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Du coup, voulant à la fois refaire le plein et manger, nous nous arrêtons dans le bled de Boron. Au hasard, nous jetons notre dévolu sur un diner familial à la devanture turquoise pimpante. Bien nous en prend : la serveuse est adorable et nous mangeons un des meilleurs repas depuis notre arrivée. De la limonade rose maison, des hamburgers avec des frites au goût inédit pour les autres et une fabuleuse salade + cheese toast pour moi. A la fin, comme nous n’en pouvons plus, la serveuse nous donne nos cookies desserts dans de petits sacs en plastique pour les emporter. Je la complimente chaleureusement. K&L Corral, une excellente adresse qui ne figure probablement dans aucun guide touristique !
Avant de reprendre la route, nous faisons l’essence la plus chère de notre voyage : $3.69 le gallon (contre $2.65 dans le Wyoming). Hallucinant. Junior reprend le volant mais craque assez vite et me demande de la remplacer. Je finis le trajet jusqu’à Three Rivers où se trouve notre motel, à l’entrée de Sequoia Park. C’est un endroit charmant, situé au bord d’un lac de montagne. Très bucolique. Et en plus, avec un accès internet illimité, woohoo ! Je laisse les autres partir au parc en éclaireurs sous prétexte de faire la lessive en leur absence. En réalité, je passe si longtemps à lire mes mails et à répondre qu’ils sont déjà rentrés quand je repasse à la chambre pour prendre le linge. Nous nous faisons une dînette de plats surgelés assez dégueu devant la télé.
L’atmosphère se détend peu à peu. Mais trois semaines et demie, c’était sans doute trop long. Nous avons passé trop de temps les uns sur les autres ; c’est normal qu’à un moment donné on finisse par se taper sur les nerfs. Je ne sais pas trop quel genre de traces ça laissera à long terme. A voir. Dans un sens, le bilan sera quand même positif pour moi je pense. J’aurai fait et vu des choses que je n’aurais jamais faites ou vues de ma propre initiative ; appris à prendre sur moi pour vivre en communauté ; tué presque un mois avant de devoir affronter mon quotidien sans l’Homme.
(Photo: Calico)