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mardi 16 septembre 2008

Danemark - Copenhague (Osterport, Ny Havn, Tivoli)


Nous nous réveillons vers 8h. Le petit déjeuner de l'hôtel est sympa: des sandwichs de différentes sortes emballés dans de petites poches en papier, de la salade fruits coupée en morceaux minuscules et servie dans des verres, et puis surtout du vrai thé vert japonais en vrac! Par contre, je ne raffole pas des fauteuils bas et des tables minuscules sur lesquelles il faut se pencher façon Quasimodo pour manger à peu près proprement.

Nous remontons dans la chambre pour un interlude classé X fort satisfaisant. Lorsque nous redescendons, douchés, habillés et un sourire béat aux lèvres, nous apprenons qu'une autre de nos chambres favorites est libre pour ce soir, et que le ménage y ayant déjà été fait, nous pouvons avoir les clés tout de suite! Nous montons donc nos bagages dans la 502, baptisée "Royal wedding collages". Chambre sous les toits, murs dans les tons verts et blanc, voile en tulle drapé autour du lit et bergère peu confortable mais très photogénique. Nous en profiterons plus tard. Pour l'instant, direction la station Norreport, où nous devons prendre le S-Tog jusqu'à Osterport.

Sans doute flottons-nous encore sur notre petit nuage, car lorsqu'un train se présente au moment où nous débouchons sur le quai, nous montons dedans sans nous poser de questions. C'est cinq secondes plus tard que je réalise: "Tu as composté les tickets?" "Non". Nous rebroussons chemin en courant. Les portes se referment alors que Chouchou est descendu sur le quai et moi toujours à l'intérieur du wagon. Je lui fais signe qu'on se retrouve à la station suivante (qui est aussi notre destination). Par chance, je ne tombe pas sur des contrôleurs pendant ce bref voyage, et Chouchou me rejoint quelques minutes plus tard.

Le ciel est un peu gris ce matin. Nous marchons un petit moment pour atteindre le bord de l'eau et la fameuse petite sirène. Qui me fait à peu près le même effet que le Mont Rushmore: je la voyais plus grande. Et plantée à l'entrée du port plutôt qu'à cinquante centimètres du bord de l'eau. Malgré les touristes agglutinés autour, nous réussissons à faire pas mal de photos, notamment avec Régis. On doit nous prendre pour des illuminés, mais nous avons l'habitude.

Comme le métro ne passe pas dans les parages et que nous n'avons pas de plan des bus, nous nous dirigeons à pied vers Ny Havn ("Nouveau Port"). Les parages ne sont pas hyper riants ni animés; nous sommes dans la partie industrielle du port puis, dès que nous nous écartons des quais, dans un quartier probablement administratif. En passant près du palais d'Amalienborg, nous tombons par pur hasard sur la relève de la garde. Nous nous joignons à la foule pour y assister, mais au bout de plusieurs minutes pendant lesquelles il ne s'est rien passé ou presque, nous finissions par nous lasser. Quelques imbéciles tourmentent un jeune garde censé rester parfaitement immobile pour tenter de lui arracher une réaction. Ca m'énerve. Du coup, je n'essaie pas de m'approcher pour le photographier avec Régis à côté.

Ny Havn est une image de carte postale avec ses façades colorées et ses terrasses de restaurant alignées sur tout un côté. Après l'avoir photographié sous tous les angles, nous épluchons les cartes en anglais pour trouver un endroit où manger: nous approchons de midi et demie et comme nous avons beaucoup marché, le petit dej' nous paraît déjà loin! Nous finissons attablés, Chouchou devant un club sandwich et moi devant une sorte d'assiette dégustation danoise. Ce n'est ni mauvais ni transcendant; je voudrais juste savoir pourquoi ils mettent de la sauce au curry avec tous les plats. En dessert, par contre, nous nous partageons un gâteau aux noix délicieux.

Nous retournons, toujours à pied, vers l'hôtel de ville en passant par les petites rues commerçantes en dessous de Stroget. Notre prochaine étape: la visite du Dansk Design Center, autrement dit, le Centre du Design Danois. Nous sommes étonnés de payer nos entrées demi-tarif. Puis nous nous apercevons que la moitié des expositions seulement sont disponibles, les deux grandes salles du rez-de-chaussée étant actuellement en travaux. Dommage: ce que nous voyons nous plaît énormément et nous laisse un goût de trop peu. Au sous-sol, deux longues vitrines bordant un couloir mal éclairé abritent des objets dont le design est devenu iconique - on y trouve même une poupée Barbie et des Lego! En face, dans une salle aux murs nus, une table est couverte de flacons, de bricks ou de paquets en carton blanc portant une simple inscription en lettres noires ("good vibes", "up and downs", "stress killers") qui invite le visiteur à réfléchir sur sa façon de consommer. Au premier étage, une exposition temporaire présente des emballages de produits alimentaires écolo-minimalistes et un meveilleux display holographique accompagné d'une voix qui explique, en anglais, comment les entreprises et les particuliers peuvent minimiser leur impact sur l'environnement. Une simplicité très étudiée, une pureté jamais ennuyeuse, un naturel reposant: telles semblent être les caractéristiques du design scandinave.

Malheureusement, pendant notre visite au DDC, il s'est mis à pleuvoir. Nous contournons le Tivoli à pied dans l'idée d'explorer Istedgade, l'avenue chaude peu à peu grignotée par les boutiques de jeunes designers selon notre guide. Mais après l'avoir parcourue sur quelques centaines de mètres, nous avons essentiellement vu des vitrines pleines de sextoys de plus mauvais goût les uns que les autres. Grognon, je réclame à faire demi-tour. Sur le chemin de l'hôtel, nous trouvons un cybercafé dans lequel nous nous réfugions pour consulter nos mails et, avec un peu de chance, attendre la fin de l'averse. Nous y restons une demi-heure, et il pleut toujours lorsque nous ressortons. Grmbl. Quand je pense que dans les cartes postales rédigées ce midi, je vantais le beau temps de Copenhague!

Une petite pause dans notre jolie chambre nous permet de reposer nos jambes. Le ciel une fois dégagé, nous retournons au Tivoli. Ce soir, nous avons l'intention de tester les manèges repérés hier. Nous commençons par les balançoires suspendues qui montent haut, haut, haut... Un petit moment d'angoisse pendant l'ascension, vite oublié dès que les sièges se mettent à tourner. Malgré le froid, la sensation de voler (ou presque) au-dessus des toits est extrêmement grisante. A côté de ça, évidemment, la "petite grande roue" et ses nacelles en forme de montgolfière n'offrent guère de sensations - mais tout de même une jolie vue sur le parc dont les lumières s'allument avec l'approche de la nuit. Nous faisons un tour au pays des contes d'Andersen, un manège dont ont dû s'inspirer le Peter Pan et le It's a small world de Disneyland. J'en avais oublié tout un tas, et les commentaires en anglais me remémorent à quel point l'univers de cet auteur était cruel. Dernière attraction du jour: le Daemon, un grand huit à sept boucles dans lequel je refuse de monter avec Chouchou, craignant les à-coups dans la nuque. Lui, en revanche, redescend enchanté.

L'estomac dans les talons, nous nous dirigeons vers Wagamama où, après une courte attente, on nous place à l'extrémité d'une grande table commune. Ce n'est pas le genre de choses dont je raffole, mais la cuisine - du japonais louchant un tantinet sur la world fusion - est fantastiquement bonne. Nous partageons un saumon teriyaki délicieux et une immense soupe dans laquelle nagent tofu, viande, crevettes et légumes. Je suis par contre très déçue d'apprendre que les jolis T-shirts rouges "Wagamama Tivoli" portés par les serveuses sont en rupture de stock. D'un autre côté, je collectionne déjà les T-shirts HRC; ce n'est peut-être pas la peine de me lancer dans une deuxième quête internationale du même style.

Nous avions envisagé de refaire un tour sur les manèges du Tivoli après manger, mais nous sommes crevés et il fait vraiment froid. De retour à l'hôtel, nous allumons la télé et tombons sur l'épisode final de "A shot at love with Tila Tequila", sorte de Greg le Millionnaire où le coeur à conquérir est celui d'une ex-star du porno bisexuelle. Il ne reste qu'un candidat garçon et une candidate fille en lice. Le premier est mignon et a l'air d'un parfait petit con. La seconde a un physique androgyne et est touchante de sincérité. Bien entendu, Tila part avec le bogoss: d'après mon expérience personnelle et mes observations, les bis couchent aussi bien avec des garçons qu'avec des filles mais finissent en général par former un couple hétéro. Bref.

Avant de m'endormir, je feuillette le sublime "Goddess guide" acheté hier chez Urban Outfitters. J'ai la surprise d'y trouver une double page consacré à l'anthologie de sacs à main de Nathalie Lecroc, qui avait fait le portrait de mon Sequoïa gris en... 1999, je pense. Je suis contente d'apprendre qu'elle a poursuivi son projet au-delà des 100 sacs initialement prévus, et qu'elle devrait bientôt publier un recueil de ses aquarelles.

dimanche 23 septembre 2007

Japon - Tokyo (Mitaka, Harajuku)

Aujourd'hui, la visite emblématique de ce voyage : celle du musée Ghibli, à Mitaka. Nous y allons en JR (Yamanote + Chûo, une ligne presque aussi compliquée que celles du métro londonien) et finissons à pied en longeant un canal étouffé par la végétation. Le ciel est gris et la température a beaucoup fraîchi depuis hier. C’est agréable mais je crains que la pluie ne tarde pas.
Nous entrons dans le musée à 11h30. L’endroit est totalement enchanteur, comme un décor de film de Miyazaki : de la verdure qui dégouline de la façade, des escaliers métallique en colimaçon qui jaillissent du bâtiment, un robot sur le toit, un Totoro géant au guichet de l’accueil… L’intérieur est encore mieux, plein de recoins et de trésors cachés.
Dès que nous avons fini de nous extasier sur nos billets d’entrée (chacun d’eux est une pièce unique, dans laquelle est inclus un morceaux de pellicule d’un des films maison), nous entreprenons d’explorer les lieux. Une salle du premier niveau démontre les différents procédés d’animation de manière fort ludique. Un petit cinéma projette un court métrage inédit d’un quart d’heure : les mésaventures d’un chiot perdu dans la ville. Au deuxième niveau, Hawk et moi sommes soufflés par la série de pièces qui retrace les étapes successives de la fabrication d’un anime. C’est un bordel créatif coloré et exubérant, mais au sein duquel chaque détail possède une signification. La petite expo consacrée à Boucle d’Or et aux 3 ours nous laisse perplexes : que viennent-ils ficher ici ? Au troisième niveau, Hawk rouspète parce que l’accès au chat-bus en peluche est réservé aux enfants de moins de dix ans. Il se rattrape à la boutique, en achetant le catalogue du musée et une tripotée de peluches à offrir ou à garder pour lui. Je craque aussi pour une boîte à biscuits, quelques pin’s/magnets/autocollants et un Totoro bleu à poil ras.
L’estomac dans les talons, nous nous dirigeons vers le restaurant Straw Hat Café. Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée. Dehors, la file d’attente est longue, mais elle avance vite (les Japonais ne traînent pas à table, ce n’est pas dans leur culture). Et puis l’intérieur est charmant et la bouffe délicieuse, même si mon tajine aurait mérité de mijoter plus longtemps. Le sandwich à la côtelette de porc panée de Hawk est crapuleusement bon. Quant au strawberry shortcake que je prends en dessert, je lui composerais bien une ode si j’étais poète. Sur le chemin du retour, nous jubilons. Le musée était au-dessus de nos attentes pourtant élevées ; nous avons adoré faire cette visite et partager notre émerveillement.
En arrivant à Harajuku, mon enthousiasme ne tarde pas à retomber. La foule particulièrement compacte en ce dimanche après-midi m’oppresse. Hawk prend de nouvelles photos des Lolita goths stationnées sur le pont du Meiju Jingu. Chez Kiddy Land, impossible de trouver un cadeau approprié pour Cahouète dont c’était l’anniversaire le 15. Morose, je décrète un retour vers Ikebukuro sans passer par la case Shinjuku. A la gare, nous prenons nos billets pour le Narita Express de mardi matin. Puis nous filons chez Seibu, au rayon enfants pour que j’achète une fringue pour Cahouète. Finalement, je me décide pour… un Totoro bleu tout doux que je lui offrirai avec le DVD français.
Au ryokan, nous admirons nos emplettes et les prenons en photo. Puis, histoire de nous détendre, nous réclamons l’ouverture du bain traditionnel à la japonaise. Il n’est pas si chaud que je le craignais, mais même débarrassée des planches qui la recouvrent, la baignoire est un peu juste pour deux. Nous y faisons trempette chacun son tour, l’un massant les épaules de l’autre assis dans l’eau. Evidemment, ça se termine en séance de galipettes mouillées.
Je mange dans la salle commune du ryokan le bento que je viens d’acheter chez Seibu, puis j’accompagne Hawk au bar à sushi voisin (où je prends quand même une assiette de tempura crevettes pour ne pas trop faire tâche). Le repas est un peu expédié car ça m’ennuie de squatter une place pour rien.

samedi 22 septembre 2007

Japon - Tokyo (Odaiba, Ikebukuro)

Mise en route vers 11h pour l’île artificielle d’Odaiba. Nous commençons par prendre la JR Yamanote jusqu’à Shimbashi, puis le monorail Yurikamome qui traverse la baie en empruntant le Rainbow Bridge. De la cabine avant, on a une vue imprenable sur le paysage ; dommage que l’espèce de fog dû à la chaleur et à la pollution brouille les contours des bâtiments.
Premier arrêt au Tokyo Desks, qui borde l’unique plage de la ville et abrite un parc d’attractions Sega situé en intérieur. Le concept est étrange, mais je ne me plains pas : ici au moins, il y a la clim ! Le paiement des attractions se fait en chargeant le pass d’entrée à un distributeur – nous commençons à être des pros du concept. Pour faire plaisir à Hawk, je joue avec lui à House of Dead IV. Je crois d’abord à un bête jeu vidéo, mais c’est en réalité une attraction avec nacelle qui bouge et tourne. Le principe, bien sûr, reste celui bête et méchant du shoot’em up. Ça ne vaut pas le MIB d’Universal Studios mais je m’amuse beaucoup plus que prévu. Nous faisons néanmoins un score médiocre : 38% en kills et 52% en love (comment mesurent-ils ça, à notre synchro ?). Nous passons ensuite au Sky Cruising. Je m’attends à un film en 3D projeté devant une autre nacelle qui bouge, mais en réalité, c’est aussi un jeu et nous devons nous-mêmes diriger notre « vaisseau » à travers des canyons, dans des gorges, sous des arches etc. Je hurle de rire pendant que Hawk fait le plus gros du pilotage et que nous tendons tous deux désespérément les jambes en avant pour freiner. Très fun, vraiment.
Petit shopping dans le mall attenant. Je trouve les aimants réclamés par mon père hier au téléphone (ceux dont sa voisine lui a dit qu’on pouvait les acheter, je cite, « à Chakoucha » - pour Asakusa je présume). Puis nous mangeons sur la terrasse d’un autre Big Chef, face à la baie.
Après avoir pris quelques photos du bâtiment de Fuji Television, nous empruntons de nouveau le monorail jusqu’à la grande roue aux nacelles multicolores. Nous montons dans une rose, tout seuls bien qu’elle soit prévue pour six personnes car il n’y a pas beaucoup de monde. Ça tombe bien, on va encore pouvoir faire des polissonneries...
Nous rebroussons chemin, toujours en monorail, jusqu’à l’Oedo Monogatari Onsen, un parc d’attractions basé sur les plaisirs du bain traditionnel. Malheureusement, nous nous apercevons à l’entrée qu’il n’y a pas de bain mixte, et ça ne me dit vraiment rien qu’on le fasse chacun de notre côté. Hawk est sans doute déçu, mais il ne proteste pas (*heart* *heart* *heart*). Nous quittons Odaiba en nous exclamant sur la mocheté oppressante du sud-est de Tokyo, bien gris et morne comparé au reste de la ville. Je comprends maintenant pourquoi tous les guides touristiques ne parlent que des quartiers ouest, nord et centre.
Nous retournons à Ikebukuro Est. Passage infructueux au Toys’R’Us de Sunshine City : pas de Blythe, et le jeu Nana pour DS Lite est un jeu de simulation exclusivement en japonais. Pas plus de chance pour Hawk chez Bic Camera où le vendeur lui affirme que les jeux européens ne fonctionneront pas sur une console japonaise. Diantre, moi qui fantasmais déjà sur nos futurs duels acharnés de Super Mario…
Nous dînons chez Denny’s dont j’apprécie beaucoup la bouffe aux USA. Ici les plats sont assez différents, y compris ceux qui à première vue semblent calqués sur le menu américain. Ma Cobb salad, par exemple, contient en plus des ingrédients habituels des crevettes, des broccoli, des pois chiche et des morceaux de tortilla ( ?). Etrange mais bon. C’est un peu comme les fruits et les pâtisseries qui ont le même aspect mais pas du tout le même goût qu’en France : je me demande toujours si c’est parce que les Japonais ne savent pas copier les originaux ou parce qu’ils les adaptent volontairement au marché local. En dessert, je prends des pancakes surmontés de glace à la vanille et entourés de fruits frais. Ils font à peu près le cinquième de la taille des pancakes américains. Inutile de se demander pourquoi il y a tant d’obèses aux USA alors que les Japonais sont si minces.

vendredi 21 septembre 2007

Japon - Tokyo (Shibuya)

Nous rattrapons ce matin le câlin pas fait hier soir et avant-hier. Du coup, nous quittons le ryokan assez tard, vers 11h. Direction Shibuya, le quartier branché de Tokyo. Nous commençons par localiser Dogenzaka dite « colline aux love hotels ». Nous entrons et sortons d’une douzaine d’établissements avant de nous rendre à l’évidence : aucun d’eux ne propose les chambres délirantes dont nous avons tant entendu parler et sur lesquelles nous fantasmons depuis des mois. C’est tout juste si nous repérons, sur les panneaux d’affichage situés dans les halls, une chambre SM munie d’un chevalet rouge qui pourrait faire l’affaire. Dépités, nous décidons de repasser plus tard dans la journée et d’aviser à ce moment-là.
J’ai déjà faim. Nous cherchons un endroit où manger dans l’immeuble 109 femme, mais le choix ne nous satisfait pas et les boutiques aperçues depuis l’escalator ne m’inspirent guère. Je sens poindre un début de solide grogne. Heureusement, pas loin de là, nous tombons un peu par hasard sur un resto Big Chef qui propose des menus pas vraiment japonais mais comportant des légumes (ni confits ni marinés dans la saumure de surcroît). Xris prend une salade et moi un combo steak haché (qui a, étrangement, le goût des Grillados de mon enfance), riz parfumé et légumes ; c’est le monde à l’envers ! Enfin bon, comme d’habitude, j’en laisse et c’est lui qui finit mon assiette.
Nous nous mettons ensuite en quête d’un magasin des environs censé vendre des poupées Blythe. Sur le plan situé face à la gare de Shibuya (près de la statue de Hachiko le chien fidèle que j’ai fait photographier par Xris en hommage à Nana), nous repérons le quartier correspondant à l’adresse, Sarugaku-chô. Il est grand, loin et apparemment dépourvu de points de répère. Je décide d’y aller en taxi : c’est le meilleur moyen de ne pas se perdre, de ne pas crever de chaud en chemin (les rues de Shibuya grimpent pas mal), et puis ça fera une occasion de tester un nouveau moyen de transport. Par chance, les taxis sont légion de l'autre côté de la gare. Malgré une longue file d'attente, notre tour vient rapidement. Nous frôlons l’incident diplomatique lorsque j’empoigne vigoureusement, pour la refermer, la portière arrière automatique. Mais dix minutes plus tard, le chauffeur nous arrête devant une adorable boutique appelée Junie Moon. Coût de la course (apparemment, c’est un forfait, car le chiffre figurait sur la vitre) : à peine 650 yens. J’avais pourtant entendu dire que les taxis étaient chers à Tokyo… De joie, je fais des petits bonds sur le trottoir.
A l’intérieur de la boutique, des dizaines de Blythe customisées, toutes plus belles les unes que les autres, s’alignent le long des murs. Il y a aussi une foule de petits modèles, des vêtements, de la papeterie et la pièce de résistance : les grands modèles à vendre ! Ils sont au nombre de quatre : les deux vus à Kiddy Land dont je ne voulais pas, une jolie rousse à cheveux longs avec des vêtements sympas, baptisée Gentle River, et Prima Dolly, une minimaliste en maillot de bain avec une coupe au carré qui existe en plusieurs teintes de cheveux. J’embarque les deux dernières, plus deux petites (dont une que j’avais hésité à acheter à Kyoto et qui est ici soldée à – 50%), quelques vêtements et chaussures, un peu de papeterie, un bouquin de photos. Addition totale : 46.000 yens. Mais je ressors en gambadant : j’ai trouvé, j’ai trouvé, j’ai trouvé !
Nous regagnons à pied le secteur de la gare. Pause glouglou dans un café qui sert des fruits pressés, miam ! Mon jus d’oranges est délicieux et il descend tout seul dans mon pauvre petit gosier desséché. Dommage : une fumeuse attablée derrière nous nous empeste un peu avec sa clope. Au Japon, il n’y a pas d’interdiction de fumer dans les restos et les bars, et rarement deux salles séparées. C’est l’une des rares choses que je reproche à ce pays (avec la rareté des poubelles et des escalators dans les gares).
Poursuite du shopping chez Tower Records. Nous ne pouvons pas acheter de DVD qui passeraient en noir et blanc, voire pas du tout, chez nous, et je n’y connais malheureusement pas grand-chose en rock japonais à part X-Japan, donc pas de CD non plus. Mais au rayon librairie étrangère, Xris trouve un bouquin sur la déco zen, « Wabi-sabi », et moi un livre de photos de K. Tsuzuki, un artiste dont j’avais adoré « Tokyo : a certain style ».
Nous retournons à Dogenzaka. La seule chambre qui nous tentait vaguement est déjà occupée et le sera encore pendant une heure et demie. Aucune autre ne nous plaît. Nous décidons de capituler momentanément. Mais alors que nous redescendons vers la gare, nous tombons sur un autre grand magasin de CD/DVD avec un internet café à son sommet. Nous allons y boire un verre devant un PC. Nos recherches sur Google nous livrent la clé du mystère. Il ne reste pratiquement plus aucune chambre de love hotel farfelue ou extravagante sur Tokyo, en raison d’une loi assez récente qui veut que les établissements offrant des équipements de style « non indispensable à la fonction logement » soient classés en catégorie X et ne puissent occuper que certaines zones classées. Nous sommes déçus mais rassurés : non, nous n’avons pas mal préparé notre sortie ni manqué de flair dans le choix du quartier. Et puis ça nous évitera de chercher pour rien jusqu’à la fin du séjour.
Retour à Ikebukuro. Nous passons par le food court de Seibu pour acheter trois demi-douzaines des gyoza sublimes que Xris avait testés hier au goûter. Nous galérons un peu pour retrouver le bon stand parmi les dizaines d’autres de l’étage immense, mais quel plaisir ensuite de savourer nos ravioli japonais dans la salle commune du ryokan!

mardi 18 septembre 2007

Japon - Kyoto (Nijojo, Inari)

Nous n’avons pas mis de réveil et je n’émerge que vers 9h40 – heureusement que nous avions prévu de quoi petit-déjeuner dans la chambre ! Faute de trouver le bouton qui permet de faire couler l’eau chaude de la bouilloire électrique (un étrange appareil qui a la forme, la taille et le poids d’une friteuse), je remplis la théière à coups de tasse plongée dans l’appareil. J’adore commencer la journée en m’ébouillantant les mains.
Nous décollons vraiment tard. Passage à la poste centrale pour acheter des timbres et envoyer nos cartes postales. Récupération d’un plan des bus au Tourist Information Center. Tour rapide dans le grand magasin Isetan (bof), achat de nourriture pour ce soir et pour les prochains petits dej’, repas au comptoir d’un boui-boui du deuxième sous-sol. Passage éclair au ryokan pour déposer nos emplettes dans le frigo de la chambre, et « vrai » départ des activités touristiques de la journée vers 13h.
Lors de mon précédent séjour à Kyoto, je n’avais pas visité le Nijojo sis en plein milieu de la ville. C’est pourtant une forteresse assez impressionnante, même si l’on ne peut entrer que dans un seul des deux châteaux qu’elle abrite. J'admire dûment le système dit du "plancher rossignol": des lattes ajustées de façon à couiner dès que quelqu'un pose le pied dessus, afin que le seigneur des lieux ne puisse jamais ne faire surprendre par des assassins. Malgré tout, mon manque d’enthousiasme pour les vieilles pierres et le soleil de plomb qui se remet à taper dès qu’on met un pied dehors pour traverser les jardins m’empêchent d’apprécier l’endroit à sa juste valeur.
Nous prenons ensuite le JR de Nara jusqu’à Inari, un des deux seuls monuments que j’avais vraiment aimés à Kyoto la dernière fois (avec le Yasaka Shrine ; les temples shintoistes me plaisent décidément davantage que leurs équivalents bouddhistes : moins opulents, plus « spirituels »). La balade dans l’allée de tori oranges et noirs qui monte et descend parmi des collines boisées a toujours quelque chose de magique. Dieu sait pourtant que je ne suis branchée ni religion ni nature, mais cet endroit m’enchante littéralement. Il est comme hors du monde et du temps. Juste avant d’arriver à l’étang, j’entraîne Hawk à l’écart du chemin/escalier, parmi un mini-dédale d’autels, sous le prétexte de prendre des photos. Evidemment mes intentions sont tout autres. Nous sommes interrompus deux fois par d’autres touristes, la seconde au moment crucial. Je finis avec une ravissante tache sur mon avant-bras et lui sur sa main, ce qui nous vaut un grand fou-rire. Au lieu de revenir sur nos pas, nous complétons la petite boucle en quittant l’allée de portiques pour regagner notre point de départ. Hélas, toutes les boutiques sont fermées ; nous ne pouvons donc pas acheter de tori pour Joli Dragon.
Nous revenons à Kyoto vers 18h, trop tard pour une autre visite, trop tôt pour rentrer au ryokan. Nous zonons un peu dans les malls de la gare centrale, Porta et le Cube. De retour dans la chambre, nous mangeons les bento achetés le matin en regardant la Star Ac’ japonaise à la télé – encore plus naze que la version française, il fallait le faire ! Puis nous faisons une séance de photos : shibari pour moi, yukata pour Hawk. Certaines devraient bien donner.

samedi 15 septembre 2007

Japon - Tokyo (Shibamata, Asakusa)


Hawk me tire du lit à 8h50. Le réveil sonne depuis plus d’une demi-heure mais je suis complètement KO : la chaleur étouffante m’a empêchée de dormir pendant une grosse partie de la nuit, et le futon me fait toujours aussi mal au dos. C’est alors que nous nous apercevons que notre chambre est équipée de la clim… Bon, on en profitera la nuit prochaine.
En quittant le ryokan vers 10h, nous nous mettons en quête du bureau de Poste et du Kimi Center voisins. Nous commençons par aller beaucoup trop loin dans l’avenue et rebroussons chemin. La Poste est un minuscule local planqué au 2ème étage d’un petit immeuble ; il n’y a pas de distributeurs de timbres et le guichet est fermé le samedi. Quant au Kimi Center, nous tournons autour du bloc où il se trouve sans parvenir à le dénicher. Tant pis ; espérons que le ryokan de Kyoto aura toujours une connexion internet clients.
Nous prenons la Yamanote jusqu’à Ueno, puis empruntons la ligne de métro Keisei jusqu’à Shibamata, en banlieue nord-est de Tokyo. Un changement et pas mal de temps plus tard, nous nous retrouvons dans un quartier écrasé par le soleil, où les autres touristes sont tous japonais. Dans une allée bordée d’échoppes, nous choisissons pour déjeuner un petit resto de style cantine. Pour nous faire servir, nous devons prendre à une machine des tickets correspondants aux plats que nous voulons. Heureusement, Hawk a photographié ceux-ci dans la devanture, au rez-de-chaussée (la salle est en étage). Nous repérons les bons boutons en cherchant les idéogrammes identiques à ceux des étiquettes des plats dans la vitrine. La manœuvre prend un certain temps et nous amuse énormément. Le repas est bon et pas cher, comme toujours dans les boui-boui japonais. Aux murs de la salle, une série d’affiches de films kitchissimes montrent toutes le même acteur, dont nous avons tout à l’heure passé une statue à la sortie de la gare. Nous apprendrons plus tard que son personnage récurrent est lié à Shibamata (mais de quelle façon, mystère).
Repus, nous nous dirigeons vers le Taishakuten, un temple bouddhiste assez grand et doté de jardins intérieurs dont on peut faire le tour en marchant déchaussés sur des passerelles de bois. L’endroit est charmant et sort des sentiers battus ; nous ne regrettons pas le déplacement. En revanche, nous renonçons très vite à la promenade le long de la rivière Edo dont la perspective nous avait pourtant attirés jusqu’ici : la rivière est plutôt un large fleuve boueux, qui dégage une entêtante odeur de vase, et dont les berges n’offrent pas la moindre tache d’ombre où se poser quelques minutes pour écrire. Ne souhaitant pas nous taper en plein cagnard le 1,6 kilomètre qui nous sépare de la station JR suivante, nous rebroussons chemin vers la gare de Shibamata.
Il est encore tôt ; comme nous sommes plus ou moins dans les parages, je suggère de passer à Asakusa. Nous remontons Nakamise Dori grouillante de monde jusqu’au Sensoji, sa pagode, son chaudron fumant et sa paire de sandales géantes. Hawk prend un oracle Yi-Ching qui ne lui prédit que des choses agréables ; le mien me prédit exactement le contraire – mot pour mot. Sur cent possibilités, il fallait le faire ! Un peu plus loin, nous allons admirer les carpes koi qui nagent dans un ruisseau. Des lanternes customisées, certaines visiblement avec des dessins d'écoliers, s'alignent le long du chemin, et il semble y avoir un festival quelconque sur la place voisine.
Achats de petits souvenirs (breloques, pins, magnets, cadeaux, cartes postales…) dans Nakamise Dori sur le retour. Dans une rue latérale, nous nous arrêtons pour goûter d’une viennoiserie et d’une boisson dans un autre boulangerie pseudo-française comme on en trouve beaucoup à Tokyo. Alors que nous marchons vers la station de métro, nous remarquons un magasin Studio Ghibli qui avait échappé à notre attention à l’aller. Hawk repart avec un mug en verre et moi avec un éventail qui m’aidera peut-être à lutter contre la chaleur les jours prochains. Vingt mètres plus loin, je tombe en arrêt devant l’étal d’un vendeur de rue qui propose, entre autres choses, de magnifiques tapettes à tapis en osier que je me fais fort de détourner de leur usage avec l’aide de Hawk.
En repassant par Ueno, nous nous arrêtons au Hard Rock Café pour que j’achète un souvenir. Ce sera un T-shirt manches longues et un pin’s. Hawk se laisse aussi tenter par un T-shirt manches courtes (le même que Kris aux USA). Nous découvrons qu'il n'y a que quatre HRC au Japon: deux à Tokyo, un à Narita et un à Yokohama où nous tâcherons d'aller. Puis nous réclamons une table au restaurant pour boire un cocktail. Nous attendons assez longtemps, et sommes sur le point de repartir quand le serveur revient enfin nous chercher dehors. La musique (fin 80’s-début 90’s) n’est pas trop forte pour une fois et les prix paraissent plus raisonnables que d’habitude. Finalement, nous décidons de manger là. Ce sera donc un Strawberry Fields + un bacon cheeseburger pour Hawk et un Riders on the Storm + une salade Cobb pour moi. Nous passons un moment très sympa avant de regagner le ryokan tôt (20h), mais complètement crevés. Pas de câlin ce soir et dodo de bonne heure !
…Ah ben si finalement, câlin et coucher tard comme d’hab, mais sous la couette à cause de la clim.

jeudi 13 septembre 2007

Japon - Tokyo (Harajuku, Ikebukuro)

Réveillée vers 4h15, je me colle derrière Hawk et commence à l'entreprendre alors qu’il dort encore. Bilan : à 4h30, le lutin de la branlette nocturne a fini d’œuvrer et aucun de nous deux ne parvient à se rendormir. Par la fenêtre ouverte, nous voyons le ciel pâlir tandis que nous bavardons à voix basse. Nous finissons par nous lever vers 6h. Après nos ablutions, nous descendons petit déjeuner, mais la salle commune n’ouvre pas avant 7h ! Nous pique-niquons donc dans notre minuscule chambrette : biscuits et ananas acheté hier soir chez Tobu. Le temps de prendre un thé dans la salle commune enfin ouverte et de tirer nos plans pour la journée, nous décollons quand même tôt, avant 8h. Je me dis que l’idéal serait de faire la journée Tsukiji/Ginza, mais je n’ai pas envie d’attaquer par ça. Donc, direction Harajuku.
Lorsque nous arrivons au Meiji Jingu, les larges allées de gravier sont désertes – mais les insectes qui pullulent dans les arbres alentour font un boucan de tous les diables. C’est étrange mais agréable de se promener à une heure où je suis encore dans mon lit d’habitude. Nous sacrifions au rituel de purification à l’entrée du sanctuaire et visitons rapidement celui-ci. Je trouve toujours aussi émouvantes les milliers de plaques de bois sur lesquelles des visiteurs de tous horizons ont écrit leurs vœux avant de les accrocher au pied d’un grand arbre magnifique. Le sanctuaire lui-même me paraît moins intéressant que la dernière fois : on ne peut toujours pas approcher du tombeau de l’empereur et de sa femme, et avec le temps couvert, on ne voit pas grand-chose de l’extérieur. Des groupes de touristes commencent à envahir la cour juste au moment où nous repartons, nous l’avons échappé belle !
Nous soignons notre petit creux de 9h au MacDo de Takeshita Dori où nous prenons des McGriddles qui ressemblent beaucoup aux Egg McMuffin dont je suis si friande. Raté : à la place du bacon, il y a un burger de chair à saucisse super gras, et à celle du pain, deux ignobles pancakes fourrés d’une sorte de confiture. Beurk, beurk, beurk. Evidemment, Hawk trouve ça délicieux.
Quand nous ressortons, la plupart des boutiques sont toujours fermées. Nous descendons jusqu’au bout de la rue et tournons à droite pour aller récupérer Omotesando. Nous passons une heure et demie chez Kiddy Land à nous extasier devant la papeterie (Xris s’achète un agenda Barbapapa) et le rayon Totoro. Arrivés au dernier étage, drame : il n’y a que deux modèles de grandes Blythe, dont aucun ne me plaît. Je ressors assez dépitée mais parviens à ne pas tirer la gueule. Je dégote, dans un magasin de chaussures voisin, mes fameuses Converse rouges basses pour 400 yens (à peine plus de 25 euros). En revanche, l’Oriental Bazaar est fermé le jeudi, comme par hasard. On dirait que le dieu du shopping m’en veut, et c’est pourtant pas faute de sacrifices réguliers sur son autel. Nous remontons Takeshita Dori où rien ne m’emballe follement ; j’achète juste quelques paires de socquettes rayées ou à tête de mort girly.
Retour en JR au ryokan. J’ai un énorme coup de barre. Nous nous posons dans la chambre avec des canettes fraîches et prenons le temps de rédiger nos notes sur la matinée. Puis nous sombrons l’un après l’autre. Vers 15h, je me force à me secouer et réveille Hawk. Je pensais faire Asakusa cet après-midi mais je n’ai pas le courage de me traîner à l’autre bout de Tokyo ; ce sera donc Ikebukuro Est.
Nous montons d’abord à l’Observatoire de Sunshine 60. Même si le temps est couvert, on voit assez bien la ville. Nous finissons notre tour d’horizon avec Régis et Ernest dans un Photomaton à décor : le genre de délire qui aurait été impossible avec Bruno. En redescendant, je cherche le Toys ‘R’Us pour voir si par hasard ils n’auraient pas des Blythe. « C’est fermé aujourd'hui », m’informe une des hôtesses du centre commercial. Nous passons dans l’Amlux, ou Toyota Building. Petite déception : les employées toutes de rose vêtues qui dépoussiéraient les voitures en faisant une petite chorégraphie ont disparu. Nous ne nous attardons pas. Je retrouve Animate du premier coup, mais ne vois rien qui m’intéresse dans les goodies. En revanche, nous achetons trois mangas BDSM choisis un peu au hasard dans un rayon qui en compte des centaines. Fin du shopping de la journée chez Tokyû Hands, qui m’affole un peu moins que la fois précédente. Je commence à être vraiment crevée et le retour au ryokan à travers l’immense gare surchauffée est laborieux.
Nouveau comatage dans la chambre. Mais assez vite, Hawk manifeste l’envie de zyeuter une des BD. Ce qui devait arriver arrive. Deux fois. Et il est 21h quand nous ressortons pour aller manger ; Tobu est déjà fermé. Nous tournons un peu en rond dans le quartier car nous cherchons quelque chose de pas trop lourd et si possible des fruits pour demain matin. Nous finissons par prendre des trucs à emporter (salade pour moi, sushi et thé à la poire pour Hawk, ananas en morceaux pour nous deux) dans un kombini. Dînette dans la salle commune du ryokan, devant la télé car la table est déjà squattée. Le temps de nous coucher, il est minuit largement passé.

mercredi 12 septembre 2007

Japon - arrivée à Tokyo (Ikebukuro)

J’avais fait en sorte de terminer tous mes préparatifs lundi soir, ménage compris, afin de partir cool mardi matin. C’était un bon calcul. Mais à mon arrivée à l’aéroport de T/H, le parking longue durée est plein. Je me gare un peu n’importe comment. Au moment d’aller chercher mon Travel Park, le comptoir est fermé. Je dois me résoudre à l’acheter chez Air France, 32 euros au lieu de 20. Glups. Ma bonne humeur en prend un léger coup dans l’aile. Je signale mon problème de place qui n’en est pas une au surveillant du parking ; il me dit de faire migrer ma Twingo vers le parking courte durée et qu’il validera mon Travel Park quand même. Je retourne au parking en courant ; mon sac à dos pèse plus lourd que prévu et je transpire déjà. Au final, une voiture s’en va juste comme je reprends la mienne et je récupère sa place.
Vol T/H-Paris sans histoires. Le transfert d’Orly à Roissy est facile (Orlyval + RER B jusqu’au terminus) mais long et chiant. A Charles de Gaulle, je retrouve Hawk à l’enregistrement. Il est déjà là depuis deux heures et il nous en reste trois à tuer avant l’embarquement. Les boutiques de l’aéroport sont nulles, que sont devenus les duty free d’antan ? J’achète quand même un tube de gommage Idealist d’Estée Lauder à 40 euros au lieu de 50, et hésite mais renonce à une palette de gloss Dior dans un étui en cuir rouge ravissant.
Nous embarquons dans un Boeing 777 de Japan Airlines, avion pas super grand (rangées de 9 places en classe éco) et à 90% rempli de Japonais comme pour nous rappeler que décidément, ce n’est pas la saison touristique en Asie. Nous sommes contre un hublot (que j’ai réquisitionné sans vergogne, prétextant mes difficultés à dormir en avion), pas trop mal placés donc mais avec toujours aussi peu de place pour les jambes. Le vol passe vite : le temps de dîner, de lire quelques magazines, puis je prends un somnifère et ferme les yeux. Le sommeil tarde à venir, mais je finis par en grappiller cinq heures environ - plus que je n'en espérais. Petit déjeuner façon brunch (omelette, fromage blanc, salade de fruits) et nous entamons déjà la descente vers Narita où, annonce le pilote, « il pleut ». Bon, c'est pas comme si on s'y attendait pas.
Dans l’aéroport, les choses s’enchaînent vite et bien. Nous récupérons nos bagages et échangeons nos vouchers contre deux Japan Rail Pass. Pendant que je fais les réservations pour le train de Kyoto dimanche, Hawk va changer de l’argent. Nous sommes pile à l’heure pour prendre le Narita Express suivant. Il ne va que jusqu’à Shinjuku, mais je préfère me taper une correspondance qu’attendre une heure et demie de plus dans l’aéroport.
Dans le train, nous nous trompons de compartiment et nous installons en première classe. Le contrôleur nous redirige vers la voiture voisine. Nous devrions être tout excités, mais la fatigue et la monotonie du trajet nous font somnoler. Je me souviens de ma déception lors de mon arrivée précédente, de cette totale absence de dépaysement que j’avais éprouvée – et qui avait été vite rattrapée par la suite. Le changement à Shinjuku se fait sans difficulté, nous prenons la Yamanote jusqu’à Ikebukuro. Au sortir de la gare, petit moment de flottement devant le carrefour. Cinq minutes à tournicoter, puis je retrouve la grande avenue à partir de laquelle je sais aller au Kimi Ryokan.
Nous avons la chambre 308 : catégorie medium, donc minuscule pour deux personnes (à peine quatre tatami), mais moins chère. Nous payons séparément, ce qui perturbe beaucoup la jeune fille de l’accueil apparemment pas super douée en calcul mental. Je suis contente de ne pas me retrouver dans la même chambre (la 205) ni au même étage que la dernière fois (je ne peux cependant pas m’empêcher d’y jeter un coup d’œil au passage). Nous profitons de l’absence des autres clients pour prendre une douche bien méritée et nécessaire après toutes ces heures de transports en commun. Puis nous ressortons faire un tour dans le quartier.
Le plan est de prendre des bento chez Tobu, puis de balader dans le reste du grand magasin et les petites rues voisines avant de rentrer manger au ryokan, dans la salle commune. L’estomac de Hawk ne l’entend pas de cette oreille, et nous sommes obligés d’intervertir les étapes 3 et 4 après avoir écourté la 2. Ça me fait un peu bizarre de me retrouver assise à cette table en bois mal fichue, à boire ce thé amer couleur de gazon. Ce n’est pas spécialement douloureux, et je ne suis en aucun cas nostalgique de mon premier voyage ; au contraire, je n’ai qu’une envie : « réécrire » par-dessus, le refaire de la bonne manière cette fois.
La balade nocturne dans Ikebukuro Ouest me permet de retrouver mes marques : le drugstore ouvert toute la nuit, le bar à sushi, le bon resto de soba… Nous rentrons vers 21h30, pas très tard mais nous sommes quand même un peu crevés. Chacun de son côté, nous faisons nos comptes et rédigeons nos premières impressions. Harmonie. Je prends un cachet pour dormir en pensant que sitôt la lumière éteinte, nous allons nous mettre à ronfler. Au lieu de ça, séance de galipettes fougueuses mais muettes pour cause de fenêtre ouverte et de cloisons archi-minces. Nous devons nous endormir vers 23h.
PS : Finalement, bien que le ciel soit couvert, nous n’avons pas reçu une seule goutte de pluie aujourd'hui. Pourvu que ça dure !