buffet chinois - pour ce qui est de goûter la cuisine nationale, on repassera!

Nous nous rendons ensuite à Rundetarn. Conçue pour l'observation astronomique, cette Tour Ronde présente une particularité unique au monde: en guise d'escalier, tout son intérieur n'est qu'une immense spirale pentue qui permettait jadis de hisser les télescopes montés sur roulettes jusqu'à son sommet culminant à une trentaine de mètres. Nous arrivons en haut un peu essoufflés, mais oublions bien vite nos efforts en découvrant la très jolie vue sur les toits des quartiers environnants. La Tour Ronde abrite également une sorte de galerie du design que nous traversons en admirant la structure de l'immense pièce - rah, vivre dans un loft aussi spacieux, avec ces murs de pierre blanche et ces magnifiques poutres apparentes! Dans le guest book, nous laissons un petit dessin de Régis. Je sens que ça va devenir une habitude...

Passage par la place des petits Frères Gris que le guide signale comme ravissante avec son arbre immense et ses façades colorées. Nous y trouvons même un resto au nom français: "Le petit tortus". "Le grand tort tus aussi", fais-je remarquer. Oui, bon. Après une nuit de deux heures, faut pas non plus s'attendre à ce que je rivalise avec les Monty Python.

Nous avions envisagé de visiter le Musée de l'Erotisme tout proche, mais le vestibule et son ridicule diorama nous font rapidement faire demi-tour. Nous sommes maintenant levés depuis plus dix heures et les effets de notre nuit écourtée commencent à se faire sentir. Nous décidons de repasser à l'hôtel pour prendre possession de notre chambre et faire une petite pause. Plutôt que de refaire Stroget et Frederiksberggade dans l'autre sens, nous empruntons les rues parallèles qui courent au sud: Laederstraede et Kompagnistrade. Nous y découvrons de ravissants magasins de déco ludique et colorée, certains aux prix accessibles et d'autres non. Dans un très grand magasin de gadgets, le vendeur barbu et visiblement très cool nous prévient qu'il va nous enfermer quelques minutes "le temps d'aller acheter des clopes". Ca nous fait rire (et m'inspire quelques idées coquines que je ne mets cependant pas à exécution, me jugeant un peu trop couverte). Depuis ce matin, nous observons que les Danois ne sont pas du tout paranos et ne semblent pas redouter le vol à l'étalage. On ne se sent nullement surveillé dans leurs boutiques, et c'est bien agréable.

Vers 16h, enfin, nous nous posons dans la chambre 204, la "Tokidoki" au décor de manga acidulé. A peine avons-nous retiré nos chaussures que nous commençons à mitrailler chaque détail des murs! Puis nous comatons un petit moment sur le lit.

Nous ressortons vers 17h, direction le légendaire parc d'attractions du Tivoli, donc Disney s'est inspiré pour créer les siens. Nous avons de la chance: c'est la semaine avant la fermeture automnale, et à cette occasion, l'entrée manèges inclus, dont le prix s'élève habituellement à 285 DKK, ne coûte que 100 DKK, soit environ 13€! A l'intérieur, il règne une atmosphère presque surannée; on se croirait revenu un siècle en arrière. Les stands de friandises vendent aussi des fruits frais; il n'y a qu'une seule (petite) boutique de souvenirs dans tout le parc; aux attractions se mêlent un théâtre de plein air, un kiosque à musique, un étang, des fontaines à jets d'eau, des massifs de fleurs, des promenades abritées et une foule de petits restaurants. Et même si je ne crache pas sur le côté "over-the-top" ultra-américain des parcs Disney ou Universal, je suis dix fois plus séduite par ce parc-là où le temps semble s'être arrêté en une époque plus simple, moins soumise à la frénésie de consommation.

Le Hard Rock Café se trouve à un coin du parc. Poussés par la faim, nous nous en approchons un peu avant 19h... et nous heurtons à un panneau "Closed for private party". Mon désespoir est grand. Heureusement, en nous rendant à l'entrée située à l'extérieur du parc, sur Vesterbrogade, nous nous apercevons que le resto est bel et bien ouvert - juste d'un seul côté. A la boutique, nous faisons l'emplette de gilets molletonnés à capuche - le même pour tous les deux, et tant pis s'ils nous donnent l'air de Tweedledee et Tweedledum. Le décor du resto, plus sobre que dans les autres HRC de ma connaissance, me déçoit quelque peu, mais je retrouve la musique et la cuisine que j'aime. Une creamy chicken salad et un demi-apple cobbler plus tard, je prends le chemin du retour avec Chouchou. Heureusement que l'hôtel n'est pas loin, parce qu'entre la fatigue et tout ce que je viens d'ingurgiter, j'ai un peu de mal à garder les yeux ouverts. D'ailleurs, une fois dans la chambre, nous n'avons qu'une idée en tête: dormir.

lundi 24 septembre 2007

Japon - Yokohama (Minatomirai, Chukagai)

Pour notre dernière journée au Japon, nous avons décidé de visiter Yokohama, plus grand port du Japon et seconde agglomération par la taille après Tokyo à laquelle elle est quasiment collée. 45 minutes de JR Yamanote jusqu’à Shinagawa, puis à peu près autant de JR Keihin-Tohôku et nous voici à Sakuragichô. Nous émergeons du métro au pied de la Landmark Tower, plus haute tour du Japon. Le temps est très gris même s’il ne pleut pas, et le port voisin paraît bien triste avec ses cargos cernés par des skyscrappers aux formes plus ou moins étranges.
Nous commençons par une visite au Hard Rock Café situé dans l’immeuble voisin de Queen’s Square. A la boutique, je trouve un très joli sweat noir avec manches et capuche en tricot, plus de petits T-shirts adorables pour mes neveux. Hawk peste parce que les gilets homme sont trop molletonnés pour lui, mais sur mes conseils, il prend tout de même un chouette T-shirt (noir, sobre, avec le nom écrit en lettres de cuir brun). Nous passons ensuite dans le resto voisin. La musique est fort juste comme il faut et toujours aussi excellente – je découvre la reprise de « Another brick in the wall » faite par Korn, et j’adore ! Hawk prend un BBQ bacon cheeseburger et moi des blackened chicken pasta. Tout très bon comme d’hab, et à peine moins de 5000 yens avec les boissons.
Nous prenons le métro local Minatomirai pour nous rendre, trois stations plus loin, dans le célèbre quartier chinois (Chukagai = Chinatown), un des rares du pays. J’espère y trouver de grands bols en céramique style grès pour ramener à Bruxelles, mais le seul magasin de vaisselle que nous croisons ne vend pas ce type de modèle. En fait, 90% des commerces sont des restaurants. (Comment des gens qui ont l’air de vouer une telle passion à la nourriture parviennent-ils à rester si minces ? La vie est vraiment injuste.) Parmi les 10% autres, je déniche une boutique de jouets vintage dans laquelle figure, ô surprise, le plus grand nombre de Blythe 12 pouces différentes que j’aie vu depuis notre arrivée ici. Mais bon, mon shopping poupées est terminé. A signaler également, un Panda World : centre commercial sur 8 étages dédié, comme son nom l’indique, à la vente d’objets à l’effigie du panda et à… de nombreux restaurants où j’espère qu’on ne sert que du porc et du poulet ; ainsi que le Kantei-byo, un temple bien kitsch et bien criard situé juste en face.
Nous reprenons le métro dans le sens inverse et après un petit cafouillage dû à la confusion entre deux stations, nous ressortons dans Queen’s Square. Nous nous aventurons dans le mini parc d’attractions qui borde le port. Outre une grande roue beaucoup moins jolie que celle d’Odaiba, le manège principal est un grand huit rose dont la méga descente plonge dans un bassin et passe sous terre. C’est assez tentant mais quelques gouttes de pluie me dissuadent de faire un tour dedans. Entre le temps maussade et le fait que nous sommes en semaine, l’endroit est presque désert, limite lugubre. Mais je ne déteste pas cette atmosphère décalée.
En rebroussant chemin vers la Landmark Tower, nous faisons un arrêt chez Uniqlo, sorte de Gap japonais, pour de rapides achats fringues basiques avec nos derniers yens. Puis nous montons jusqu’à l’observatoire du 69ème étage (un chiffre de bon augure) en empruntant l’ascenseur le plus rapide du Japon : 40 secondes à peine pour arriver en haut. La nuit est en train de tomber, les lumières s’allument, et on réalise à quel point cette métropole est immense : d’un bout à l’autre de l’horizon, côté terre, il n’y a pas une seule tache obscure. Curieusement, très peu de voitures circulent sur les voies rapides. L’ensemble dégage une impression à la Ghost in the Shell, comme fait remarquer Hawk. Nous nous asseyons au bar, face au panorama que nous contemplons un long moment, chacun perdu dans ses pensées. Nous faisons un mini-point du voyage qui s’achève. Je sens que Hawk est un peu déprimé par la fin de ces vacances ; moi, comme d’habitude, je pense déjà à la suite de nos aventures.
Retour sur Tokyo. Après avoir déposé nos courses au ryokan, nous filons au bar à sushi d’hier soir. Cette fois, je fais un vrai repas. Bon OK, je triche un peu : je ne mange que des sushi de crevettes cuites ou en tempura, plus deux de poisson rôti au chalumeau. (Plus courageux que moi, Hawk tente le pouple cru et semble même trouver ça assez bon.) Mais j’aime bien, et j’aime encore plus l’atmosphère typiquement japonaise du lieu. Un bon moyen de clore ce séjour.
Dernier refaisage de valises. Une tentative pour les soulever me plonge dans un stress intense : à vue de nez, je dirais que la mienne fait 27 kilos et celle de Hawk 32. Pour 20 kilos autorisés par personne, avec généralement une tolérance jusqu’à 25. Si on doit payer le supplément, on va vraiment être mal ! Du coup, le câlin du dernier soir passe à l’as malgré les tentatives insistantes et peu subtiles (mais rigolotes) de mon compagnon de chambre.

vendredi 14 septembre 2007

Japon - Tokyo (Ginza, Roppongi)

J’émerge avec difficulté vers 8h45. Mal dormi sur le futon qui me met le dos en compote. Je me force tout de même à réveiller Hawk. Nous qui voulions nous lever de bonne heure pour aller au marché aux poissons à Tsukiji, c’est râpé ! Nous maintenons néanmoins notre programme de la journée.
Notre première tentative pour prendre le métro est laborieuse. A cause de l’immensité de la station de Ginza où nous devons effectuer notre changement depuis la ligne JR Yamanote, nous mettons très longtemps à localiser les distributeurs. Cela fait, l’achat de tickets s’avère aussi simple qu’on nous l’avait dit. 160 yens (environ un euro) pour un trajet de trois stations ou moins, c'est assez raisonnable. Je me demande vraiment pourquoi on s'est fait suer à marcher des kilomètres et des kilomètres lors de mon premier voyage. Peut-être parce qu'Ilona avait peur de ne pas s'en sortir dans le métro...
C’est triomphants que nous émergeons à la surface… sous un soleil de plomb et dans un quartier bétonné qui ne fait rien pour lutter contre la moiteur ambiante. Le temps d’arriver aux halles, les marchands sont déjà en train de remballer. Déception. Hawk se rattrape un peu niveau photos dans les échoppes des rues environnantes. L’une d’elles vend des animaux empaillés : chat sauvage, paon, aigle royal, crocodile (dont le destin aurait plutôt été de finir matière première chez Hermès) et même… un panda. Fuyons.
Deuxième trajet en métro pour rejoindre le cœur de Ginza. J’appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur dont je crois qu’il va nous emmener à l’intérieur du Sony Building, et la porte s’ouvre sur… des toilettes high tech. Fou-rire incontrôlable. Nous finissons par trouver un accès au bâtiment. La première chose que nous faisons, c’est chercher un endroit où manger car il est déjà midi passé. Ce sera le pub Cardinal, seul resto de l’immeuble à ne pas pratiquer des tarifs prohibitifs. L’intérieur est entièrement tapissé de velours rouge et décoré de pubs anglaises ; c’est assez bizarre de voir une clientèle exclusivement japonaise dans ce genre de décor. Et plus encore de se voir, servir, à la fin du repas (poisson pour Hawk et spaghetti aux champignons pour moi), une tasse de thé Lipton avec une rondelle de citron flottant à la surface.
La visite qui suit est assez rapide. Hawk teste les appareils photos et moi les différents modèles d’ordinateur portable Vaio. Je ne suis pas convaincue par leur esthétique, et il se peut donc que j’opte pour un MacBook au prochain renouvellement de mon outil de travail. Une nouvelle PSP doit sortir dans six jours ; elle est en démo au rez-de-chaussée. Hawk aimerait bien jouer avec mais il ne comprend pas comment ça fonctionne.
Nous nous mettons en quête de la Leica Gallery pour laquelle nous n’avons que des indications assez floues. Le hasard fait bien les choses : nous tombons sur le magasin Ito-Ya, mythique papeterie japonaise de huit étages dont je n’avais pas pris la peine de chercher l’adresse au préalable. Une séance de shopping plus tard, nous nous remettons en route. Le Matsushima Building tardant à se matérialiser, nous demandons notre chemin à un serveur qui n’en sait visiblement pas plus que nous. Il s’éloigne. Quelques minutes plus tard, au moment où je finis par réussir à déchiffrer notre plan, il revient vers nous et nous entraîne dans la direction que j’allais prendre. Encore une preuve de la légendaire serviabilité des Japonais.
Hélas, après toutes ces recherches, une plaque à l’intérieur du Matsushima Building nous apprend que la Leica Gallery est fermée depuis… décembre 2005. Nouveau fou-rire qui soulage un peu la tension de nos foirages successifs depuis le matin. En repartant vers le grand carrefour de Ginza, nous tombons sur un Apple Store. Leurs MacBook sont reliés à internet et j’espère un instant réussir à me connecter à Hotmail, mais que dalle. Grrr.
Après toutes ces déconvenues, je ne suis pas d’excellente humeur, mais fort heureusement, nous parvenons à localiser du premier coup la fameuse statue de Godzilla que Hawk tenait tant à voir. Séance de photos avec Régis et Ernest ; les badauds de la plaza se marrent bien en nous regardant.
Puisque nous maîtrisons désormais le métro, cap sur Roppongi où se situe le musée Mori. Dans le prix du billet est compris l’accès au Tokyo City View, un observatoire sympa bien que moins haut que celui de Sunshine 60. De là, on voit très bien la Tour de Tokyo rouge et blanche. Le gag, c’est qu’en arrivant à l’entrée du musée, nous nous apercevons que l’expo actuelle est consacrée, non pas à de jeunes artistes japonais hype comme je l’espérais, mais à… Le Corbusier. Faire un demi-tour de planète pour me balader à l’intérieur d’une reconstruction de la Cité Radieuse de Marseille où j’ai dormi deux nuits en… 1988 (argh, que le temps passe vite !), c’est quand même pas super malin. Ou alors c’est le comble du snobisme culturel ; j’hésite entre les deux. Juste avant la sortie, il y a bien une installation de Nishi Tatzu : deux horloges dont une projetée sur un immeuble du quartier et une peinte sur le mur dans lequel se découpe la porte de la salle ; les aiguilles de cette dernière fonctionnent et doivent barrer la route des visiteurs chaque fois que l’une d’entre elles passe devant le 7 inexistant. C’est assez mon genre d’art, mais il s’agit hélas de la seule installation de ce type dans le musée. Je ressors un tantinet frustrée.
Comme nous en avons plein les pattes, nous rentrons à Ikebukuro. Arrêt chez Tobu pour prendre de quoi petit-déjeuner demain. Alors que nous nous dirigeons vers la sortie, je retrouve par hasard la boulangerie pseudo-française de luxe qui fait des viennoiseries impossibles à identifier mais généralement bonnes dans le genre presque pas sucré. Nous en achetons trois pour un goûter tardif dans la salle commune du ryokan. Ma brioche fourrée aux morceaux de pomme semi-fondus se révèle être… un petit pain aux cubes de fromage. Décidément, c’est la journée des méprises et bévues en tout genre.
Nous montons dans la chambre rédiger nos journaux respectifs. La pause toilette de Hawk (2ème ou 3ème de la journée) entraîne une discussion assez scato sur mes propres difficultés de transit et m’inspire cette réplique fâchée : « je ne parle pas aux gens qui arrivent à faire caca en voyage ! ». L’exemple de Hawk doit pourtant me motiver, à moins que ça ne soit le numéro de Première emporté aux toilettes, car dix minutes plus tard je triomphe enfin de l’adversité gastro-intestinale. Peut-être devrais-je faire parvenir une interview de Jean Dujardin à M. Abe, l’ex premier ministre japonais qui a démissionné hier et été hospitalisé aujourd'hui pour « troubles gastro-intestinaux fonctionnels ».
Comme nous avons goûté tard, nous n’avons pas très faim. Renonçant à notre plan initial du petit resto de soba, nous passons au Family Mart chercher des plats que nous mangeons dans la salle commune du ryokan. A la caisse, je trouve et achète le n°18 de Nana qui vient juste de sortir. Une lessive à la main et un câlin de fin de soirée nous font de nouveau coucher à minuit passé.

jeudi 13 septembre 2007

Japon - Tokyo (Harajuku, Ikebukuro)

Réveillée vers 4h15, je me colle derrière Hawk et commence à l'entreprendre alors qu’il dort encore. Bilan : à 4h30, le lutin de la branlette nocturne a fini d’œuvrer et aucun de nous deux ne parvient à se rendormir. Par la fenêtre ouverte, nous voyons le ciel pâlir tandis que nous bavardons à voix basse. Nous finissons par nous lever vers 6h. Après nos ablutions, nous descendons petit déjeuner, mais la salle commune n’ouvre pas avant 7h ! Nous pique-niquons donc dans notre minuscule chambrette : biscuits et ananas acheté hier soir chez Tobu. Le temps de prendre un thé dans la salle commune enfin ouverte et de tirer nos plans pour la journée, nous décollons quand même tôt, avant 8h. Je me dis que l’idéal serait de faire la journée Tsukiji/Ginza, mais je n’ai pas envie d’attaquer par ça. Donc, direction Harajuku.
Lorsque nous arrivons au Meiji Jingu, les larges allées de gravier sont désertes – mais les insectes qui pullulent dans les arbres alentour font un boucan de tous les diables. C’est étrange mais agréable de se promener à une heure où je suis encore dans mon lit d’habitude. Nous sacrifions au rituel de purification à l’entrée du sanctuaire et visitons rapidement celui-ci. Je trouve toujours aussi émouvantes les milliers de plaques de bois sur lesquelles des visiteurs de tous horizons ont écrit leurs vœux avant de les accrocher au pied d’un grand arbre magnifique. Le sanctuaire lui-même me paraît moins intéressant que la dernière fois : on ne peut toujours pas approcher du tombeau de l’empereur et de sa femme, et avec le temps couvert, on ne voit pas grand-chose de l’extérieur. Des groupes de touristes commencent à envahir la cour juste au moment où nous repartons, nous l’avons échappé belle !
Nous soignons notre petit creux de 9h au MacDo de Takeshita Dori où nous prenons des McGriddles qui ressemblent beaucoup aux Egg McMuffin dont je suis si friande. Raté : à la place du bacon, il y a un burger de chair à saucisse super gras, et à celle du pain, deux ignobles pancakes fourrés d’une sorte de confiture. Beurk, beurk, beurk. Evidemment, Hawk trouve ça délicieux.
Quand nous ressortons, la plupart des boutiques sont toujours fermées. Nous descendons jusqu’au bout de la rue et tournons à droite pour aller récupérer Omotesando. Nous passons une heure et demie chez Kiddy Land à nous extasier devant la papeterie (Xris s’achète un agenda Barbapapa) et le rayon Totoro. Arrivés au dernier étage, drame : il n’y a que deux modèles de grandes Blythe, dont aucun ne me plaît. Je ressors assez dépitée mais parviens à ne pas tirer la gueule. Je dégote, dans un magasin de chaussures voisin, mes fameuses Converse rouges basses pour 400 yens (à peine plus de 25 euros). En revanche, l’Oriental Bazaar est fermé le jeudi, comme par hasard. On dirait que le dieu du shopping m’en veut, et c’est pourtant pas faute de sacrifices réguliers sur son autel. Nous remontons Takeshita Dori où rien ne m’emballe follement ; j’achète juste quelques paires de socquettes rayées ou à tête de mort girly.
Retour en JR au ryokan. J’ai un énorme coup de barre. Nous nous posons dans la chambre avec des canettes fraîches et prenons le temps de rédiger nos notes sur la matinée. Puis nous sombrons l’un après l’autre. Vers 15h, je me force à me secouer et réveille Hawk. Je pensais faire Asakusa cet après-midi mais je n’ai pas le courage de me traîner à l’autre bout de Tokyo ; ce sera donc Ikebukuro Est.
Nous montons d’abord à l’Observatoire de Sunshine 60. Même si le temps est couvert, on voit assez bien la ville. Nous finissons notre tour d’horizon avec Régis et Ernest dans un Photomaton à décor : le genre de délire qui aurait été impossible avec Bruno. En redescendant, je cherche le Toys ‘R’Us pour voir si par hasard ils n’auraient pas des Blythe. « C’est fermé aujourd'hui », m’informe une des hôtesses du centre commercial. Nous passons dans l’Amlux, ou Toyota Building. Petite déception : les employées toutes de rose vêtues qui dépoussiéraient les voitures en faisant une petite chorégraphie ont disparu. Nous ne nous attardons pas. Je retrouve Animate du premier coup, mais ne vois rien qui m’intéresse dans les goodies. En revanche, nous achetons trois mangas BDSM choisis un peu au hasard dans un rayon qui en compte des centaines. Fin du shopping de la journée chez Tokyû Hands, qui m’affole un peu moins que la fois précédente. Je commence à être vraiment crevée et le retour au ryokan à travers l’immense gare surchauffée est laborieux.
Nouveau comatage dans la chambre. Mais assez vite, Hawk manifeste l’envie de zyeuter une des BD. Ce qui devait arriver arrive. Deux fois. Et il est 21h quand nous ressortons pour aller manger ; Tobu est déjà fermé. Nous tournons un peu en rond dans le quartier car nous cherchons quelque chose de pas trop lourd et si possible des fruits pour demain matin. Nous finissons par prendre des trucs à emporter (salade pour moi, sushi et thé à la poire pour Hawk, ananas en morceaux pour nous deux) dans un kombini. Dînette dans la salle commune du ryokan, devant la télé car la table est déjà squattée. Le temps de nous coucher, il est minuit largement passé.