vendredi 19 septembre 2008

Suède - Malmö


L'hôtel Ibis est peut-être excentré et pourvu d'une déco tristement générique, mais je me prosterne devant son buffet petit déjeuner, le plus copieux et le plus varié que j'aie jamais vu. Comme j'ai toujours très faim le matin, je me compose un véritable repas avec une assiette de salé et une de sucré. La bouche pleine, je jette un coup d'oeil à la salle à manger bondée et demande à Chouchou: "A ton avis, ils font comment pour savoir qui a déjeuné ici ou pas?". Chouchou n'en a aucune idée. Et bien la réponse, c'est qu'ils ne font pas. Lorsque nous nous présentons au checkout, on ne nous facture rien en plus du prix de la chambre, dans lequel on nous a bien précisé hier soir que le petit dej' n'était pas compris. Bon.

Nous quittons l'hôtel avec nos bagages, que nous déposons à la consigne de la gare avant de prendre le bus n°2 en direction du Turning Torso, LE monument célèbre de Malmö. Composé de neuf cubes qui effectuent une rotation de 90° entre le sol et le sommet, c'est le plus haut bâtiment de Scandinavie avec ses 190 mètres pour 54 étages de bureaux et d'habitation exclusivement. Dans à peu près n'importe quel autre pays du monde, les promoteurs auraient collé un observatoire payant au dernier étage. Il faut croire que les Suédois n'ont pas l'esprit mercantile. C'est admirable, mais nous aurions bien aimé découvrir la vue d'en haut. Nous devons nous contenter de photographier le Turning Torso d'en bas. Certes, il y a à son pied un centre dédié qui propose une visite filmée de la tour, mais, comme de bien entendu, il est fermé. Un peu déçus, nous poussons à pied jusqu'au bord de mer voisin pour admirer, de loin, le pont qui relie la ville à Copenhague. Malgré la brume, on distingue la côte danoise en face.

Nous revenons vers le centre-ville, dans la partie plus traditionnelle que nous n'avions pas explorée hier. Nous nous promenons un petit quart d'heure dans un parc doublé d'un cimetière, en nous amusant de voir des jeunes mamans pousser leur bébé ou des vieillards prendre le soleil sur les bancs entre les pierres tombales. Cent mètres plus haut, les rues regorgent de boutiques de design. Une fois de plus, je peste contre les limitations imposées par la taille et le poids de mes bagages.

Nos pas (et notre estomac qui commence à crier famine malgré le copieux petit dej') nous ramènent vers la place Lilla Torg. Après avoir fait le tour des nombreux restos du coin, nous jetons notre dévolu sur le Victors, une sorte de brasserie qui sert des plats suédois sur sa grande terrasse chauffée - malgré le soleil et le ciel bleu, il ne doit pas faire beaucoup plus de 10°. La carte est uniquement en langue autochtone. J'arrive à identifier certains mots, mais pas tous. Craignant de me retrouver avec une assiette de harengs, je joue la carte de la sûreté et commande une salade italienne. C'est, en quatre repas principaux, la troisième fois que je mange du fromage de chèvre; je vais bientôt me mettre à bêler. Je regrette un peu mon choix en voyant arriver de somptueux pavés de saumon à la table voisine.

Comme nous avons encore un peu de temps devant nous, nous nous mettons en quête du magasin de SF/fantasy aperçu hier soir alors que notre bus longeait Davidshallsgatan. Nous passons un bon moment à admirer leurs rayons pleins d'artbooks géniaux, de T-shirts délirants ou de bandes dessinées suédoises. En remontant vers la gare, je ne résiste pas au plaisir d'entrer dans une boutique Noa Noa, une enseigne de fringues scandinave qui était également présente à Copenhague. Et là, je me mords les doigts d'avoir déjà claqué tout mon budget shopping. C'est plein de jupes longues à volants superposés, de robes craquantes et de mignons manteaux structurés, sobres avec juste ce qu'il faut de détails originaux. Ca ressemble à du One Step ou du IKKS (deux de mes marques fétiches), et c'est à peu près dans la même gamme de prix. Argh. Une prochaine fois, je serai plus prévoyante.

En arrivant à la gare, nous apprenons que le train de 14h42 vers l'aéroport de Kastrup est annulé pour une raison inconnue. Heureusement qu'il y en a toutes les vingt minutes et que nous pouvons encore être à l'heure en prenant le suivant. Nous sommes assez intrigués par la présence de nombreux policiers en uniforme sur les quais. Le lendemain, en nous connectant sur internet, nous apprendrons que des manifestations altermondialistes avaient lieu ce soir-là à Malmö, et qu'elles ont d'ailleurs assez violemment dégénéré.

Notre retour en avion se déroule sans problème. Après cette chouette semaine de vacances, nous sommes un peu tristes de retrouver la grisaille bruxelloise - et un froid largement pire qu'en Suède, comme nous nous en apercevons en attendant le 71 une bonne demi-heure devant la gare centrale.

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