lundi 8 mai 2006

USA - Denver (Colorado)

Lever 7h30. Le beau-frère d'Autre Moi passe nous chercher chez elle pour nous emmener à l'aéroport. Nous sommes tout contents d'avoir déjà nos places réservées (ensemble, donc) et une seule correspondance. 9h pour Paris-Chicago, 2-3h pour le changement et 2h30 pour Chicago-Denver. Le vol se passe assez agréablement malgré une panne du système vidéo (encore!). Je fais des grilles de sudoku - comme environ la moitié des autres passagers -, dévore "Biographie de la faim" d'Amélie Nothomb qui vient de sortir en poche et attaque "Je l'aimais" d'Anna Gavalda. Premier serrage de coeur avec l'histoire de cette femme qui vient de se faire larguer après des années de mariage sans trop comprendre pourquoi.
Puis le personnel de bord annonce que suite à une panne de générateur (celle-là même qui nous a empêchés d'avoir des vidéos), nous devons nous poser avant Chicago, à Toronto plus exactement. "We're treating this as a serious situation". Autre Moi est livide. Junior fait de son mieux pour la rassurer mais n'en mène pas large non plus. Kris masque son stress en réclamant "à manger et des femmes nues". Moi, ça va. Je suis fataliste. Après une manoeuvre d'approche assez bizarre, nous nous posons à Toronto. Des mécaniciens montent à bord et réparent l'avarie. Pendant ce temps, nous bénéficions enfin de la vidéo et regardons tous les quatre "Nanny McPhee" sur nos écrans individuels.
Au bout de deux heures, l'avion repart pour Chicago. Bien entendu, nous avons loupé notre correspondance. Mais les formalités sont assez vite expédiées, et nous rebookés (en éco+) sur un autre vol qui part à 18h50 au lieu de 16h45. Dans l'aéroport d'O'Hare (celui où Soeur Cadette passe si souvent quand elle est en déplacement pour son boulot), je fais une provision de journaux de fille: Us Weekly (Denise Richards en couv), Red Book, For Me et Elle. Je retire $500 en liquide pour les frais communs et les petites dépenses et avale précipitamment une salade de pâtes. Le Chicago-Denver n'est pas très long. Nous sommes séparés et coincée entre deux inconnus, je me contente de lire.
Lorsque nous atterrissons à Denver, il est déjà 20h30 heure locale, et il fait nuit. Une navette d'Alamo nous emmène au parking du loueur, où un employé bouché me soutient qu'on n'a pas pu régler à l'avance le supplément jeune conducteur pour Junior. Il finit quand même par entendre raison. La Chevrolet Malibu qu'on nous attribue ne plaît pas à Junior, et surtout, le coffre arrive tout juste à accommoder nos quatre sacs (en retirant le hayon). C'est Autre Moi qui s'y colle courageusement pour le premier tour de conduite. Le problème, c'est que notre plan Mapquest part de l'aéroport et pas de chez le loueur, qui se trouve à une bonne distance. Nous nous perdons immédiatement, faisons demi-tour en acquittant deux fois un péage pour rien, demandons notre chemin dans un motel, tournons une bonne demi-heure dans le même quartier désert en quête d'un hôtel qui semble ne pas exister. Nous sommes debout depuis près de 24h, nous ne connaissons pas le code de la route américain et nous n'y voyons absolument rien. Devant un Blockbuster fermé, je finis par alpaguer un Black super sympa qui connaît bien la ville et m'apprend que nous nous trouvons complètement à l'opposé de là où nous voulons aller. Avec son aide, nous parvenons à rejoindre le centre de Denver. Nous apercevons même notre hôtel sur la droite de la route, mais la sortie est loin et nous nous re-paumons en essayant de le rejoindre.
Vers minuit heure locale, enfin, nous nous garons sur le parking du Best Western. Autre Moi est restée admirablement calme alors que je commençais vraiment à angoisser (conduire m'a toujours fait flipper, mais là!). Douche rapide mais extrêmement bienvenue. Mes produits de beauté se sont renversés dans ma trousse de toilette et tout mon sac de voyage empeste CK Summer. Un texto de l'Homme achève de me ratatiner le moral. En réponse à mes messages sur nos déboires aériens et routiers, conclus par un mélodramatique "C'est un cauchemar", il écrit: "Ouais, les Dalton au Nouveau Monde ;) Espérons que la suite sera mieux". Il sort d'où ce smiley clin d'oeil pourri? Il croit que ça y est, on est séparés depuis trois jours et il peut déjà faire comme si on était juste de bons potes?
Argh.

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