mardi 25 septembre 2007

Japon - retour en France


Réveil à 7h30, lever à 8h, arrivée à la gare d’Ikebukuro vers 9h après avoir copieusement transpiré dans les escaliers avec nos mastodontes à roulettes. Le voyage en Narita Express jusqu’à l’aéroport se déroule sans encombres. La pesée des bagages, en revanche, confirme mes craintes : 26,5 kilos pour ma valise et 28,5 pour celle de Hawk. L’employée nous annonce que nous n’avions droit qu’à 50 kilos à deux et que ça fera 30800 yens de supplément (environ 200 euros). Glups. J’essaie de faire valoir que nous pourrions facilement répartir les quatre kilos excédentaires dans nos bagages cabine et que le poids à transporter par l’avion resterait le même. « Aaah, mais vous avez des bagages cabine ! » s’exclame l’employée en nous faisant signe de les poser aussi sur la balance. Je blêmis en voyant s’afficher un bon 68 kilos. Alors, contre toute attente, l’employée nous fait un grand sourire et nous dit que c’est bon, il n’y a pas de supplément. Je ne comprends rien de rien et ouvre la bouche pour réclamer une explication, mais Hawk me fait vigoureusement signe de la boucler. Bon. L’essentiel, c’est qu’on n’ait rien payé en plus, je suppose.
Je change 20 euros (à 157 yens l’unité, un record !) pour faire quelques derniers menus achats, dont une ravissante fraise en peluche et deux nouveaux parfums de Kit-Kat : melon et pêche, plus deux ou trois magnets parmi lesquels les fameux sushi que je désespérais de retrouver un jour. Je réalise aussi que ceux que j’ai pris pour mes parents ne sont pas les bons, mais il est trop tard pour y remédier. Last but not least, la mignonne palette de gloss Dior que j’avais hésité à acheter à l’aller est moins chère ici, woohoo !
Nous embarquons à bord d’un avion du même modèle qu’à l’aller (assez petit, donc). Nous sommes de nouveau près d’un hublot et le monsieur assis à côté de moi change de siège après le décollage : grand luxe. Je lis le Glamour et le Cosmo anglais achetés à prix d’or dans l’aéroport (1500 yens chacun !) pendant que Hawk, qui avait toujours boudé ce jeu, découvre le Tétris sur la console intégrée dans son fauteuil. Il passe quasiment l’intégralité des douze heures de vol à essayer de s’améliorer. Le voyage me paraît plus long dans ce sens, sans doute parce que je ne dors pas. J’ai beau écrire un peu, je finis par m’ennuyer et par sentir la fatigue de cette journée prolongée par sept heures de décalage horaire.
Nous nous posons à Paris avec une demi-heure de retard dû à des vents contraires. Il est plus de 20h ; la nuit est tombée, il fait froid et nous sommes crevés. Tout est mal indiqué dans Roissy et les chauffeurs des navettes sont super désagréables : pas de doute, nous sommes bien en France. Sur le chemin de l’hôtel, nous restons bloqués un très long moment à la hauteur du terminal 2 pour une raison que personne ne daigne nous expliquer. Enfin, nous arrivons au Suitehôtel où nous avons la bonne surprise de découvrir que notre chambre est une mini suite avec une salle de bain géniale, un chouette coin salon, un micro-ondes et de quoi préparer thé ou café. Dommage que nous soyons trop fatigués pour en profiter dignement… Demain je devrai me lever à 6h pour regagner Roissy, traverser Paris en RER et prendre à Orly un avion qui me ramènera chez moi, loin de Hawk pour la dernière fois.

lundi 24 septembre 2007

Japon - Yokohama (Minatomirai, Chukagai)

Pour notre dernière journée au Japon, nous avons décidé de visiter Yokohama, plus grand port du Japon et seconde agglomération par la taille après Tokyo à laquelle elle est quasiment collée. 45 minutes de JR Yamanote jusqu’à Shinagawa, puis à peu près autant de JR Keihin-Tohôku et nous voici à Sakuragichô. Nous émergeons du métro au pied de la Landmark Tower, plus haute tour du Japon. Le temps est très gris même s’il ne pleut pas, et le port voisin paraît bien triste avec ses cargos cernés par des skyscrappers aux formes plus ou moins étranges.
Nous commençons par une visite au Hard Rock Café situé dans l’immeuble voisin de Queen’s Square. A la boutique, je trouve un très joli sweat noir avec manches et capuche en tricot, plus de petits T-shirts adorables pour mes neveux. Hawk peste parce que les gilets homme sont trop molletonnés pour lui, mais sur mes conseils, il prend tout de même un chouette T-shirt (noir, sobre, avec le nom écrit en lettres de cuir brun). Nous passons ensuite dans le resto voisin. La musique est fort juste comme il faut et toujours aussi excellente – je découvre la reprise de « Another brick in the wall » faite par Korn, et j’adore ! Hawk prend un BBQ bacon cheeseburger et moi des blackened chicken pasta. Tout très bon comme d’hab, et à peine moins de 5000 yens avec les boissons.
Nous prenons le métro local Minatomirai pour nous rendre, trois stations plus loin, dans le célèbre quartier chinois (Chukagai = Chinatown), un des rares du pays. J’espère y trouver de grands bols en céramique style grès pour ramener à Bruxelles, mais le seul magasin de vaisselle que nous croisons ne vend pas ce type de modèle. En fait, 90% des commerces sont des restaurants. (Comment des gens qui ont l’air de vouer une telle passion à la nourriture parviennent-ils à rester si minces ? La vie est vraiment injuste.) Parmi les 10% autres, je déniche une boutique de jouets vintage dans laquelle figure, ô surprise, le plus grand nombre de Blythe 12 pouces différentes que j’aie vu depuis notre arrivée ici. Mais bon, mon shopping poupées est terminé. A signaler également, un Panda World : centre commercial sur 8 étages dédié, comme son nom l’indique, à la vente d’objets à l’effigie du panda et à… de nombreux restaurants où j’espère qu’on ne sert que du porc et du poulet ; ainsi que le Kantei-byo, un temple bien kitsch et bien criard situé juste en face.
Nous reprenons le métro dans le sens inverse et après un petit cafouillage dû à la confusion entre deux stations, nous ressortons dans Queen’s Square. Nous nous aventurons dans le mini parc d’attractions qui borde le port. Outre une grande roue beaucoup moins jolie que celle d’Odaiba, le manège principal est un grand huit rose dont la méga descente plonge dans un bassin et passe sous terre. C’est assez tentant mais quelques gouttes de pluie me dissuadent de faire un tour dedans. Entre le temps maussade et le fait que nous sommes en semaine, l’endroit est presque désert, limite lugubre. Mais je ne déteste pas cette atmosphère décalée.
En rebroussant chemin vers la Landmark Tower, nous faisons un arrêt chez Uniqlo, sorte de Gap japonais, pour de rapides achats fringues basiques avec nos derniers yens. Puis nous montons jusqu’à l’observatoire du 69ème étage (un chiffre de bon augure) en empruntant l’ascenseur le plus rapide du Japon : 40 secondes à peine pour arriver en haut. La nuit est en train de tomber, les lumières s’allument, et on réalise à quel point cette métropole est immense : d’un bout à l’autre de l’horizon, côté terre, il n’y a pas une seule tache obscure. Curieusement, très peu de voitures circulent sur les voies rapides. L’ensemble dégage une impression à la Ghost in the Shell, comme fait remarquer Hawk. Nous nous asseyons au bar, face au panorama que nous contemplons un long moment, chacun perdu dans ses pensées. Nous faisons un mini-point du voyage qui s’achève. Je sens que Hawk est un peu déprimé par la fin de ces vacances ; moi, comme d’habitude, je pense déjà à la suite de nos aventures.
Retour sur Tokyo. Après avoir déposé nos courses au ryokan, nous filons au bar à sushi d’hier soir. Cette fois, je fais un vrai repas. Bon OK, je triche un peu : je ne mange que des sushi de crevettes cuites ou en tempura, plus deux de poisson rôti au chalumeau. (Plus courageux que moi, Hawk tente le pouple cru et semble même trouver ça assez bon.) Mais j’aime bien, et j’aime encore plus l’atmosphère typiquement japonaise du lieu. Un bon moyen de clore ce séjour.
Dernier refaisage de valises. Une tentative pour les soulever me plonge dans un stress intense : à vue de nez, je dirais que la mienne fait 27 kilos et celle de Hawk 32. Pour 20 kilos autorisés par personne, avec généralement une tolérance jusqu’à 25. Si on doit payer le supplément, on va vraiment être mal ! Du coup, le câlin du dernier soir passe à l’as malgré les tentatives insistantes et peu subtiles (mais rigolotes) de mon compagnon de chambre.

dimanche 23 septembre 2007

Japon - Tokyo (Mitaka, Harajuku)

Aujourd'hui, la visite emblématique de ce voyage : celle du musée Ghibli, à Mitaka. Nous y allons en JR (Yamanote + Chûo, une ligne presque aussi compliquée que celles du métro londonien) et finissons à pied en longeant un canal étouffé par la végétation. Le ciel est gris et la température a beaucoup fraîchi depuis hier. C’est agréable mais je crains que la pluie ne tarde pas.
Nous entrons dans le musée à 11h30. L’endroit est totalement enchanteur, comme un décor de film de Miyazaki : de la verdure qui dégouline de la façade, des escaliers métallique en colimaçon qui jaillissent du bâtiment, un robot sur le toit, un Totoro géant au guichet de l’accueil… L’intérieur est encore mieux, plein de recoins et de trésors cachés.
Dès que nous avons fini de nous extasier sur nos billets d’entrée (chacun d’eux est une pièce unique, dans laquelle est inclus un morceaux de pellicule d’un des films maison), nous entreprenons d’explorer les lieux. Une salle du premier niveau démontre les différents procédés d’animation de manière fort ludique. Un petit cinéma projette un court métrage inédit d’un quart d’heure : les mésaventures d’un chiot perdu dans la ville. Au deuxième niveau, Hawk et moi sommes soufflés par la série de pièces qui retrace les étapes successives de la fabrication d’un anime. C’est un bordel créatif coloré et exubérant, mais au sein duquel chaque détail possède une signification. La petite expo consacrée à Boucle d’Or et aux 3 ours nous laisse perplexes : que viennent-ils ficher ici ? Au troisième niveau, Hawk rouspète parce que l’accès au chat-bus en peluche est réservé aux enfants de moins de dix ans. Il se rattrape à la boutique, en achetant le catalogue du musée et une tripotée de peluches à offrir ou à garder pour lui. Je craque aussi pour une boîte à biscuits, quelques pin’s/magnets/autocollants et un Totoro bleu à poil ras.
L’estomac dans les talons, nous nous dirigeons vers le restaurant Straw Hat Café. Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée. Dehors, la file d’attente est longue, mais elle avance vite (les Japonais ne traînent pas à table, ce n’est pas dans leur culture). Et puis l’intérieur est charmant et la bouffe délicieuse, même si mon tajine aurait mérité de mijoter plus longtemps. Le sandwich à la côtelette de porc panée de Hawk est crapuleusement bon. Quant au strawberry shortcake que je prends en dessert, je lui composerais bien une ode si j’étais poète. Sur le chemin du retour, nous jubilons. Le musée était au-dessus de nos attentes pourtant élevées ; nous avons adoré faire cette visite et partager notre émerveillement.
En arrivant à Harajuku, mon enthousiasme ne tarde pas à retomber. La foule particulièrement compacte en ce dimanche après-midi m’oppresse. Hawk prend de nouvelles photos des Lolita goths stationnées sur le pont du Meiju Jingu. Chez Kiddy Land, impossible de trouver un cadeau approprié pour Cahouète dont c’était l’anniversaire le 15. Morose, je décrète un retour vers Ikebukuro sans passer par la case Shinjuku. A la gare, nous prenons nos billets pour le Narita Express de mardi matin. Puis nous filons chez Seibu, au rayon enfants pour que j’achète une fringue pour Cahouète. Finalement, je me décide pour… un Totoro bleu tout doux que je lui offrirai avec le DVD français.
Au ryokan, nous admirons nos emplettes et les prenons en photo. Puis, histoire de nous détendre, nous réclamons l’ouverture du bain traditionnel à la japonaise. Il n’est pas si chaud que je le craignais, mais même débarrassée des planches qui la recouvrent, la baignoire est un peu juste pour deux. Nous y faisons trempette chacun son tour, l’un massant les épaules de l’autre assis dans l’eau. Evidemment, ça se termine en séance de galipettes mouillées.
Je mange dans la salle commune du ryokan le bento que je viens d’acheter chez Seibu, puis j’accompagne Hawk au bar à sushi voisin (où je prends quand même une assiette de tempura crevettes pour ne pas trop faire tâche). Le repas est un peu expédié car ça m’ennuie de squatter une place pour rien.

samedi 22 septembre 2007

Japon - Tokyo (Odaiba, Ikebukuro)

Mise en route vers 11h pour l’île artificielle d’Odaiba. Nous commençons par prendre la JR Yamanote jusqu’à Shimbashi, puis le monorail Yurikamome qui traverse la baie en empruntant le Rainbow Bridge. De la cabine avant, on a une vue imprenable sur le paysage ; dommage que l’espèce de fog dû à la chaleur et à la pollution brouille les contours des bâtiments.
Premier arrêt au Tokyo Desks, qui borde l’unique plage de la ville et abrite un parc d’attractions Sega situé en intérieur. Le concept est étrange, mais je ne me plains pas : ici au moins, il y a la clim ! Le paiement des attractions se fait en chargeant le pass d’entrée à un distributeur – nous commençons à être des pros du concept. Pour faire plaisir à Hawk, je joue avec lui à House of Dead IV. Je crois d’abord à un bête jeu vidéo, mais c’est en réalité une attraction avec nacelle qui bouge et tourne. Le principe, bien sûr, reste celui bête et méchant du shoot’em up. Ça ne vaut pas le MIB d’Universal Studios mais je m’amuse beaucoup plus que prévu. Nous faisons néanmoins un score médiocre : 38% en kills et 52% en love (comment mesurent-ils ça, à notre synchro ?). Nous passons ensuite au Sky Cruising. Je m’attends à un film en 3D projeté devant une autre nacelle qui bouge, mais en réalité, c’est aussi un jeu et nous devons nous-mêmes diriger notre « vaisseau » à travers des canyons, dans des gorges, sous des arches etc. Je hurle de rire pendant que Hawk fait le plus gros du pilotage et que nous tendons tous deux désespérément les jambes en avant pour freiner. Très fun, vraiment.
Petit shopping dans le mall attenant. Je trouve les aimants réclamés par mon père hier au téléphone (ceux dont sa voisine lui a dit qu’on pouvait les acheter, je cite, « à Chakoucha » - pour Asakusa je présume). Puis nous mangeons sur la terrasse d’un autre Big Chef, face à la baie.
Après avoir pris quelques photos du bâtiment de Fuji Television, nous empruntons de nouveau le monorail jusqu’à la grande roue aux nacelles multicolores. Nous montons dans une rose, tout seuls bien qu’elle soit prévue pour six personnes car il n’y a pas beaucoup de monde. Ça tombe bien, on va encore pouvoir faire des polissonneries...
Nous rebroussons chemin, toujours en monorail, jusqu’à l’Oedo Monogatari Onsen, un parc d’attractions basé sur les plaisirs du bain traditionnel. Malheureusement, nous nous apercevons à l’entrée qu’il n’y a pas de bain mixte, et ça ne me dit vraiment rien qu’on le fasse chacun de notre côté. Hawk est sans doute déçu, mais il ne proteste pas (*heart* *heart* *heart*). Nous quittons Odaiba en nous exclamant sur la mocheté oppressante du sud-est de Tokyo, bien gris et morne comparé au reste de la ville. Je comprends maintenant pourquoi tous les guides touristiques ne parlent que des quartiers ouest, nord et centre.
Nous retournons à Ikebukuro Est. Passage infructueux au Toys’R’Us de Sunshine City : pas de Blythe, et le jeu Nana pour DS Lite est un jeu de simulation exclusivement en japonais. Pas plus de chance pour Hawk chez Bic Camera où le vendeur lui affirme que les jeux européens ne fonctionneront pas sur une console japonaise. Diantre, moi qui fantasmais déjà sur nos futurs duels acharnés de Super Mario…
Nous dînons chez Denny’s dont j’apprécie beaucoup la bouffe aux USA. Ici les plats sont assez différents, y compris ceux qui à première vue semblent calqués sur le menu américain. Ma Cobb salad, par exemple, contient en plus des ingrédients habituels des crevettes, des broccoli, des pois chiche et des morceaux de tortilla ( ?). Etrange mais bon. C’est un peu comme les fruits et les pâtisseries qui ont le même aspect mais pas du tout le même goût qu’en France : je me demande toujours si c’est parce que les Japonais ne savent pas copier les originaux ou parce qu’ils les adaptent volontairement au marché local. En dessert, je prends des pancakes surmontés de glace à la vanille et entourés de fruits frais. Ils font à peu près le cinquième de la taille des pancakes américains. Inutile de se demander pourquoi il y a tant d’obèses aux USA alors que les Japonais sont si minces.

vendredi 21 septembre 2007

Japon - Tokyo (Shibuya)

Nous rattrapons ce matin le câlin pas fait hier soir et avant-hier. Du coup, nous quittons le ryokan assez tard, vers 11h. Direction Shibuya, le quartier branché de Tokyo. Nous commençons par localiser Dogenzaka dite « colline aux love hotels ». Nous entrons et sortons d’une douzaine d’établissements avant de nous rendre à l’évidence : aucun d’eux ne propose les chambres délirantes dont nous avons tant entendu parler et sur lesquelles nous fantasmons depuis des mois. C’est tout juste si nous repérons, sur les panneaux d’affichage situés dans les halls, une chambre SM munie d’un chevalet rouge qui pourrait faire l’affaire. Dépités, nous décidons de repasser plus tard dans la journée et d’aviser à ce moment-là.
J’ai déjà faim. Nous cherchons un endroit où manger dans l’immeuble 109 femme, mais le choix ne nous satisfait pas et les boutiques aperçues depuis l’escalator ne m’inspirent guère. Je sens poindre un début de solide grogne. Heureusement, pas loin de là, nous tombons un peu par hasard sur un resto Big Chef qui propose des menus pas vraiment japonais mais comportant des légumes (ni confits ni marinés dans la saumure de surcroît). Xris prend une salade et moi un combo steak haché (qui a, étrangement, le goût des Grillados de mon enfance), riz parfumé et légumes ; c’est le monde à l’envers ! Enfin bon, comme d’habitude, j’en laisse et c’est lui qui finit mon assiette.
Nous nous mettons ensuite en quête d’un magasin des environs censé vendre des poupées Blythe. Sur le plan situé face à la gare de Shibuya (près de la statue de Hachiko le chien fidèle que j’ai fait photographier par Xris en hommage à Nana), nous repérons le quartier correspondant à l’adresse, Sarugaku-chô. Il est grand, loin et apparemment dépourvu de points de répère. Je décide d’y aller en taxi : c’est le meilleur moyen de ne pas se perdre, de ne pas crever de chaud en chemin (les rues de Shibuya grimpent pas mal), et puis ça fera une occasion de tester un nouveau moyen de transport. Par chance, les taxis sont légion de l'autre côté de la gare. Malgré une longue file d'attente, notre tour vient rapidement. Nous frôlons l’incident diplomatique lorsque j’empoigne vigoureusement, pour la refermer, la portière arrière automatique. Mais dix minutes plus tard, le chauffeur nous arrête devant une adorable boutique appelée Junie Moon. Coût de la course (apparemment, c’est un forfait, car le chiffre figurait sur la vitre) : à peine 650 yens. J’avais pourtant entendu dire que les taxis étaient chers à Tokyo… De joie, je fais des petits bonds sur le trottoir.
A l’intérieur de la boutique, des dizaines de Blythe customisées, toutes plus belles les unes que les autres, s’alignent le long des murs. Il y a aussi une foule de petits modèles, des vêtements, de la papeterie et la pièce de résistance : les grands modèles à vendre ! Ils sont au nombre de quatre : les deux vus à Kiddy Land dont je ne voulais pas, une jolie rousse à cheveux longs avec des vêtements sympas, baptisée Gentle River, et Prima Dolly, une minimaliste en maillot de bain avec une coupe au carré qui existe en plusieurs teintes de cheveux. J’embarque les deux dernières, plus deux petites (dont une que j’avais hésité à acheter à Kyoto et qui est ici soldée à – 50%), quelques vêtements et chaussures, un peu de papeterie, un bouquin de photos. Addition totale : 46.000 yens. Mais je ressors en gambadant : j’ai trouvé, j’ai trouvé, j’ai trouvé !
Nous regagnons à pied le secteur de la gare. Pause glouglou dans un café qui sert des fruits pressés, miam ! Mon jus d’oranges est délicieux et il descend tout seul dans mon pauvre petit gosier desséché. Dommage : une fumeuse attablée derrière nous nous empeste un peu avec sa clope. Au Japon, il n’y a pas d’interdiction de fumer dans les restos et les bars, et rarement deux salles séparées. C’est l’une des rares choses que je reproche à ce pays (avec la rareté des poubelles et des escalators dans les gares).
Poursuite du shopping chez Tower Records. Nous ne pouvons pas acheter de DVD qui passeraient en noir et blanc, voire pas du tout, chez nous, et je n’y connais malheureusement pas grand-chose en rock japonais à part X-Japan, donc pas de CD non plus. Mais au rayon librairie étrangère, Xris trouve un bouquin sur la déco zen, « Wabi-sabi », et moi un livre de photos de K. Tsuzuki, un artiste dont j’avais adoré « Tokyo : a certain style ».
Nous retournons à Dogenzaka. La seule chambre qui nous tentait vaguement est déjà occupée et le sera encore pendant une heure et demie. Aucune autre ne nous plaît. Nous décidons de capituler momentanément. Mais alors que nous redescendons vers la gare, nous tombons sur un autre grand magasin de CD/DVD avec un internet café à son sommet. Nous allons y boire un verre devant un PC. Nos recherches sur Google nous livrent la clé du mystère. Il ne reste pratiquement plus aucune chambre de love hotel farfelue ou extravagante sur Tokyo, en raison d’une loi assez récente qui veut que les établissements offrant des équipements de style « non indispensable à la fonction logement » soient classés en catégorie X et ne puissent occuper que certaines zones classées. Nous sommes déçus mais rassurés : non, nous n’avons pas mal préparé notre sortie ni manqué de flair dans le choix du quartier. Et puis ça nous évitera de chercher pour rien jusqu’à la fin du séjour.
Retour à Ikebukuro. Nous passons par le food court de Seibu pour acheter trois demi-douzaines des gyoza sublimes que Xris avait testés hier au goûter. Nous galérons un peu pour retrouver le bon stand parmi les dizaines d’autres de l’étage immense, mais quel plaisir ensuite de savourer nos ravioli japonais dans la salle commune du ryokan!

jeudi 20 septembre 2007

Japon - Kyoto (Higashi Honganji), Tokyo (Ikebukuro)

Nous quittons le ryokan Heianbo ce matin. Avant notre départ de Kyoto, nous passons voir le Higashi-Honganji qui se trouve à 200 mètres de la gare et que je n’avais pas visité la dernière fois par flemme de me lever le jour où les trois autres y étaient allés. J’aurais peut-être dû, car là, deux des trois bâtiments sont en travaux et interdits au public, dont le Gojo qui est la plus grande structure en bois du monde. Nous devons également nous contenter de deux tampons sur les trois existants, snif. Mais pour une fois, Hawk en réussit un impeccable… et rate le second en m’écoutant quand je lui conseille de ne pas trop appuyer. Par ailleurs, nous arrivons juste à temps pour la fin de la messe bouddhiste célébrée dans le seul endroit ouvert au public. Môdits, nous sommes môdits. C’est incroyable le nombre de trucs fermés, en réfection ou tout simplement disparus sur lequel nous serons tombés pendant ce séjour.
Nous reprenons le Hikari pour Tokyo. Repas de bento dans le train, journal de la veille, nouveau record de Tetris en mode « attraper » et test des mini-jeux sur Super Mario. Le voyage passe assez vite, comme à l’aller.
Nous posons nos affaires au Kimi ryokan; cette fois, nous avons la chambre 307, juste à côté de celle de la semaine dernière. Puis nous repartons en quête de Doll’s Dream, un magasin du quartier censé vendre des Blythe. Le système d’adresse (3 chiffres qui se succèdent : le premier désigne le quartier, le second le bloc et le dernier l’emplacement exact à l’intérieur du bloc) ne simplifie pas le repérage sur plan. Une petite dame à qui je demande mon chemin nous entraîne jusqu’au koban (=poste de police) le plus proche. Là, on nous donne des indications précises, et en anglais même ! Mais quand nous arrivons au 5-16-2 Nishi Ikebukuro, nous trouvons devanture close : le jeudi est assez souvent le jour de fermeture des magasins, qui restent ouverts le dimanche au Japon. Nous sommes quand même assez fiers d’avoir pigé comment nous repérer.
Nous traversons la gare d'Ikebukuro pour la Xème fois et ressortons dans Seibu, un des plus grands magasins du Japon sinon d’Asie. Je fais quelques emplettes chez Muji (des gâteaux, une veste rétro, un bloc de rangement transparent pour les embellissements de scrap que je vais transporter à Bruxelles). Pas de Blythe, hélas, au rayon jouets, mais des Barbie collector qui valent le détour et que personne n'empêche Hawk de photographier. Nous faisons une pause gyoza/Coca sur le toit, au 9ème étage. La lune vient de se lever et c’est assez magique dans un registre urbain. Petit tour infructueux chez Loft et nous continuons en direction de Sunshine 60. Achats de mangas X chez Animate ; ça commence à nous faire une petite collection qui s’annonce bien lourde à ramener. Les pattes arrière tirent pas mal et nous sommes bien chargés ; nous rentrons donc au ryokan poser les paquets… Et là, en cherchant sur la carte le food court spécialisé dans les gyoza où nous espérons manger ce soir, nous nous apercevons qu’il se trouvait à 200 mètres d’Animate. Et c’est reparti dans l’autre sens !
Le Namjatown est une expérience ébouriffante. Il ne s’agit pas, comme cette saloperie de Lonely Planet le laissait supposer, d’un simple conglomérat de restaurants, mais d’un parc d’attractions en intérieur, avec boutiques de souvenirs et tout le tremblement. En plus nous arrivons à l’heure des dernières entrées, alors que ça commence à se désertifier. Après avoir payé nos 300 yens d’accès, nous fonçons dans un décor aux trois quarts éteint et limite fantomatique vers le corner Gyoza Stadium (il y en a un autre consacré aux glaces qui s’appelle Ice Cream Land !). Les vendeurs des différents stands nous interpellent au passage, chose que je déteste. En plus il n’y a pas une seule affiche en anglais. Nous hésitons un moment avant de choisir, un peu au hasard, un comptoir situé vers le milieu dont le vendeur ne nous a pas agressés. Le hasard fait bien les choses : des deux filles déjà assises là, l’une parle un anglais très correct. Elle nous explique les différents parfums et passe la commande pour nous. Les gyoza arrivent dans de petites barquettes en plastique ; nous les mangeons sur des tabourets miteux et ils sont bons à se damner. D’ailleurs nous reprenons une demi-douzaine de ceux à l’ail (qui va avoir une haleine méphitique pendant deux jours ?). En repartant, nous avons tout juste le temps d’acheter deux-trois bricoles dans une boutique, dont un porte-clés gyoza en peluche pour Joli Dragon. Toute l’expérience, vécue au pas de course, est totalement surréaliste.

mercredi 19 septembre 2007

Japon - Kyoto (Nanzenji, chemin des philosophes, pavillon d'argent, Gion)

Je me réveille ce matin les mollets couverts de piqûres d’araignée bien rouges, et qui démangent un maximum. Plus tard, je m’apercevrai que j’en ai aussi sur les bras et les mains. Ça m’apprendra à vouloir jouer les dryades. Mon faune s’en tire mieux que moi : il faut dire qu’il n’était pas en bermuda, lui.
Dans le bus qui nous emmène au Nanzenji, nous discutons avec un jeune Allemand multilingue et comparons nos expériences respectives de voyageurs.
Comme je m’y attendais, la visite d’un des temples zen majeurs du Japon ne me bouleverse guère, mais Hawk semble beaucoup apprécier. La seule chose que je retiendrai, c’est la présence fort incongrue d’un aqueduc romain dans le jardin.
Nous prenons ensuite le Chemin des Philosophes, ou Testugatsu no Michi, en direction du Ginkakuji. La balade est agréable et le serait encore davantage par une température plus clémente. Nous nous arrêtons pour manger dans un minuscule restaurant d’okonomiyaki. Il n’y a que six tables, dont deux japonaises (=basses, devant lesquelles on est censé s’installer en seiza). La propriétaire nous assigne l’une de ces dernières mais, clémente, nous fait signe de nous asseoir normalement. Nos okonomiyaki au porc sont délicieux et très appréciés. Nous passons un chouette moment dans ce boui-boui typique dont la propriétaire est aux petits soins pour nous.
La seconde partie du Chemin des Philosophes longe un canal bordé d’arbres qui nous apportent un peu de fraîcheur. En début d’après-midi, après avoir marché environ trois kilomètres, nous atteignons enfin le Pavillon d’Argent, ou Ginkakuji. Jamais achevé, plusieurs fois brûlé, celui-ci ne paye pas de mine. Mais les jardins alentour sont sympathiques. Je constate que l’étiquette des mousses VIP dont j’avais posté la photo sur le forum des filles il y a deux ans et demi est désormais à moitié arrachée et illisible. How symbolic.
En ressortant, Hawk passe un loooong moment aux toilettes. Ou bien il a mangé quelque chose qui ne lui a pas réussi (étrange, car nous avons consommé les mêmes plats ces derniers jours et je me porte comme un charme), ou bien le dieu renard nous a maudits pour nos frasques d’hier dans son temple.
Dans une des boutiques de l’allée qui descend vers l’arrêt de bus, j’achète un chapeau bleu marine comme beaucoup de Japonaises en portent. Ça me va bien et ça me protègera un peu. Mon joli chapeau de pluie rose à pois blanc est dans mon sac à dos depuis le début du voyage, et il n’a pas servi une seule fois.
Nous descendons du 203 dans Shijo Dori, à la hauteur des arcades couvertes dans lesquelles nous nous sommes baladés l’autre jour. Après un goûter rapide chez Mister Donut, nous visitons le Nishiki Market. Tout ce que j’ai à en dire, c’est que ça pue mais que je reste stoïque pendant que Hawk mitraille les bacs de poissons crus, de poulpes et de légumes marinés. Nous nous mettons ensuite en quête d’un bureau de change censé se trouver au rez-de-chaussée du grand magasin Hankyû, et qui se situe en fait dans le même immeuble mais à l’extérieur du depato.
Petit shopping dans une avenue parallèle à Shijo Dori et qui rejoint les arcades couvertes. J’achète de la lingerie cheap chez Aimer Feel (où la vendeuse et moi nous prenons un peu la tête sur une histoire de promo avant que la lumière se fasse jour dans mon esprit), de la papeterie chez Neo-Mart (magasin de gadgets import US) et chez Loft. C’est amusant de faire les boutiques avec Hawk ; il aime les trucs de grands mômes autant que moi et ne s’impatiente jamais quand je traîne dans les rayons.
Nous cherchons vainement dans Kiyamachi un café végétarien signalé par le Lonely Planet (ce guide indigeste que je déteste). Nous finissons par nous rabattre sur un resto où nous mangeons bien, voire très bien, mais où les portions sont assez ridicules et l’addition plutôt salée en raison d’une mystérieuse « table charge » de 500 yens par personne. Nous longeons Pontocho qui malgré les touristes ressemble assez bien à mes souvenirs du film « Geisha ». Je voulais retourner au Yasaka Shrine, mais je ne m’en sens pas le courage ; nous rentrons donc au ryokan vers 21h.

mardi 18 septembre 2007

Japon - Kyoto (Nijojo, Inari)

Nous n’avons pas mis de réveil et je n’émerge que vers 9h40 – heureusement que nous avions prévu de quoi petit-déjeuner dans la chambre ! Faute de trouver le bouton qui permet de faire couler l’eau chaude de la bouilloire électrique (un étrange appareil qui a la forme, la taille et le poids d’une friteuse), je remplis la théière à coups de tasse plongée dans l’appareil. J’adore commencer la journée en m’ébouillantant les mains.
Nous décollons vraiment tard. Passage à la poste centrale pour acheter des timbres et envoyer nos cartes postales. Récupération d’un plan des bus au Tourist Information Center. Tour rapide dans le grand magasin Isetan (bof), achat de nourriture pour ce soir et pour les prochains petits dej’, repas au comptoir d’un boui-boui du deuxième sous-sol. Passage éclair au ryokan pour déposer nos emplettes dans le frigo de la chambre, et « vrai » départ des activités touristiques de la journée vers 13h.
Lors de mon précédent séjour à Kyoto, je n’avais pas visité le Nijojo sis en plein milieu de la ville. C’est pourtant une forteresse assez impressionnante, même si l’on ne peut entrer que dans un seul des deux châteaux qu’elle abrite. J'admire dûment le système dit du "plancher rossignol": des lattes ajustées de façon à couiner dès que quelqu'un pose le pied dessus, afin que le seigneur des lieux ne puisse jamais ne faire surprendre par des assassins. Malgré tout, mon manque d’enthousiasme pour les vieilles pierres et le soleil de plomb qui se remet à taper dès qu’on met un pied dehors pour traverser les jardins m’empêchent d’apprécier l’endroit à sa juste valeur.
Nous prenons ensuite le JR de Nara jusqu’à Inari, un des deux seuls monuments que j’avais vraiment aimés à Kyoto la dernière fois (avec le Yasaka Shrine ; les temples shintoistes me plaisent décidément davantage que leurs équivalents bouddhistes : moins opulents, plus « spirituels »). La balade dans l’allée de tori oranges et noirs qui monte et descend parmi des collines boisées a toujours quelque chose de magique. Dieu sait pourtant que je ne suis branchée ni religion ni nature, mais cet endroit m’enchante littéralement. Il est comme hors du monde et du temps. Juste avant d’arriver à l’étang, j’entraîne Hawk à l’écart du chemin/escalier, parmi un mini-dédale d’autels, sous le prétexte de prendre des photos. Evidemment mes intentions sont tout autres. Nous sommes interrompus deux fois par d’autres touristes, la seconde au moment crucial. Je finis avec une ravissante tache sur mon avant-bras et lui sur sa main, ce qui nous vaut un grand fou-rire. Au lieu de revenir sur nos pas, nous complétons la petite boucle en quittant l’allée de portiques pour regagner notre point de départ. Hélas, toutes les boutiques sont fermées ; nous ne pouvons donc pas acheter de tori pour Joli Dragon.
Nous revenons à Kyoto vers 18h, trop tard pour une autre visite, trop tôt pour rentrer au ryokan. Nous zonons un peu dans les malls de la gare centrale, Porta et le Cube. De retour dans la chambre, nous mangeons les bento achetés le matin en regardant la Star Ac’ japonaise à la télé – encore plus naze que la version française, il fallait le faire ! Puis nous faisons une séance de photos : shibari pour moi, yukata pour Hawk. Certaines devraient bien donner.

lundi 17 septembre 2007

Japon - Kyoto (pavillon d'or, Ryoanji, Ninnaji, Gion)

Levés sans trop de peine vers 7h45. Nous déjeunons au ryokan, à la japonaise : soupe miso, tofu, poisson, riz, légumes au vinaigre, fruits et thé vert. Un peu raide quand on n’a pas l’habitude, mais il y a de quoi tenir sans problème jusqu’à midi.
Nous prenons le bus jusqu’au Kinkakuji, ou Pavillon d’Or. Il y a un peu moins de monde que lors de ma visite précédente, mais le lieu ne m’impressionne pas davantage et je me trouve toujours aussi moche sur les photos.
Nous poursuivons à pied, sous un soleil de plomb, vers le Ryoanji, le jardin zen « sec » (= de pierre) le plus célèbre du Japon. Même motif, même punition : je trouve ça bof, bof et re-bof. Avant de partir, nous mangeons à la « cantine » située près de l’entrée. C’est assez déstabilisant de remettre mes pas dans ceux de la fille très différente que j’étais il y a deux ans et demi. La chaleur accablante n’arrange rien, mais je me retiens de râler car ce n’est pas la faute de Hawk.
Troisième arrêt sur notre route pédestre (j’allais écrire : mon chemin de croix…) : le château de Ninnaji. Ça, je ne connaissais pas. Mais ça me laisse complètement froide – émotionnellement du moins, car physiquement, j’achève de me liquéfier. Le prochain stade sera gazeux ou ne sera pas. Je traîne de plus en plus les pieds et observe, incrédule, les Japonaises en manches longues, collants, gilets, talons aiguilles ou autres vêtements et accessoires qui siéraient mieux à une température inférieure de 20°.
Nous galérons un peu pour repartir du Ninnaji ; il faut dire que nous avons oublié de prendre un plan du réseau de bus ce matin et qu’à Kyoto, la signalisation dans les transports en commun se fait exclusivement en japonais. Nous changeons quatre fois de côté de route pour tenter de prendre le 59, avant de nous entendre dire par un chauffeur que pour la gare centrale, c’est le 26, un arrêt plus loin. Je ne sais pas comment nous nous en serions sortis sans mon japonais, si limité soit-il.
Mais le pire reste à venir. Voulant nous parachuter sur Gion pour prendre un bain de modernité (et de l’air conditionné qui va avec), nous descendons du bus à un arrêt baptisé Shijo-quelque chose, puisque Shijo Dori est l’avenue commerçante qui traverse Gion et conduit jusqu’au sanctuaire Yasaka. Puis nous marchons. Et nous marchons encore. Sans apercevoir l’ombre d’un grand magasin, ni aucun autre type d’ombre d’ailleurs. Réduite à l’état de flaque, je hèle une des rares passantes qui m’explique que je suis à l’autre bout de Shijo Dori, à des kilomètres de notre destination. Incapable de m’indiquer le bus que nous devons prendre pour nous rapprocher de notre destination, elle rentre carrément dans un immeuble pour solliciter l’aide d’un monsieur qui s’y connaît en bus et baragouine un peu d’anglais. J’étais à deux doigts d’abandonner et de rentrer au ryokan ; nous voici repartis vers Gion.
Bien nous en prend. Nous passons deux heures délicieuses à arpenter les arcades couvertes en face du Fuji Daimaru. Pour une fois, Hawk fait plus de shopping que moi : un T-shirt à manches longues, un Godzilla en plastique, une plaque porte-bonheur hibou pour sa mère, un manga bilingue de Ghost in the Shell… Je suis fière de lui, mon éducation commence à porter ses fruits ! Nous nous arrêtons pour goûter chez Mister Donut où, croyant acheter un beignet à l’abricot, je me retrouve la bouche pleine de crème à la mangue, et où le soda au melon que j’ai commandé par curiosité s’avère de la même couleur que la Jell-O verte (dont il a également tout le naturel). Peu importe, nous nous marrons bien.
Lorsque nous ressortons sur Shijo Dori, la nuit est tombée. Nous marchons jusqu’au sanctuaire Yasaka. L’endroit est un peu moins illuminé que dans mon souvenir mais absolument magique à la faveur de l’obscurité. Le chant des grillons couvre les bruits étouffés de la ville et nous sommes presque seuls dans les allées pavées entre les minuscules autels. Dommage, il est déjà tard et des éclairs zèbrent le ciel à l’horizon, nous dissuadant de traîner.
Nous n’avons toujours pas de plan des bus et la première station de métro dans laquelle nous descendons est en fait une gare ferroviaire souterraine. Nous finissons par remonter Shijo Dori jusqu’au carrefour de Karasuma. C’est long, très long et mes genoux explosés par un vieil accident de ski donnent des signes de mise en carafe imminente. Enfin, nous trouvons une vraie station de métro dont les distributeurs de tickets fonctionnent comme ceux de Tokyo, hourra !
Cinq minutes plus tard, nous débarquons à la gare centrale. Nous montons rapidement au Cube, où nous dînons dans une cantine améliorée de ramen qui utilise le système de tickets pour les commandes – celui que nous avions déjà testé à Shibamata. D’ici une semaine, les us et coutumes du Japon n’aurons plus de secret pour nous !

dimanche 16 septembre 2007

Japon - Tokyo (Harajuku), Kyoto

Première bonne nuit de sommeil depuis notre arrivée ; par contre Hawk a eu froid avec la clim. Nous remballons nos affaires : celles que nous laissons en garde au Kimi dans ma valise, celles que nous emportons à Kyoto dans la valise de Hawk. Petit déjeuner frugal (thé + biscuits) et départ pour Harajuku.
Est-ce à cause du soleil qui cogne sans pitié ? Le pont du Meiji Jingu est quasiment désert. Moi qui espérais des hordes de Lolita goths ! Un peu déçus, nous redescendons Takeshita Dori. Au passage, j’achète une paire de chouettes bottines vernies rouges. La chaleur me rend grognon et je suis vite déshydratée. En rejoignant Omotesando, nous faisons halte dans un Lotteria, qui comme son nom ne l’indique pas est une chaîne de fast-foods japonais. Je bois un Pepsi et mange un étrange hamburger à l’œuf poché et à la sauce teriyaki.
Batteries rechargées, nous attaquons le shopping. Pas de nouvelles grandes Blythe au Kiddy Land, mais quelques gadgets qui feront, je l’espère, le bonheur de Bones. Nous passons ensuite à l’Oriental Bazaar qui était fermé l’autre jour. J’achète un yukata, des T-shirts à offrir, un mug et des cartes postales.
Nous remontons vers le carrefour de la station JR. Je laisse Hawk aller prendre en photo les quelques Lolita apparues sur le pont entre-temps et vais me rafraîchir au Café Comme Ça, endroit branché qui ne déparerait pas au sommet du Bon Marché ou de Harvey Nichols. Les prix sont en conséquence, mais mon thé glacé à la pêche et ma tarte aux fraises et au thé vert sont délicieux. Je m’attarderais bien, mais il est déjà l’heure de rentrer au Kimi pour récupérer nos bagages.
Nous arrivons à la gare de Tokyo avec une demi-heure d’avance pour prendre le Hikari 419 qui part à 16h06. Le voyage dure un peu plus de deux heures et demie, mais je ne le vois pas passer. Je rédige ma petite vingtaine de cartes postales, puis joue un peu à Super Mario et à Tétris et nous sommes déjà à Kyoto.
Nous trouvons facilement le Heianbo Ryokan, où m’attend une drôle de surprise : on nous a attribué la même chambre que lors de mon précédent séjour avec l'Homme. C’est assez bizarre de me retrouver entre les mêmes murs avec un autre amoureux… Un tour rapide dans le quartier m’apprend que l’immense Muji voisin est en travaux et fermé. Grosse déception. Retour au ryokan pour profiter de la connexion internet client. Pas de mails urgents en souffrance, j'ai reçu le paiement de la seconde moitié de ma dernière trad et c’est le blog de Firmin qui a gagné Persoweb : tout va bien.
Nous ressortons avec l’intention de manger dans l’un des petits restos japonais de la rue parallèle. Malheureusement, leur menu est indéchiffrable et il n’y a pas de plats en cire dans la devanture. Nous écartons rapidement les restos de Karasuma Dori, trop européens ou trop chers. Nous nous rabattons sur la gare centrale dont je me souviens qu’elle abrite de nombreux boui-bouis en sous-sol. Oui mais voilà, vue l’immensité des lieux, je ne retrouve qu’un pauvre Pronto qui sert de la pseudo bouffe italienne. A tout hasard, nous décidons de monter au 11ème étage du Cube où il semble y avoir plusieurs établissements qui servent assez tard. Surprise : on accède au sommet du bâtiment par une enfilade d’escalators parallèle à un monstrueux escalier et débouchant sur un jardin à ciel ouvert. L’architecture intérieure du lieu est vraiment spectaculaire ; je me demande comment j’ai fait pour louper ça lors de mon séjour précédent. Repas dans un resto de soba, sympa sans plus et vite expédié : je n’ai pas encore fini mon bouillon que le serveur vient nous prévenir de l’imminence de la fermeture, exceptionnellement à 21h30 au lieu de 22h.
Retour au ryokan. Douche bien méritée dans la minuscule salle de bain dont les robinets alimentent à la fois la baignoire et l’évier. Puis, comme d’hab, nous faisons nos comptes et rédigeons nos notes de la journée. Mais cette fois, nous avons une table basse à laquelle nous asseoir, ce qui est quand même beaucoup plus confortable.

samedi 15 septembre 2007

Japon - Tokyo (Shibamata, Asakusa)


Hawk me tire du lit à 8h50. Le réveil sonne depuis plus d’une demi-heure mais je suis complètement KO : la chaleur étouffante m’a empêchée de dormir pendant une grosse partie de la nuit, et le futon me fait toujours aussi mal au dos. C’est alors que nous nous apercevons que notre chambre est équipée de la clim… Bon, on en profitera la nuit prochaine.
En quittant le ryokan vers 10h, nous nous mettons en quête du bureau de Poste et du Kimi Center voisins. Nous commençons par aller beaucoup trop loin dans l’avenue et rebroussons chemin. La Poste est un minuscule local planqué au 2ème étage d’un petit immeuble ; il n’y a pas de distributeurs de timbres et le guichet est fermé le samedi. Quant au Kimi Center, nous tournons autour du bloc où il se trouve sans parvenir à le dénicher. Tant pis ; espérons que le ryokan de Kyoto aura toujours une connexion internet clients.
Nous prenons la Yamanote jusqu’à Ueno, puis empruntons la ligne de métro Keisei jusqu’à Shibamata, en banlieue nord-est de Tokyo. Un changement et pas mal de temps plus tard, nous nous retrouvons dans un quartier écrasé par le soleil, où les autres touristes sont tous japonais. Dans une allée bordée d’échoppes, nous choisissons pour déjeuner un petit resto de style cantine. Pour nous faire servir, nous devons prendre à une machine des tickets correspondants aux plats que nous voulons. Heureusement, Hawk a photographié ceux-ci dans la devanture, au rez-de-chaussée (la salle est en étage). Nous repérons les bons boutons en cherchant les idéogrammes identiques à ceux des étiquettes des plats dans la vitrine. La manœuvre prend un certain temps et nous amuse énormément. Le repas est bon et pas cher, comme toujours dans les boui-boui japonais. Aux murs de la salle, une série d’affiches de films kitchissimes montrent toutes le même acteur, dont nous avons tout à l’heure passé une statue à la sortie de la gare. Nous apprendrons plus tard que son personnage récurrent est lié à Shibamata (mais de quelle façon, mystère).
Repus, nous nous dirigeons vers le Taishakuten, un temple bouddhiste assez grand et doté de jardins intérieurs dont on peut faire le tour en marchant déchaussés sur des passerelles de bois. L’endroit est charmant et sort des sentiers battus ; nous ne regrettons pas le déplacement. En revanche, nous renonçons très vite à la promenade le long de la rivière Edo dont la perspective nous avait pourtant attirés jusqu’ici : la rivière est plutôt un large fleuve boueux, qui dégage une entêtante odeur de vase, et dont les berges n’offrent pas la moindre tache d’ombre où se poser quelques minutes pour écrire. Ne souhaitant pas nous taper en plein cagnard le 1,6 kilomètre qui nous sépare de la station JR suivante, nous rebroussons chemin vers la gare de Shibamata.
Il est encore tôt ; comme nous sommes plus ou moins dans les parages, je suggère de passer à Asakusa. Nous remontons Nakamise Dori grouillante de monde jusqu’au Sensoji, sa pagode, son chaudron fumant et sa paire de sandales géantes. Hawk prend un oracle Yi-Ching qui ne lui prédit que des choses agréables ; le mien me prédit exactement le contraire – mot pour mot. Sur cent possibilités, il fallait le faire ! Un peu plus loin, nous allons admirer les carpes koi qui nagent dans un ruisseau. Des lanternes customisées, certaines visiblement avec des dessins d'écoliers, s'alignent le long du chemin, et il semble y avoir un festival quelconque sur la place voisine.
Achats de petits souvenirs (breloques, pins, magnets, cadeaux, cartes postales…) dans Nakamise Dori sur le retour. Dans une rue latérale, nous nous arrêtons pour goûter d’une viennoiserie et d’une boisson dans un autre boulangerie pseudo-française comme on en trouve beaucoup à Tokyo. Alors que nous marchons vers la station de métro, nous remarquons un magasin Studio Ghibli qui avait échappé à notre attention à l’aller. Hawk repart avec un mug en verre et moi avec un éventail qui m’aidera peut-être à lutter contre la chaleur les jours prochains. Vingt mètres plus loin, je tombe en arrêt devant l’étal d’un vendeur de rue qui propose, entre autres choses, de magnifiques tapettes à tapis en osier que je me fais fort de détourner de leur usage avec l’aide de Hawk.
En repassant par Ueno, nous nous arrêtons au Hard Rock Café pour que j’achète un souvenir. Ce sera un T-shirt manches longues et un pin’s. Hawk se laisse aussi tenter par un T-shirt manches courtes (le même que Kris aux USA). Nous découvrons qu'il n'y a que quatre HRC au Japon: deux à Tokyo, un à Narita et un à Yokohama où nous tâcherons d'aller. Puis nous réclamons une table au restaurant pour boire un cocktail. Nous attendons assez longtemps, et sommes sur le point de repartir quand le serveur revient enfin nous chercher dehors. La musique (fin 80’s-début 90’s) n’est pas trop forte pour une fois et les prix paraissent plus raisonnables que d’habitude. Finalement, nous décidons de manger là. Ce sera donc un Strawberry Fields + un bacon cheeseburger pour Hawk et un Riders on the Storm + une salade Cobb pour moi. Nous passons un moment très sympa avant de regagner le ryokan tôt (20h), mais complètement crevés. Pas de câlin ce soir et dodo de bonne heure !
…Ah ben si finalement, câlin et coucher tard comme d’hab, mais sous la couette à cause de la clim.