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jeudi 22 avril 2010

Japon - Tokyo (Ginza)


Parmi les incontournables dans notre liste de choses à faire au Japon durant ce séjour, il y avait la visite d'un café ou d'un restaurant à thème, avec décor extravagant et serveuses déguisées. L'étude approfondie d'un livre très bien documenté sur ce thème nous avait permis de sélectionner deux établissements tentants à tous points de vue: le Vampire Café et le Alice in Wonderland Fantasy Dining, tous deux situés dans le quartier chic de Ginza. Craignant qu'il y ait un dress code informel dans le premier, nous avons demandé au réceptionniste de notre ryokan de réserver pour nous dans le second.

La première chose dont nous avons été informés, c'est qu'en tant que gaijins, nous devrions payer un supplément de 600 yens plus 10% du montant de nos consommations. D'indignation, j'ai failli renoncer à y aller. Si un établissement français annonçait quelque chose comme "chez nous, les niaquoués (car "gaijins" est souvent employé dans un sens péjoratif...) raquent plus cher", il aurait toutes les associations de consommateurs plus SOS Racisme sur le dos, et à juste titre! L'immense courtoisie dont les Japonais font preuve vis-à-vis des touristes fait parfois oublier leur profonde xénophobie; ce genre d'incident la rappelle de manière fort désagréable et laisse un goût un peu amer. Néanmoins, Chouchou est super motivé, et comme on ne refuse rien à un homme qui a 40 ans dans deux jours, je décide de m'asseoir sur mon indignation pour l'accompagner quand même.

En tout début d'après-midi, après un déjeuner pas inoubliable au Casa (un des restos du food court situé au 8ème étage du Seibu de la gare d'Ikebukuro), nous nous mettons donc en route pour Ginza. Nous sortons du métro sous une pluie battante qui nous force - c'est ballot - à nous réfugier dans le flagship store Muji situé à deux pas. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Bon, j'exagère peut-être sur le chapitre luxe et volupté, mais l'agencement des marchandises est un régal zen pour les yeux. Nous traînons un long moment aux rayons papeterie et nourriture, et je me déniche même un joli jean gris en coton biologique. D'accord, c'est une coupe boyfriend dans laquelle on est censée flotter et laisser dépasser quinze centimètres de bas de mollet, et sur moi, ça donne un modèle méga-moulant pile à la bonne longueur. Nevertheless, il me plaît beaucoup.

Chouchou, décidément en mode GPS depuis le début du voyage, retrouve ensuite du premier coup la papeterie Ito-Ya où je ne m'éclate pas autant que la dernière fois, mais où j'effectue quand même quelques emplettes de cartes, de trombones fantaisie et de magnets. Puis, munis d'indications fort vagues, nous nous mettons en quête du Taiyo Building. Une série de suppositions éclairées couplées à un peu de chance nous permettent de le localiser assez rapidement malgré nos craintes - si rapidement, même, que nous devons tuer le temps dans un grand magasin de jouets et une librairie en attendant l'heure de notre réservation. Nous faisons l'ouverture: le service de 19h, nous avait-on dit au téléphone, était complet; nous avons donc dû nous résoudre à dîner à... 17h.

Au 5ème étage du Tayio Building, les portes de l'ascenseur s'ouvrent directement dans le hall du Alice in Wonderland Fantasy Dining. Chaises au dossier sculpté de roses, murs ornés de reproductions des pages de l'oeuvre de Lewis Carroll et... atmosphère claustrophobante, on est immédiatement dans le bain. Car si la décoration de ce restaurant est soignée dans les moindres détails, avec une inventivité qui m'arrache des "Oh" et des "Ah" ravis jusque dans les toilettes, le plafond hyper bas et peint en noir, les murs très rapprochés ou couverts de miroirs et l'éclairage tamisé rougeâtre me font immédiatement penser à une boîte échangiste ou à un bordel - impression qui ne me lâche pas pendant tout le repas et qui contraste très fort avec mes attentes plus, disons, disneyesques.

Par contre, les serveuses sont à croquer avec leur tenue d'Alice. Et nous sommes très agréablement surpris de découvrir qu'au-delà de sa présentation inventive, la nourriture est délicieuse. Dommage que le service rapide, limite précipité, n'invite pas à s'attarder... Mais bon, comme dans tous les restos au Japon. Au total, même si l'addition est un peu salée, je trouve que l'endroit la vaut bien, et je suis contente de m'être laissée convaincre par Chouchou de l'accompagner au Pays des Merveilles.

vendredi 14 septembre 2007

Japon - Tokyo (Ginza, Roppongi)

J’émerge avec difficulté vers 8h45. Mal dormi sur le futon qui me met le dos en compote. Je me force tout de même à réveiller Hawk. Nous qui voulions nous lever de bonne heure pour aller au marché aux poissons à Tsukiji, c’est râpé ! Nous maintenons néanmoins notre programme de la journée.
Notre première tentative pour prendre le métro est laborieuse. A cause de l’immensité de la station de Ginza où nous devons effectuer notre changement depuis la ligne JR Yamanote, nous mettons très longtemps à localiser les distributeurs. Cela fait, l’achat de tickets s’avère aussi simple qu’on nous l’avait dit. 160 yens (environ un euro) pour un trajet de trois stations ou moins, c'est assez raisonnable. Je me demande vraiment pourquoi on s'est fait suer à marcher des kilomètres et des kilomètres lors de mon premier voyage. Peut-être parce qu'Ilona avait peur de ne pas s'en sortir dans le métro...
C’est triomphants que nous émergeons à la surface… sous un soleil de plomb et dans un quartier bétonné qui ne fait rien pour lutter contre la moiteur ambiante. Le temps d’arriver aux halles, les marchands sont déjà en train de remballer. Déception. Hawk se rattrape un peu niveau photos dans les échoppes des rues environnantes. L’une d’elles vend des animaux empaillés : chat sauvage, paon, aigle royal, crocodile (dont le destin aurait plutôt été de finir matière première chez Hermès) et même… un panda. Fuyons.
Deuxième trajet en métro pour rejoindre le cœur de Ginza. J’appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur dont je crois qu’il va nous emmener à l’intérieur du Sony Building, et la porte s’ouvre sur… des toilettes high tech. Fou-rire incontrôlable. Nous finissons par trouver un accès au bâtiment. La première chose que nous faisons, c’est chercher un endroit où manger car il est déjà midi passé. Ce sera le pub Cardinal, seul resto de l’immeuble à ne pas pratiquer des tarifs prohibitifs. L’intérieur est entièrement tapissé de velours rouge et décoré de pubs anglaises ; c’est assez bizarre de voir une clientèle exclusivement japonaise dans ce genre de décor. Et plus encore de se voir, servir, à la fin du repas (poisson pour Hawk et spaghetti aux champignons pour moi), une tasse de thé Lipton avec une rondelle de citron flottant à la surface.
La visite qui suit est assez rapide. Hawk teste les appareils photos et moi les différents modèles d’ordinateur portable Vaio. Je ne suis pas convaincue par leur esthétique, et il se peut donc que j’opte pour un MacBook au prochain renouvellement de mon outil de travail. Une nouvelle PSP doit sortir dans six jours ; elle est en démo au rez-de-chaussée. Hawk aimerait bien jouer avec mais il ne comprend pas comment ça fonctionne.
Nous nous mettons en quête de la Leica Gallery pour laquelle nous n’avons que des indications assez floues. Le hasard fait bien les choses : nous tombons sur le magasin Ito-Ya, mythique papeterie japonaise de huit étages dont je n’avais pas pris la peine de chercher l’adresse au préalable. Une séance de shopping plus tard, nous nous remettons en route. Le Matsushima Building tardant à se matérialiser, nous demandons notre chemin à un serveur qui n’en sait visiblement pas plus que nous. Il s’éloigne. Quelques minutes plus tard, au moment où je finis par réussir à déchiffrer notre plan, il revient vers nous et nous entraîne dans la direction que j’allais prendre. Encore une preuve de la légendaire serviabilité des Japonais.
Hélas, après toutes ces recherches, une plaque à l’intérieur du Matsushima Building nous apprend que la Leica Gallery est fermée depuis… décembre 2005. Nouveau fou-rire qui soulage un peu la tension de nos foirages successifs depuis le matin. En repartant vers le grand carrefour de Ginza, nous tombons sur un Apple Store. Leurs MacBook sont reliés à internet et j’espère un instant réussir à me connecter à Hotmail, mais que dalle. Grrr.
Après toutes ces déconvenues, je ne suis pas d’excellente humeur, mais fort heureusement, nous parvenons à localiser du premier coup la fameuse statue de Godzilla que Hawk tenait tant à voir. Séance de photos avec Régis et Ernest ; les badauds de la plaza se marrent bien en nous regardant.
Puisque nous maîtrisons désormais le métro, cap sur Roppongi où se situe le musée Mori. Dans le prix du billet est compris l’accès au Tokyo City View, un observatoire sympa bien que moins haut que celui de Sunshine 60. De là, on voit très bien la Tour de Tokyo rouge et blanche. Le gag, c’est qu’en arrivant à l’entrée du musée, nous nous apercevons que l’expo actuelle est consacrée, non pas à de jeunes artistes japonais hype comme je l’espérais, mais à… Le Corbusier. Faire un demi-tour de planète pour me balader à l’intérieur d’une reconstruction de la Cité Radieuse de Marseille où j’ai dormi deux nuits en… 1988 (argh, que le temps passe vite !), c’est quand même pas super malin. Ou alors c’est le comble du snobisme culturel ; j’hésite entre les deux. Juste avant la sortie, il y a bien une installation de Nishi Tatzu : deux horloges dont une projetée sur un immeuble du quartier et une peinte sur le mur dans lequel se découpe la porte de la salle ; les aiguilles de cette dernière fonctionnent et doivent barrer la route des visiteurs chaque fois que l’une d’entre elles passe devant le 7 inexistant. C’est assez mon genre d’art, mais il s’agit hélas de la seule installation de ce type dans le musée. Je ressors un tantinet frustrée.
Comme nous en avons plein les pattes, nous rentrons à Ikebukuro. Arrêt chez Tobu pour prendre de quoi petit-déjeuner demain. Alors que nous nous dirigeons vers la sortie, je retrouve par hasard la boulangerie pseudo-française de luxe qui fait des viennoiseries impossibles à identifier mais généralement bonnes dans le genre presque pas sucré. Nous en achetons trois pour un goûter tardif dans la salle commune du ryokan. Ma brioche fourrée aux morceaux de pomme semi-fondus se révèle être… un petit pain aux cubes de fromage. Décidément, c’est la journée des méprises et bévues en tout genre.
Nous montons dans la chambre rédiger nos journaux respectifs. La pause toilette de Hawk (2ème ou 3ème de la journée) entraîne une discussion assez scato sur mes propres difficultés de transit et m’inspire cette réplique fâchée : « je ne parle pas aux gens qui arrivent à faire caca en voyage ! ». L’exemple de Hawk doit pourtant me motiver, à moins que ça ne soit le numéro de Première emporté aux toilettes, car dix minutes plus tard je triomphe enfin de l’adversité gastro-intestinale. Peut-être devrais-je faire parvenir une interview de Jean Dujardin à M. Abe, l’ex premier ministre japonais qui a démissionné hier et été hospitalisé aujourd'hui pour « troubles gastro-intestinaux fonctionnels ».
Comme nous avons goûté tard, nous n’avons pas très faim. Renonçant à notre plan initial du petit resto de soba, nous passons au Family Mart chercher des plats que nous mangeons dans la salle commune du ryokan. A la caisse, je trouve et achète le n°18 de Nana qui vient juste de sortir. Une lessive à la main et un câlin de fin de soirée nous font de nouveau coucher à minuit passé.