mardi 30 mai 2006

USA - New York (New York)

En tout début de journée, nous visitons l’Empire State Building. Bof. L’accès au sommet coûte très cher, et la ville est recouverte par une espèce de brouillard qui gâche complètement la vue.
Puis je fais sécession. Pendant que les autres reprennent un bus de la Gray Line pour aller visiter Brooklyn, je pars à pied vers le sud de Manhattan. Je n’ai pas de destination précise ; je veux juste vivre quelques heures de vacances telles que je les conçois : flâner, observer les gens, m’arrêter ici ou là au gré de mes envies. Je passe un long moment chez Barnes & Noble à faire des repérages pour mes futures lectures et à trifouiller la papeterie. Je cherche des idées de rangement chez Bath Bed & Beyond. Le midi, je m’arrête dans un semi-self où je mange une part de pizza, bois une limonade et rédige mon journal assise à un comptoir, face à la vitrine. Il y aurait tant d’autres choses à faire, notamment visiter le MoMA ou explorer Greenwich Village et Little Italy, mais le temps me manque. De cette journée comme de mon premier séjour à NY en 97, il ne me restera pas d’autres traces que les images dans ma tête : la cassette de mon caméscope est terminée et je n’ai pas pris de photos de tout le voyage.
Quand je retrouve les autres à l’hôtel en fin d’après-midi, je suis hébétée de fatigue et de chaleur mais ravie de mon escapade en solitaire. Leur journée ne s’est pas si bien passée, me raconte Junior : ils ont été bloqués dans les embouteillages et ne sont jamais arrivés jusqu’à Brooklyn. Nous prenons un énième taxi pour rejoindre JFK. Cette fois les vacances sont finies.
(Photo : Manhattan vu depuis le haut de l’Empire State Building)

lundi 29 mai 2006

USA - New York (New York)

La première chose que nous faisons en sortant de l’hôtel, c’est acheter un pass « all tours » pour la compagnie Gray Line qui fait visiter la ville en bus sur plusieurs circuits. Nous montons dans le Downtown Loop. Notre intention initiale étant de bifurquer sur le Brooklyn Loop, nous descendons pour changer à South East Port. Là, les autres s’embarquent dans un shopping de souvenirs typiques (casquettes, T-shirts, plaques, etc.) dans les boutiques qui bordent la jetée. Pas intéressée, j’en profite pour prendre le soleil dehors. Nous nous ravisons – Brooklyn, ça sera bien pour demain – et reprenons le Downtown Loop.
Nous nous arrêtons au coin de Central Park, sous un soleil de plomb. Là, les déceptions s’enchaînent. Le magasin FAO Schwarz a été redécoré et ne ressemble plus à rien. Le Warner Bros Store a fermé. Même chez Tiffany’s où je pense m’acheter une babiole pour me consoler (a girl’s gottta do what a girl’s gotta do), je trouve porte close pour cause de Memorial Day. Je suis : dépitée. Isa ne tarde pas à m’imiter, car le magasin Harley n’a rien de sensass et ne vend notamment pas le Monopoly qu’elle cherchait. Nous déjeunons d’énormes parts de pizza (à la new-yorkaise) dans un semi-self.
Retour à l’hôtel en bus. Début de shopping dans le quartier, mais j’en ai vite marre des boutiques de souvenirs à deux balles et rebrousse chemin pour aller m’allonger une petite heure. Je me laisse un peu distraire par un Sephora, puis par un H&M. En ressortant, je me rends compte que la clé de la chambre, que je tenais dans ma main, a disparu. Comment ai-je pu la laisser tomber sans m’en rendre compte ? Mystère…
Le soir, nous prenons de nouveau le bus pour le Night Tour. Au loin, un orage gronde et de très gros éclairs déchirent le ciel. Je redoute qu’on se fasse tremper au deuxième étage découvert de notre bus, mais non. Nous échappons à la pluie. La skyline de Manhattan, vue depuis Brooklyn, est vraiment magnifique, aussi belle que sur les photos. Je kiffe beaucoup plus New York la nuit qu’en pleine journée, où la foule et la grisaille des bâtiments deviennent très vite épuisants/déprimants, même sous le soleil. Notre guide est très sympa ; elle entrecoupe ses commentaires d’anecdotes vécues qui personnalisent un peu cette visite. Terminus à Times Square.
Ce soir, pour changer et parce que nous avons un coup de réduction de 20%, nous dînons au Planet Hollywood. Reeth-cocktail (j’y prends goût) et Cobb salad pour moi, mais pas de dessert car plus de place. Petit tour sur internet en rentrant à l’hôtel. Avant de se coucher, on refait nos sacs. Joyeux bordel dans la chambre – de nouveau la 722, pour cause de fuite dans la salle de bain de la 723… Bonjour le service du Regency Inn ; je ne le recommanderai pas. C’est notre dernière nuit aux USA.
(Photo : Times Square)

dimanche 28 mai 2006

USA - New York (New York)

Réveil de plus en plus difficile – je sais, je me répète. Au petit déjeuner, je mange mon premier bagel/cream cheese du voyage, NY oblige. Nous prenons le métro pour aller à Battery Park. Comme c’est le Memorial week-end, la circulation des trains est modifiée ; nous devons changer de ligne en cours de route et finir en navette. Une queue monstrueuse serpente à travers le parc jusqu’au quai du ferry pour Ellis et Staten Island. Je comprends maintenant pourquoi le site internet spécule qu’il faut arriver deux heures à l’avance. Nous passons un contrôle de sécurité puis montons à bord.
Le trajet jusqu’à la Statue de la Liberté est assez bref. Par contre, nous sommes déçus de découvrir qu’on ne peut pas monter dans la couronne, mais seulement dans le piédestal. Re-contrôle de sécurité. Nous devons laisser nos sacs à dos dans un casier. Nous payons $1, bourrons soigneusement nos affaires dans un compartiment minuscule… Et lorsqu’il est fermé, je réalise que j’ai laissé les billets d’accès à la statue dans mon sac. Les autres ne savent visiblement pas s’ils doivent rire ou s’affliger de tant d’étourderie. Montée dans la statue : bof. Le seul intérêt, c’est qu’on a une assez bonne vue sur la skyline de Manhattan et de Brooklyn depuis le parapet. La plupart de nos photos, nous les prenons d’en bas. Nous sacrifions au passage obligé par la boutique de souvenirs (où les autres achètent chacun une statue en plastique… et où je me garde de tout commentaire). Puis nous mangeons sur une esplanade envahie de pigeons et de mouettes. Assez longue queue pour reprendre le ferry ; du coup nous sautons l’étape suivante – le musée de l’immigration -, ce qui m’arrange.
A terre, nous remontons jusqu’à Ground Zero à pied, puis reprenons le métro jusqu’à notre hôtel. Nous passons la fin de l’après-midi à nous balader dans les environs de la W34th St et atterrissons à Times Square au crépuscule. Un peu de shopping ( 1 T-shirt Roxy et 1 Hard Rock Café pour moi ; il me manque toujours la saison 2 de Dead Like Me mais le megastore Virgin ressemble à ceux qu’on a en France : si on y trouve n’importe quoi ou presque, tout est très cher).
Nous galérons pas mal au moment de chercher un endroit où manger « sain et pas trop cher » (lire « pas encore un fast-food, pitié ! ») – et quand nos pieds commencent à nous lâcher, nous entrons au hard Rock Café pour ma plus grande joie. Cocktail délicieux, Cobb salad pareille et un strawberry cheesecake à mourir de bonheur ; dommage que la musique (tout à fait mon style) soit beaucoup trop forte et file mal à la tête. Je repars avec un hurricane glass à l’effigie du HRC ; j’espère qu’il ne se cassera pas pendant le voyage de retour.
Nous terminons la journée vraiment sur les rotules. Surprise : notre chambre, la 722, n’a pas été faite dans la journée. Nous devons déménager dans la 723 car les femmes de ménage sont parties depuis longtemps.
NOS AMIS LES PEOPLE : Lu dans le journal ce matin qu’Angelina Jolie venait d’accoucher d’une fille prénommée Shiloh Nouvel – rien que ça !
(Photo : Lady Liberty)

samedi 27 mai 2006

USA - San Francisco, New York (New York)


Levés de bonne heure pour aller visiter le Japanese Tea Garden avant de filer à l’aéroport. Petit dej au resto de l’hôtel et direction Japan Town… Où un portier nous apprend que les jardins se trouvent en réalité dans le Golden Gate Park – trop loin pour faire l’aller-retour + la visite dans le temps qui nous reste. Dépitée, je me retiens de hurler sur Kris qui n’a pas du tout vérifié où nous allions alors que c’est lui qui se charge des plans depuis le début. Mais évidemment, cette fois, c'est pour moi, donc ça n'a pas d'importance... I should have known better. Les autres vont marcher dans les rues derrière l’hôtel ; je remonte dans la chambre où je profite du calme pour appeler Captain.
Cette fois, c’est un chauffeur de taxi russe qui nous conduit à l’aéroport. 38 lbs pour mon sac rouge et 24 pour le noir ; pas étonnant que j’aie eu du mal à les trimballer ces deux dernières semaines. Je craignais de devoir payer un excédent de bagages, surtout sur un vol intérieur, mais non. L’employé d’United qui nous a pratiquement arraché nos sacs dans sa hâte de nous les faire enregistrer m’ayant dit que les repas étaient payants à bord de l’avion, nous déjeunons au food court avant d’embarquer. Je prends un chicken & veggie udon et, par association d’idées, réponds au texto de l'Homme qui me demande si je veux récupérer la table basse du salon, car on lui en a donné une autre. « Non merci. J’ai passé toutes ces dernières années à essayer de te convaincre de la changer. » Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer, vraiment. Le gag n°2, c’est qu’à peine installés dans l’avion, on nous sert l’apéro et un plateau-repas.
Le voyage de 5h30 passe relativement vite et sans encombre. A la sortie de l’aéroport, plusieurs pseudos dispatchers nous proposent la course pour Manhattan à un prix faramineux, alors qu’un yellow cab officiel prend $49 tout compris. Nous arrivons à notre hôtel (non loin du Chrysler Building) vers 23h heure locale. La chambre ne paye pas de mine et les deux lits se touchent presque ; ne parlons même pas de la salle de bain ! Couchés vers 00h15, mais parlé dans le noir pendant presque une heure.
(Photo: cable car et baie de San Francisco; au loin, Alcatraz)

vendredi 26 mai 2006

USA - San Francisco (Californie)


Réveil difficile ; le manque de sommeil commence vraiment à s’accumuler et le démarrage est de plus en plus lent. Nous déjeunons dans un boui-boui tenu par deux Asiatiques âgés. L’endroit ne paye pas de mine, mais tout est copieux et délicieux. J’adore fréquenter des établissements locaux, ceux où iraient les gens du coin.
Nous marchons jusqu’à Union Square, où nous passons une heure chez Levis (rien de ce qui me plaît ne me va) et une autre chez Nike (pas ma marque du tout). Je finis par trouver mes Converse basses sans lacets, mais pas dans la couleur que je cherchais. Je les prends en chocolat, ça ira avec plus de choses et je ne les retrouverai pas aux pieds de toutes les autres nanas.
Crochet par l’hôtel pour poser les sacs et bus vers Haight Street, la rue dans laquelle se pressent tous les magasins à devanture psychédélique. Le style ? Hippie branché. Beaucoup de gens très lookés se mêlent aux touristes sur les trottoirs. Les boutiques vendent des gadgets délirants et des fringues, disons, très originales. Dans les rues perpendiculaires, les petites maisons victoriennes aux couleurs de bonbon pullulent. J’adorerais habiter ici. Vers 15h, nous entrons dans un pub irlandais pour déjeuner. Faute de Mike’s Hard Lemonade, je teste la Smirnoff on Ice qui a l’avantage d’être vendue en France. Plus tard, je m’achète une bague celtique. L’influence de la Bretagne qui revient à travers mes échanges épistolaires avec Captain, j’imagine.
Nous poussons à pied jusqu’aux Painted Ladies sur Alamo Square. En attendant le bus juste après, je dévore le n°82 de SIP que je viens d’acheter dans un magasin de comics. Jusqu’au bout, j’aurai maintenu la tradition de ne pas pouvoir attendre pour lire les aventures de Francine, Katchoo et David.
Next stop : Lombard Street, la fameuse rue pavée toute en lacets. Y accéder se mérite : il faut grimper une côte que je déconseillerais aux personnes cardiaques. Les gens qui habitent dans le coin doivent avoir les fesses drôlement musclées. Depuis le sommet de la butte, on a une belle vue sur Alcatraz et les avenues qui bordent la baie.
Retour à l’hôtel en bus. Internet pour moi. Apéro. Puis je vais avec Kris chercher de quoi manger au chinois de l’autre soir. Dînette dans la chambre, assez sympa.
(Photo: les Painted Ladies, sans les jumelles Olsen ni les soeurs Halliwell)

jeudi 25 mai 2006

USA - San Francisco (Californie)


Je me réveille – hirsute, car je me suis couchée hier avec les cheveux mouillés – dans ma ville préférée au monde, youpi ! En plus, il fait soleil et le vent est beaucoup moins froid que l’an dernier en août.
Nous petit déjeunons au Starbucks en face de l’hôtel : chocolat pas bon et la moitié d’un apple fritter pour moi. Puis nous marchons jusqu’à l’arrêt de cable car le plus proche. Nous descendons au terminus, près de Fisherman’s Wharf. Un peu de shopping ; mangé le midi dans un buffet pizza/pâtes/salades avec une jolie vue sur le Pier 39 envahi par les otaries.
A 14h, les autres partent en bateau visiter Alcatraz, et je me balade seule en attendant leur retour. Achat de deux T-shirts au Hard Rock Café – enfin ! Beaucoup plus de choix qu’à Tokyo où il n’y avait que des modèles assez classiques. Pause chez Boudin pour boire un thé, écrire mes dernières cartes postales et mettre ce carnet à jour. Après ça, je tourne dans le quartier avec une humeur assez maussade car j’aimerais être en train d’explorer des quartiers moins touristiques de la ville.
A 17h, je récupère les autres. Nous poussons à pied jusqu’à Ghirardelli qui bien que sis dans un très joli bâtiment ne contient rien d’intéressant pour nous. Je dois me retaper avec le reste du groupe les rues que j’ai déjà faites. Mes pieds commencent à me faire mal et j’en ai vraiment marre. Nous rentrons enfin à l’hôtel en bus (extrêmement brinquebalant et fun ; je n’arrête pas de glisser sur les sièges en plastique).
Plus tard, nous reprenons le bus pour aller au Loris qui nous avait beaucoup plu l’an dernier. Et à la fin du repas, nous prenons notre revanche sur le flipper qui nous avait mis minables. Enfin, si on veut : 26000 pour Autre Moi, 9000 pour Kris, 14000 pour moi et 11000 pour Junior, on n’est pas encore tout à fait des champions ! Le bus du retour se fait attendre assez longtemps, et le vent est vraiment très froid. Arrivée à l’hôtel, je m’écroule à plat ventre sur le lit et me mets à pleurer le plus silencieusement possible. Vide béant à l’intérieur.

(Photo: les otaries du Pier 39)

mercredi 24 mai 2006

USA - Sequoia Park, San Francisco (Californie)


Petit dej frugal au motel de Three Rivers. Cette fois, nous laissons bel et bien la nature derrière nous. Dernier parc national : celui des séquoias géants. Je suis à moitié abrutie par le manque de sommeil, et les lacets de la route de montagne n’arrangent rien. Je descends quand même de la voiture pour visiter le musée devant lequel se tient la Sentinelle, et pour faire la petite marche qui conduit au General Sherman – le plus grand arbre du parc, donc probablement du monde. J’avoue que c’est assez impressionnant.
En début d’après-midi, faute de trouver le Subway que nous visons, nous nous rabattons sur un Taco Bell, ce qui permet à Autre Moi d’y manger enfin pour la première fois depuis 14 ans qu’elle vient aux USA. Moi, j’apprécie moyen. Je prends le volant pour la seconde moitié de la route. Paysage presque aussi chiant que dans le Wyoming, l’Idaho ou le Nevada, bien que dans un genre différent : ici, ce sont des prairies remplies de paille jaune. Petit arrêt au Harley Davidson de Los Baños. Ce n’était pas prévu au programme mais comment résister à un endroit dont le nom signifie « chiottes » en espagnol ?
Nous atteignons San Francisco en fin d’après-midi, au crépuscule. Mais à l’agence National de l’aéroport d’Oakland, on nous dit que nous sommes censés déposer PYP à l’autre aéroport international de SF, qui se trouve à l’extrémité opposée de la baie ! Dégoûtée, je refile le volant à Autre Moi (Junior se plaint d’un fort mal de dos). La traversée de la ville – Bay Bridge compris – est assez sportive, car les voitures roulent bien plus vite que les 50 mph autorisés. C’est pourtant sans trop d’encombres (juste un carré aux abords de San Bruno Ave) que nous arrivons au Rental Car Return. Après très exactement 3900 miles (env. 6240 kilomètres), nous abandonnons PYP et gagnons le centre de San Francisco entassés dans un taxi à la contenance surprenante : nos 5 sacs tiennent dans le coffre, et nous quatre serrés à l’intérieur avec le chauffeur. Celui-ci est pakistanais ; il roule à tombeau ouvert et ignore totalement l’usage du clignotant. Assise au milieu sur la banquette arrière, je n’ose pas regarder devant moi. Nous partons d’un fou-rire nerveux. Déjà l’an dernier, à Vegas, notre chauffeur de taxi avait failli nous tuer en grillant un feu rouge alors qu’il nous ramenait au Circus Circus…
Notre hôtel, un Holiday Inn, est très beau et très bien situé, sur Van Ness Avenue. Nous y arrivons à 21h passées. De la fenêtre de notre chambre, au 22ème étage, Autre Moi repère un resto chinois grâce à ses jumelles. Je descends avec Kris et elle pour chercher de quoi manger. Les portions que nous ramenons sont vraiment monstrueuses. Je n’arrive à manger que la moitié de ma soupe, à mon grand regret car elle est délicieuse et je déteste le gaspillage. Impossible d’aller faire un tour sur internet : le business center de l’hôtel ferme à 21h. Tant pis, ce sera pour demain.
(Photo: le General Sherman, à Sequoia Park)

mardi 23 mai 2006

USA - Las Vegas, Calico, Boron, Sequoia Park (Californie)


Ambiance plutôt tendue aujourd'hui. Tout le monde fait comme si de rien n’était mais les plaisanteries sonnent faux et les dialogues (rares) creux. Pour ne rien arranger, la route qui mène de Las Vegas à Sequoia Park n’est pas précisément riante. Afin de couper le trajet, nous faisons halte dans la ville fantôme de Calico. Bof. Puis nous entamons la traversée du désert de Mojave. Nous restons coincés une heure à cause de travaux nécessitant une circulation alternée sur une route à double sens. C’est encore Autre Moi qui conduit – ça fait deux fois qu’elle se tape un méga-embouteillage. Mais après être passés, nous réalisons que nous nous en sommes bien tirés : dans l’autre sens, il y a des camions immobilisés sur 10 miles ! Ça fait vraiment un bouchon monstrueux.
Du coup, voulant à la fois refaire le plein et manger, nous nous arrêtons dans le bled de Boron. Au hasard, nous jetons notre dévolu sur un diner familial à la devanture turquoise pimpante. Bien nous en prend : la serveuse est adorable et nous mangeons un des meilleurs repas depuis notre arrivée. De la limonade rose maison, des hamburgers avec des frites au goût inédit pour les autres et une fabuleuse salade + cheese toast pour moi. A la fin, comme nous n’en pouvons plus, la serveuse nous donne nos cookies desserts dans de petits sacs en plastique pour les emporter. Je la complimente chaleureusement. K&L Corral, une excellente adresse qui ne figure probablement dans aucun guide touristique !
Avant de reprendre la route, nous faisons l’essence la plus chère de notre voyage : $3.69 le gallon (contre $2.65 dans le Wyoming). Hallucinant. Junior reprend le volant mais craque assez vite et me demande de la remplacer. Je finis le trajet jusqu’à Three Rivers où se trouve notre motel, à l’entrée de Sequoia Park. C’est un endroit charmant, situé au bord d’un lac de montagne. Très bucolique. Et en plus, avec un accès internet illimité, woohoo ! Je laisse les autres partir au parc en éclaireurs sous prétexte de faire la lessive en leur absence. En réalité, je passe si longtemps à lire mes mails et à répondre qu’ils sont déjà rentrés quand je repasse à la chambre pour prendre le linge. Nous nous faisons une dînette de plats surgelés assez dégueu devant la télé.
L’atmosphère se détend peu à peu. Mais trois semaines et demie, c’était sans doute trop long. Nous avons passé trop de temps les uns sur les autres ; c’est normal qu’à un moment donné on finisse par se taper sur les nerfs. Je ne sais pas trop quel genre de traces ça laissera à long terme. A voir. Dans un sens, le bilan sera quand même positif pour moi je pense. J’aurai fait et vu des choses que je n’aurais jamais faites ou vues de ma propre initiative ; appris à prendre sur moi pour vivre en communauté ; tué presque un mois avant de devoir affronter mon quotidien sans l’Homme.
(Photo: Calico)

lundi 22 mai 2006

USA - Las Vegas (Nevada)

Lever sans réveil, un peu plus tard que d’habitude. Petit dej au buffet de l’hôtel – tant de choses différentes et appétissantes qu’on regrette de n’avoir pas plusieurs estomacs pour toutes les goûter. Mise en route, doucement, vers 10h. Il n’y a de toute façon pas des masses d’endroits à visiter dans cette ville : les hôtels et centres commerciaux du Strip, et basta. J’aurais bien fait un tour sur le grand huit du New York New York mais personne ne semble motivé pour m’accompagner. Dommage.
Nous commençons par l’Aladdin, dans le Desert Passage. Bof bof. Peu de boutiques intéressantes à part un Origins où je fais le plein de produits de beauté 40% moins cher qu’en France. L’éclairage tamisé et le plafond/ciel en trompe-l’œil m’oppressent un peu. Nous continuons à écumer le côté est du Strip. La seule chose que j’achète, c’est un Levis à $44. Kris en prend aussi un qui lui va super bien – on déteste toutes ses fûts trop larges qui lui tombent sur les genoux. On saute le déjeuner mais mange des donuts (Krispy Kreme !!!) dans le mall du Venetian histoire de faire une pause. Puis on rentre à l’hôtel en monorail : $5 le ticket, vraiment ils abusent ! Je voudrais aller au Hard Rock Café mais c’est loin, tout le monde est fatigué et personne n’a envie de reprendre la voiture.
On se pose un petit moment dans la chambre. J’aimerais me connecter à internet pour poster sur mon blogue mais j’ai la flemme de chercher un poste dans le dédale du lobby de l’Excalibur et un peu peur de ce que ça pourrait coûter (plus de liquide et frais ATM astronomiques). Tant pis, j’attendrai Sequoia Park demain soir.
Après avoir dîné (chinois pour moi) au buffet de l’hôtel, nous repartons à pied vers Treasure Island qui propose paraît-il le plus beau spectacle du Strip : un combat entre deux bateaux pirate, kitchissime mais richement doté en effets spéciaux. Sur le chemin du retour, on s’arrête dans quelques casinos afin d’acheter des jetons de $1 pour Vaness, et on se fait une deuxième fois les jets d’eau du Bellagio (version différente de celle que j’ai vue hier soir). Arrivée à l’Excalibur, Junior monte se coucher. Autre Moi, Kris et moi allons boire un verre au Sherwood Bar. Un instant de panique au moment de payer, quand le serveur m’annonce le prix et que je comprends $70 au lieu de $17 ! En plus ma carte ne passe pas ; je n’ai pas de liquide et au final je dois emprunter $20 à Autre Moi alors que j’avais dit que j’offrais ma tournée.
Kris voudrait encore passer au Louxor ; Autre Moi et moi voulons aller dormir car demain, réveil à 6h30. Du coup il renonce et part un peu devant nous, comme s’il faisait la gueule. Et là, pour la première fois depuis qu’on se connaît, je m’accroche avec Autre Moi. C’est bref et sec. Nous nous couchons sans échanger d’autres paroles. Ces vacances ne m’ont rien appris que je ne savais déjà, mais la vie en communauté pendant presque un mois exacerbe toutes les failles de nos relations, à un point qui me blesse et me met en colère. J’ai hâte que ça se finisse – dommage car la dernière semaine, avec SF et NY, était ce qui m’intéressait le plus à la base.
(Photo: le Strip by night, à Las Vegas)

dimanche 21 mai 2006

USA - Bryce Canyon, Zion, Las Vegas (Nevada)

Petit déjeuner de french toasts surgelés réchauffés au micro-ondes dans la chambre. Pas le summum de la gastronomie. Un monde d’emballages vides qu’on va laisser derrière nous… On prend la route après avoir vérifié la pression des pneus. Passage par Zion (et son fameux tunnel) qu’on avait déjà visité l’an dernier. On sort enfin de l’Utah, où la bouffe et l’essence sont hors de prix, et on traverse un petit coin de l’Arizona. Arrêt déjeuner au Subway de St-George où je me colle de la sauce marinara sur toute la figure et dois finir mes boulettes avec les doigts. Très élégant.
Je conduis pour la seconde moitié du trajet qui doit s’achever à Las Vegas. Sur la freeway, nous dépassons les 100°F (=40°C). J’ai un peu peur à l’idée de me paumer dans la ville, mais l’entrée du parking de notre hôtel se trouve juste à la sortie de l’autoroute. Nous laissons la Malibu au voiturier, les sacs au bagagiste et partons à l’enregistrement. Outrée de découvrir que l’on doit payer un forfait de $1/jour pour les communications locales (gratuites aux USA) et ce, même si on n’utilise pas le téléphone. L’Excalibur est bien placé (à une extrémité du Strip) mais très bruyant. Après avoir pris possession de la chambre, au 25ème étage de la tour II, et récupéré les bagages, nous partons à pied faire un premier tour d’horizon.
Au M&M’s World, j’achète des cadeaux pour mes neveux. Au Coca-Cola World, rien du tout car l’endroit est assez décevant, même pour Autre Moi qui est fan de la marque. Un vendeur de tours en hélico au-dessus du Grand Canyon nous apostrophe en nous appelant « Charlie & his angels ». On pousse un peu plus loin sur le Strip, repasse à l’Excalibur poser les sacs de shopping et va dîner au Harley Davidson Café. Autre Moi, Kris et moi prenons des cocktails délicieux, ce qui donne à Junior l’occasion de faire une chouette photo de nous trois. Le repas n’est pas mal du tout non plus, bien que beaucoup trop copieux pour changer un peu. La saucisse du hot-dog d’Autre Moi doit bien faire 30 centimètres de long ; nous la surnommons Rocco.
Nous allons ensuite à l’hôtel Paris pour jouer avec les machines à sous. Cette activité répétitive ne m’intéresse guère et me donne rapidement mal aux yeux. Retour à l’hôtel à pied et en solo. Dans le fond, ça ne me dérange pas. Marcher seule dans une grande ville étrangère, c’est sans doute l’une des choses que je préfère au monde : me perdre dans la foule, devenir anonyme… Je m’arrête devant le Bellagio pour admirer le spectacle de jets d’eau. Arrivée à l’Excalibur, je me douche et me mets au lit les rideaux ouverts pour m’endormir avec les lumières de Las Vegas.
LA PHRASE DU JOUR (prononcée par Autre Moi sur le ton réjoui de la fille qui sait qu’elle en sort une bien bonne) : « Tu couines, Marie ! »
(Photo: l'hôtel Excalibur à Las Vegas)

samedi 20 mai 2006

USA - Bryce Canyon (Utah)


Petit déjeuner au buffet de l’hôtel : très cher, comme le repas d’hier soir, et beaucoup moins bon. Nous partons ensuite pour Bryce Canyon que nous n’avions vu que de haut l’an dernier. Cette fois, nous descendons tout au fond par la Navajo Trail, une piste très escarpée qui passe entre les hoodoos. Il fait soleil mais pas trop chaud, et nous avons droit à un agréable petit vent frais. En chemin, nous sommes accostés par un couple de personnes âgées qui nous demandent si nous sommes bien français. Bob et Claire sont des habitués de la randonnée et passent une partie de leurs vacances en France depuis 30 ans. Ils connaissent notamment très bien les Pyrénées et toutes les îles en face de Toulon : Porquerolles, Port Cros, etc. Nous bavardons avec eux pendant une bonne partie de la remontée (moins ardue que la descente, heureusement !). Pique-nique à Sunset Point où nous avons laissé la voiture. Puis nous poussons jusqu’à l’extrémité sud du parc – qui fait 18 miles de long -, mais pour pas grand-chose car les points de vue sont moins bien qu’au nord.
Lorsque nous ressortons en sens inverse, il est à peine 14h. Nous roulons jusqu’à Panguitch dans l’espoir d’y trouver un supermarché pour acheter à dîner. Et bien que ça soit à peine plus qu’un bled, nous réussissons. Nous prenons des plateaux surgelés qui me rappellent ceux que je mangeais presque tous les soirs à Lancaster, et des french toasts en stick pour le petit déjeuner de demain. Retour au Ruby’s Inn. Plein d’essence ($3.06 le gallon, un record !). Petit tour sur internet. Grâce à un rasoir généreusement offert par Autre Moi, je peux enfin débroussailler mes mollets et suivre les autres à la piscine pour une fois. Même si en réalité, je passe presque tout mon temps dans le jacuzzi avec Autre Moi. Je laisse les autres aller faire les magasins et reste dans la chambre avec un bouquin de sudoku. A leur retour, nous prenons l’apéro (fou-rire avec la bouteille de bière-volcan de Kris qui ne cesse de cracher de la mousse). Mes fameux plateaux repas ne plaisent à personne mais déclenchent l’hilarité générale ; c’est toujours ça de pris.
Mon moral commence à se stabiliser un peu grâce à l’éloignement physique et affectif avec l’Homme, un peu grâce à la présence de mes amis. Je me souviens que je ne suis pas faite pour la vie de couple à la base, que depuis très longtemps je rêvais de recouvrer ma liberté pour pouvoir être moi et laisser libre cours à mes envies. Pourvu que le retour en France ne me coupe pas dans mon élan…
(Photo: Bryce Canyon)

vendredi 19 mai 2006

USA - Arches Park, Bryce Canyon (Utah)

Je laisse les autres retourner seuls à Arches Park de bon matin pour faire la marche de 4,5 kilomètres qui conduit à Delicate Arch, celle qu’on voit sur toutes les cartes postales. La chaleur m’accable, j’ai une ampoule au talon gauche et j’ai vu assez de pierre rouge pour le restant de mes jours. (Note à moi-même alors que je recopie ces notes un an plus tard : mon Dieu, mais j’étais vraiment d’une humeur charmante, un vrai petit rayon de soleil.)
Suite à un échange de textos assez acides avec l’Homme, nous passons un quart d’heure au téléphone et même si elle ne change rien à la situation, notre conversation me fait du bien – m’aide à faire un pas vers l’acceptation de notre rupture. Je vais chercher des timbres à la Poste pour envoyer les cartes qui commencent à s’accumuler, puis je traîne sur le pieu en lisant Elle et en surveillant la pendule, car nous devons libérer la chambre à 11h.
Les autres rentrent à 11h15 ; nous chargeons la voiture, rendons les clés et allons déjeuner au Jailhouse Café, juste à côté du Bowen Motel. La serveuse nous installe sur une chouette terrasse couverte, au bord d’un petit carré de verdure – très agréable. Malheureusement, il faut reprendre la route. Quatre grosses heures de nationale à travers des paysages déserts (pour changer un peu) et notre première averse depuis le début des vacances.
Vers 16h30, nous arrivons à Bryce Canyon. Notre hôtel est le même que l’an dernier ; nous sommes donc en territoire familier. Pendant que les autres vont à la piscine, je surfe sur internet dans le hall. Puis je les rejoins dans la chambre. Laverie, tour rapide dans les boutiques que nous connaissons déjà, apéro dans notre « coin salon » et dîner au resto de l’hôtel – buffet très bon mais très cher.
(Photo: Delicate Arch)

jeudi 18 mai 2006

USA - Arches Park (Utah)

Pas rancuniers, nous allons prendre notre petit déjeuner chez Denny’s. J’arrive à peine à avaler la moitié de mon Lumberjack Slam : œufs, bacon, saucisses, toasts, hash brown et trois pancakes monstrueux. Evidemment, vu le nom, j’aurais dû me méfier, mais tous les autres ont pris plus petit et laissent des restes eux aussi.
Dix minutes plus tard, nous passons l’entrée d’Arches Park, et je réalise que la journée va être super chiante pour moi car Autre Moi veut faire toutes les marches malgré le soleil de plomb et nos maigres rations d’eau fraîche. Je me console en me disant que j’élimine plein de calories et qu’avec un peu de chance, je bronze légèrement. J’arrive à ne pas rouspéter, contrairement à Junior qui déteste marcher et ne s’en cache pas.
Lorsque nous ressortons du parc (je suis au volant depuis le début et je commence à être éblouie), midi n’est plus qu’un lointain souvenir. Nous déjeunons chez Zak, resto style saloon avec serveuse sosie de Cameron Diaz. Puis nous nous baladons dans les boutiques de Moab. La Poste est déjà fermée pour la journée, donc pas de timbres pour envoyer nos cartes postales. Outre les habituelles échoppes à T-shirts/magnets/peluches/autocollants, la grande rue abrite une adorable librairie-papeterie-salon de thé où je trouve des cartes postales Blythe et une sélection de ravissantes boîtes de thé. Junior fatiguée rentre au motel ; Kris, Autre Moi et moi allons faire quelques emplettes pour le dîner au supermarché (des fruits frais), puis faisons de l’essence avant de la rejoindre. Pendant que les autres partent se rafraîchir à la piscine, je fonce sur internet. Quand je les rejoins, ils sont en train de faire une course de genoux. Don’t ask.
Nous passons la soirée à végéter dans la chambre : longue douche, grignotage de chips, lecture, bavardage… Vers 21h, nous sommes pris par l’envie subite de retourner à Arches Park pour voir à quoi ça ressemble de nuit. Autre Moi n’est jamais rassurée dans le noir et Kris semble faire la gueule (pour changer). Mais même si nous ne voyons guère le paysage, Junior tombe en admiration devant le ciel et moi plus encore. Debout près de la voiture (je n’ose pas m’éloigner car les environs sont quand même remplis de bêtes sauvages), je laisse la brise nocturne caresser mon visage et mes membres nus, faire voler mes cheveux dans mon dos. Et le nez levé vers les étoiles si lointaines et si proches à la fois, je prie : « Let me be healed ». L’espace d’un instant fugitif, je ne fais qu’un avec l’univers. (Photo: Arches Park)

mercredi 17 mai 2006

USA - Dead Horse Point, Canyonland, Moab (Utah)

Grosse journée niveau route. Nous mettons environ 5h pour atteindre notre point d’arrivée. De là, nous enchaînons les visites de parcs : Dead Horse Point, Canyonland. Il fait très chaud et je n’aime pas du tout ce genre de paysage, aussi je reste dans la voiture pendant que les autres vont marcher. En plus, mes règles traînent en longueur autant que mon rhume, ce qui ne me met pas franchement d’humeur folichonne.
Pour rattraper un peu tout ça, je découvre que contre toute attente, notre motel de Moab est équipé d’une connexion internet client, woohoo ! Les toilettes de notre chambre ne fonctionnent pas ; nous devons faire venir le manager deux fois pour réparer. Nous allons faire nos courses apéro au supermarché du coin. Je n’ai même pas envie d’alcool.
Après avoir bu un coup dans la chambre, nous allons dîner (assez tard) chez Denny’s dont Autre Moi nous parle depuis le début du voyage. C’est encore plus surréaliste qu’au Wendy’s d’Idaho Falls. Nous attendons nos plats une bonne heure, et la température à l’intérieur est glaciale. Nous grelottons de froid, tombons à moitié de sommeil mais ne pouvons nous empêcher de piquer des fou-rires en imaginant les cuisiniers chasser des vaches pour nous découper un steak.
Au retour à l’hôtel, je tente de m’épiler avec du Raséra. Je dois en mettre trop peu et le laisser trop longtemps, car je ressors de la salle de bain aisselles et mollets brûlés mais toujours poilus.
(Photo: Dead Horse Point)

mardi 16 mai 2006

USA - Salt Lake City (Utah)

Journée à Salt Lake City. Le matin, nous nous éloignons un peu de la ville pour aller voir le lac. Nous atterrissons sur Antelope Island, que nous ne trouvons pas très intéressante. Dix minutes d’escalade en plein cagnard pour atteindre Buffalo Point, et tout ce que nous voyons, ce sont quelques lézards, lapins et poules d’eau. Le paysage est tout pelé et plutôt bof lui aussi. Nous rebroussons chemin vers la ville.
Nous visitons rapidement Temple Square, le QG des Mormons. Que des jeunes souriants, vêtus d’une manière très stricte, qui nous abordent tous les dix mètres pour nous demander si ça va et d’où on vient. L’architecture des temples est assez space (le principal me fait penser au château de Louis II de Bavière) et la doctrine (religion aux USA, secte en France) le semble encore plus.
Déjeuner dans un Subway (ça faisait longtemps…) puis marche sous un soleil de plomb jusqu’au Gateway, un mall… en plein air. Juste aujourd'hui, c’est bien notre veine ! Le centre commercial n’est pas terrible lui non plus ; je n’achète qu’un débardeur Roxy bleu marine avec des motifs fuchsia, bleu pâle et jaune pâle – presque cadeau à $11 en soldes. Et puis ça tombe bien, car le T-shirt Harley à manches courtes que je porte commence à être trempé de sueur. J’échange les deux.
Pendant que les autres filent en voiture au magasin Harley local, je fais cavalier seul – besoin de respirer un peu. J’explore le Borders qui se trouve juste en face de l’hôtel. C’est très étrange : il est immense et il doit y avoir à peu près trois clients, moi comprise. Les rues elles aussi sont à peine plus animées qu’hier soir, sur la chaussée aussi bien que sur les trottoirs. En fait, le principal bruit qu’on entend, c’est le « cui-cui » enregistré qui signale aux aveugles qu’ils peuvent traverser aux passages piétons. Etrange pour une grande ville.
De retour à l’hôtel, je squatte l’ordi avec accès internet. Puis je retrouve les autres dans la chambre. Nous ressortons faire un tour au ZMCI, qui fut jadis le premier grand magasin aux USA. Désormais ce n’est plus qu’un endroit kitsch et désolé avec de vilaines boutiques de souvenirs, un magasin de robes en polyester multicolore absolument immondes (le cimetière du bon goût, sûrement), et un « dollar tree » où tout coûte un dollar. Le genre de truc qui me file le bourdon.
Nous faisons une lessive, dînons comme hier au resto de l’hôtel (cette fois, je prends un buffet salades et un cheesecake au coulis de fraises qui tue des chats) et chahutons un peu avant d’éteindre la lumière vers minuit.
(Photo: Temple Square)

lundi 15 mai 2006

USA - Grand Teton, Jackson Hole, Idaho Falls, Salt Lake City (Utah)

Départ de Yellowstone à 8h30. Nous traversons le parc de Grand Teton, une chaîne de montagnes déchiquetées aux sommets encore couverts de neige. C’est vraiment joli mais je m’en fous comme de l’an 40. En temps normal déjà, la nature c’est pas trop mon truc, mais là… Sans compter que je me traîne un rhume carabiné depuis 4 jours. Arrête balade/shopping dans la petite ville de Jackson Hole, station de ski très huppée l’hiver (Harrison Ford y a une maison). Le centre ressemble au Far-West revu et corrigé par Disney ; tout y est très cher. Je reluque un chouette T-shirt orange qui irait bien à l’Homme, me dis que je ne vais quand même pas le rendre beau pour ma remplaçante et renonce donc à l’achat du T-shirt. Rien ne m’inspire tant je suis déprimée.
Nous reprenons la route et entrons en Idaho. Les plaines du Wyoming n’étaient déjà pas folichonnes, mais celles-ci battent tous les records de monotonie. Si je devais habiter dans le coin, je me tirerais une balle pour abréger mes souffrances. A Idaho Falls, nous mangeons dans un Wendy’s où le personnel est tellement mal organisé que ça en serait presque comique. Je reprends le volant à la suite de Junior. Magasin Harley qui n’était pas sur la liste d’Autre Moi ; ça fera un T-shirt en plus pour sa collection.
L’interstate jusqu’à Salt Lake City (état voisin de l'Utah) n’en finit plus. Nous arrivons à destination vers 19h, et je trouve l’hôtel quasiment du premier coup, ouf ! Notre chambre se situe au 12ème étage, un bouton d’ascenseur qui m’est familier… Dès les bagages posés, nous ressortons faire un tour dans le centre à pied. Les rues sont très droites, très propres et extrêmement désertes – apparemment, il n’y a ici que des bureaux et des commerces. Les gens habitent plutôt en périphérie et ne traînent pas dans les parages le soir. Faut dire que les Mormons n’ont pas la réputation d’être les plus grands fêtards du monde… Finalement, nous mangeons au resto attenant à l’hôtel. Je prends un plat de pâtes au poulet et aux légumes absolument délicieux, mais comme toujours la portion est monstrueuse et même sans finir mon assiette, je ressors de table avec l’impression que je vais exploser.
(Photo: Grand Teton)

dimanche 14 mai 2006

USA - Yellowstone (Wyoming/Montana/Idaho)


Me suis réveillée avec le moral au 36ème dessous. Ai dit aux autres que je ne venais pas avec eux aujourd'hui. Ils sont allés déjeuner, repassés au chalet, puis partis faire à pied l’Observation Loop en me disant qu’ils reviendraient après pour prendre la voiture et voir si j’avais changé d’avis.
Je viens de boire un thé et de croquer une des pommes que nous trimballons depuis Denver. Là, j’hésite à aller me doucher. Projets pour la journée ? Ecrire à l’Homme. Acheter un T-shirt pour lui et des cartes postales pour une bonne douzaine de personnes. Ecrire les cartes postales. Me balader à pied dans les environs peut-être. Lire le bouquin d’Alice Hoffman acheté à Rapid City. (J’ai commencé « Chicken soup for the soul : stories for a better world » hier dans la voiture. Je n’avais pas lu de bouquin de cette série depuis des années et il ne m’emballe pas plus que ça pour l’instant. Incroyable quand même de voir que c’est le 101ème de la série… Ça, c’est un concept qui a fonctionné !)
*
Finalement, après un exposé larmoyant – encore ! – de mes griefs, je pars avec les autres à la découverte du parc. Nous admirons plein de geyser, fumeroles et mudpots multicolores. Mais peu de temps après avoir passé les derniers, alors que nous nous dirigions vers le nord, nous nous retrouvons coincés derrière un énorme troupeau de bisons qui marchent peinards sur la route, créant un embouteillage de plusieurs kilomètres. Il nous faut plus de deux heures pour réussir à les dépasser. Le soleil tape fort, nous avons très chaud dans la voiture et Autre Moi et Kris sont écarlates.
Arrêt déjeuner (vers 16h !) à Canyon Village où j’achète un chouette sweat rouge à l’Homme. Les autres prennent des hot-dogs, moi une soupe de poulet aux nouilles. Nous repartons assez vite pour aller voir le fameux canyon dans lequel se jettent des chutes très impressionnantes. Mammoth Point, au nord, est en revanche très décevant : une source morte à laquelle on accède par un millier de marches d’escalier – du moins, c’est ce qu’il semble quand on les monte. Quant aux geysers de Norris, lorsque nous les atteignons, la nuit est en train de tomber et ils ne rendent rien. Les arbres alentour ayant été calcinés par le grand incendie de 88 ( ?), le paysage fait même carrément sinistre au crépuscule. En plus il y a des bêtes féroces qui rôdent dans le coin, manquerait plus qu’on tombe nez-à-nez avec un ours.
Nous rentrons à Old Faithful et mangeons une nouvelle fois au restaurant de l’hôtel. Quand nous regagnons notre chalet, il fait très nuit, très froid et le ciel me donne le tournis. Je n’avais encore jamais vu autant d’étoiles, et si brillantes ! Impossible pourtant de retrouver le sentiment d’insignifiance qui me saisit d’habitude dans ces cas-là. Je ne pense qu’à une chose : il ne veut plus de moi.
LA PHRASE DU JOUR (prononcée par Junior sur un ton catastrophé) : « Les arbres, ils vont tous mourir de serritude ! »
(Photo: Mammoth Point, à Yellowstone)

samedi 13 mai 2006

USA - Cody, Yellowstone (Wyoming/Montana/Idaho)

Le coup de fil à Alamo ne donne rien, l’employée me soutenant que les frais prélevés à Autre Moi sont des extras qui n’avaient pu être réglés de France. Il faudra qu’elle se fasse rembourser au retour. Nous déjeunons et quittons le motel de Sheridan à 8h30. C’est moi qui prends le premier tour de conduite. La route passe d’abord par la forêt nationale de Bighorn, et pendant quelques dizaines de miles se succèdent des paysages très différents : pentes boisées qui me font penser au pied des Alpes, gorges avec succession de virages serrés et rivières dans le fond, falaises rouges, plaines jaunes…
Dans une petite agglomération où la vitesse est limitée à 30 mph (comme dans toutes les zones résidentielles), je me fais prendre en chasse par une voiture de police ! Un instant d’hésitation en entendant la sirène, puis je me range sur le côté. Une fliquette très amicale me demande mes papiers et ceux du véhicule. Elle me prévient que je roulais à 35 mph et que j’étais en train d’accélérer car elle a mis une minute à me rattraper (évidemment moi je croyais que je la gênais, alors je me dépêchais de sortir du passage). Puis elle vérifie que tout est en ordre et me laisse m’en tirer avec un avertissement. Du coup, je fais scrupuleusement attention et la suite du trajet me paraît très, trèèès longue.
Nous nous arrêtons pour déjeuner à Cody, la ville natale de Buffalo Bill, dans un resto de hot-dogs – pas moins de deux douzaines de sortes différentes, accompagnés de salade de pommes de terre et de vraie limonade. Miam. Apparemment, il y a un festival de cow-boys car nous voyons beaucoup de gens, enfants compris, avec des chapeaux à large bord et une démonstration (ou peut-être est-ce une vente aux enchères ?).
Junior prend le volant pour la seconde moitié du trajet. Nous arrivons assez vite à Yellowstone, qui n’a rouvert pour la saison qu’hier. Autre Moi nous avait dit de prévoir polaires, Damart et doudounes : finalement, il fait entre 56 et 68°F ! Le grand lac est encore plus qu’à demi gelé, et il reste de très épaisses plaques de neige sur les bords de la route, mais nous pouvons sortir de la voiture en gilet, voire en T-shirt.
Nous faisons un premier arrêt à West Thumb où nous suivons une passerelle en bois qui contourne un tas de bassins volcaniques – odeur de soufre et couleurs hallucinantes. Puis nous poussons jusqu’à Old Faithful, le célèbre geyser près duquel se trouve notre hôtel. Nous passerons les deux prochaines nuits dans un chalet en bois avec des lits en 140 (bad) et une table de cuisine + bancs (good). Pas de téléphone, pas de télé, mais on s’en fout. Nous admirons l’éruption du geyser, en faisons le tour, prenons quelques photos, fouillons la seule boutique encore ouverte et rentrons au chalet pour l’apéro.
Passage au bar de l’hôtel pour attendre qu’une table se libère au resto. Je goûte la Mike’s Hard Lemonade, une sorte de limonade alcoolisée pas mauvaise du tout. Le repas se passe plutôt mal de mon point de vue : vilaine impression que je vais exploser à cause de la quantité de nourriture ingérée (j’ai pourtant laissé la moitié de mon « Montana legend burger) »), vannes assez lourdes de Kris et d’Autre Moi, et couple d’âge mûr assis à la table voisine qui me fait penser à tout ce que l’Homme et moi ne deviendrons pas. Il apprécierait ce voyage bien plus que moi… Nouvelle crise de larmes dans la salle de bains du chalet. Je sais que c’est normal d’être triste mais j’ai vraiment du mal à gérer ce sentiment horrible de gâchis.
(Photo: bassin de soufre à Yellowstone)

vendredi 12 mai 2006

USA - Cluster State Park, Sheridan (Wyoming)


Nous devenons des pros dans l’art de faire tenir 10 mètres cube de bagages à l’intérieur d’un coffre qui n’en fait que 5. Kris est maintenant bien installé dans son rôle de copilote, et assez efficace je dois dire.
Ce matin, nous visitons le Cluster State Park, où nous pouvons admirer tout un troupeau de bisons et même quelques spécimens isolés en bord de route, quantité de biches et des aiguilles de pierre (« cathedral spires ») absolument grandioses. Le tour complet me paraît tout de même un peu longuet, et les portables ne passent plus depuis 24h, donc impossible de joindre ou d’être joints par quiconque, ce qui m’inquiète un peu.
Une fois de plus, nous déjeunons d’un sandwich à la carte chez Subway. Je sens que ça va devenir le rituel du midi. Après ça, nous prenons enfin la route proprement dite, direction Sheridan. La voiture me soûle toujours autant. Je n’ai pas le courage de lire et je ne suis pas encore assez crevée pour dormir. Quand Autre Moi en a assez de conduire, je prends le relais. Nous marquons un arrêt à Gillette pour visiter encore un magasin Harley Davidson.
Arrivée à l’hôtel vers 19h. Pour une fois, il y a un ordi avec internet en accès libre. J’en profite pour vérifier l’état de mes comptes et consulter ma boîte hotmail. J’y trouve un message très laconique de l’Homme qui me met le moral à zéro.
Apéro dans la chambre (ça, c’est un rituel qu’on avait déjà instauré l’an dernier) et dîner dans un genre de pub branché, le Sanford, que nous a recommandé une des réceptionnistes. Nous prenons tous les quatre une grande salade, pour la verdure.
De retour à l’hôtel, Autre Moi consulte son compte à son tour et s’aperçoit le gars de l’agence Alamo a chargé plus de $900 sur sa carte bleue alors que tous les frais étaient censés avoir déjà été réglés. J’essaie d’appeler pour rectifier le tir mais personne ne décroche.
Avant de dormir, nous faisons une partie du Memory « parcs et monuments nationaux », que j’ai acheté au visitor center des Rocky Mountains.
(Photo: Innommable, plus communément appelé bison)

jeudi 11 mai 2006

USA - Cluster, Mont Rushmore, Rapid City (Dakota du Sud)


Ce matin, je prends le volant pour la première fois en partant de l’hôtel. C’est assez bizarre de conduire une automatique, mais comme nous avons un bon bout de nationale quasi-déserte devant nous… Au bout de 2-3h, arrêt et passage de témoin à Junior. Le paysage est vraiment très monotone ; nous ne parlons pas beaucoup dans la voiture. En l’absence de station-service, je dois faire pipi dans un bled appelé Pringle. Le resto-bar presque vide et plongé dans le noir pour cause d’absence de fenêtres me donne l’impression d’être dans un film d’horreur, brrrr. Nous mangeons à Cluster, dans un Subway. En repartant, nous croisons un camion qui transporte une petite maison en bois.
Nous arrivons au Mont Rushmore un peu plus tôt que prévu. Il n’y a pas grand-monde, ce dont je ne me plains pas. Les têtes des quatre présidents sont moins grandes et plus basses que je ne l’avais imaginé. Globalement, la visite ne me bouleverse pas.
Nous rejoignons notre hôtel de Rapid City, capitale du Dakota du Sud. Dès les bagages déposés dans la chambre, nous repartons pour le Harley Davidson local. Puis nous faisons un tour au Rushmore Mall où je trouve la plupart des DVD de séries télé que je cherchais (Gilmore Girls 4 et 5, The L Word 2, Veronica Mars 1) à prix raisonnable chez Target. Je fais aussi un plein de savon liquide parfumé chez Bath & Body Works. Retour à l’hôtel et lessive. Le séchoir n’en finit pas de tourner, et quand il s’arrête nos fringues sont encore humides. Mais il est déjà tard et nous ne voulons pas laisser passer l’heure de fermeture des restos. Personne n’étant motivé pour conduire, nous finissons au resto familial juste devant l’hôtel. Cela s’avère un excellent choix : l’ambiance est typique de l’ouest américain et on mange très bien – mention spéciale au salad bar plein de bonnes choses et au hash brown délicieux. Dodo vers 23h30.
(Photo: Mont Rushmore)

mercredi 10 mai 2006

USA - Rocky Mountains National Park, Granby, Cheyenne (Wyoming)


De nouveau réveillée très tôt (4h) mais levée à 7h. petit dej’ comme hier, et départ du Best Western. Normalement c’est mon tour de conduire, mais Junior a envie de le faire et moi non, donc je lui cède volontiers la place. Nous galérons un peu (déjà !) pour rentrer toutes nos affaires dans le coffre de la Chevrolet avec le shopping bouffe/fringues d’hier. A peine sortis de Denver, nous commençons à voir de la neige sur les côtés. Nous atteignons très vite les Rocheuses dont les premiers sommets disparaissent sous un manteau blanc immaculé. Ravissement général. Sur le bord de la route, quelques villages de mineurs ou de mobil homes qui correspondent tout à fait à mon image mentale du Colorado. Arrêt pipi dans une station-service où nous achetons des tatouages de langue ( !) à l’insistance d’Autre Moi.
Déception en arrivant au Rocky Mountains National Park : il est encore fermé à cause des importantes chutes de neige qui bloquent la route. Le garde forestier nous indique, pour rejoindre Cheyenne, un chemin alternatif beaucoup plus long. Nous faisons demi-tour. Déjeuner le midi dans la petite ville de Granby, chez Mad Munchies – subs pour tout le monde dans un cadre vraiment sympa qui ne doit pas voir passer beaucoup de touristes. L’après-midi, nous continuons à rouler dans les montagnes du Colorado. De temps en temps, nous traversons un hameau composé d’une poignée de maisons en bois. Je me demande qui peut bien habiter là…
Nous rejoignons enfin une nationale et entrons dans le Wyoming. Le paysage change immédiatement pour devenir une succession de plaines à l’herbe rase. Nous nous arrêtons pour la nuit à Cheyenne. Il fait pas mal froid dehors mais notre hôtel est en bordure de la route et flanqué d’un Village Inn où nous dînons. Extinction des feux vers 23h. malgré mon demi Zopiclone, je tarde à trouver le sommeil et me mets à pleurer en pensant à l’Homme. Pour ne pas déranger les autres, je me réfugie dans la salle de bains où Kris vient me chercher presque aussitôt en exigeant de savoir ce que j’ai. Il reste planté devant moi les bras croisés jusqu’à ce que je crache le morceau, et je ne sais pas si je dois lui ordonner de se mêler de ce qui le regarde ou lui être reconnaissante de se soucier de mes états d’âme. La seconde solution l’emporte.
(Photo: montagnes du Colorado)

mardi 9 mai 2006

USA - Denver (Colorado)


Réveillée vers 5h. Levée à 7h. Petit dej’ à l’hôtel : œufs brouillés, saucisses, pommes de terre, French toast, salade de fruits et immonde thé Lipton. Nous partons ensuite au zoo de Denver. C’est Junior qui conduit et nous tournons un bon moment dans le centre-ville en essayant de nous repérer par rapport au plan. Finalement, nous comprenons le fonctionnement de la signalisation. Arrivée au zoo vers 10h. Grand mais rien de remarquable de mon point de vue. Je teste mon camescope flambant neuf. Il y a beaucoup de bébés animaux assez rigolos. L’avantage, c’est qu’on marche pas mal avant de s’arrêter dans une buvette pour déjeuner (hot-dogs pour tout le monde).
On finit rapidement la visite et on se dirige vers le magasin Harley Davidson, où je craque pour un magnifique blouson en cuir beige et noir, ce qui n’était pas du tout prévu au programme. Ensuite, nous filons à mon magasin de scrap qui se trouve dans la proche banlieue. Il est vraiment immense et très bien fourni ; j’y passe presque trois quarts d’heure et en ressors avec un gros sac rempli de bouquins, de stickers, de deux grandes perfos et de quelques ornements divers. Dans le magasin Skechers voisin, je trouve des baskets à scratch en zigzag identiques à celles que j’avais achetées à Santa Monica l’an dernier, mais noires et à un prix défiant toute concurrence : $16.18, car c’est une fin de série. La journée touche à son terme ; nous rentrons à l’hôtel. Douche avant de dîner au resto d’en bas (cheeseburger pour Junior, chicken parmesan pour le reste du groupe). Après ça, nous ne faisons pas long feu : extinction des lumières à 22h30.
(Photo: ours brun au zoo de Denver)

lundi 8 mai 2006

USA - Denver (Colorado)

Lever 7h30. Le beau-frère d'Autre Moi passe nous chercher chez elle pour nous emmener à l'aéroport. Nous sommes tout contents d'avoir déjà nos places réservées (ensemble, donc) et une seule correspondance. 9h pour Paris-Chicago, 2-3h pour le changement et 2h30 pour Chicago-Denver. Le vol se passe assez agréablement malgré une panne du système vidéo (encore!). Je fais des grilles de sudoku - comme environ la moitié des autres passagers -, dévore "Biographie de la faim" d'Amélie Nothomb qui vient de sortir en poche et attaque "Je l'aimais" d'Anna Gavalda. Premier serrage de coeur avec l'histoire de cette femme qui vient de se faire larguer après des années de mariage sans trop comprendre pourquoi.
Puis le personnel de bord annonce que suite à une panne de générateur (celle-là même qui nous a empêchés d'avoir des vidéos), nous devons nous poser avant Chicago, à Toronto plus exactement. "We're treating this as a serious situation". Autre Moi est livide. Junior fait de son mieux pour la rassurer mais n'en mène pas large non plus. Kris masque son stress en réclamant "à manger et des femmes nues". Moi, ça va. Je suis fataliste. Après une manoeuvre d'approche assez bizarre, nous nous posons à Toronto. Des mécaniciens montent à bord et réparent l'avarie. Pendant ce temps, nous bénéficions enfin de la vidéo et regardons tous les quatre "Nanny McPhee" sur nos écrans individuels.
Au bout de deux heures, l'avion repart pour Chicago. Bien entendu, nous avons loupé notre correspondance. Mais les formalités sont assez vite expédiées, et nous rebookés (en éco+) sur un autre vol qui part à 18h50 au lieu de 16h45. Dans l'aéroport d'O'Hare (celui où Soeur Cadette passe si souvent quand elle est en déplacement pour son boulot), je fais une provision de journaux de fille: Us Weekly (Denise Richards en couv), Red Book, For Me et Elle. Je retire $500 en liquide pour les frais communs et les petites dépenses et avale précipitamment une salade de pâtes. Le Chicago-Denver n'est pas très long. Nous sommes séparés et coincée entre deux inconnus, je me contente de lire.
Lorsque nous atterrissons à Denver, il est déjà 20h30 heure locale, et il fait nuit. Une navette d'Alamo nous emmène au parking du loueur, où un employé bouché me soutient qu'on n'a pas pu régler à l'avance le supplément jeune conducteur pour Junior. Il finit quand même par entendre raison. La Chevrolet Malibu qu'on nous attribue ne plaît pas à Junior, et surtout, le coffre arrive tout juste à accommoder nos quatre sacs (en retirant le hayon). C'est Autre Moi qui s'y colle courageusement pour le premier tour de conduite. Le problème, c'est que notre plan Mapquest part de l'aéroport et pas de chez le loueur, qui se trouve à une bonne distance. Nous nous perdons immédiatement, faisons demi-tour en acquittant deux fois un péage pour rien, demandons notre chemin dans un motel, tournons une bonne demi-heure dans le même quartier désert en quête d'un hôtel qui semble ne pas exister. Nous sommes debout depuis près de 24h, nous ne connaissons pas le code de la route américain et nous n'y voyons absolument rien. Devant un Blockbuster fermé, je finis par alpaguer un Black super sympa qui connaît bien la ville et m'apprend que nous nous trouvons complètement à l'opposé de là où nous voulons aller. Avec son aide, nous parvenons à rejoindre le centre de Denver. Nous apercevons même notre hôtel sur la droite de la route, mais la sortie est loin et nous nous re-paumons en essayant de le rejoindre.
Vers minuit heure locale, enfin, nous nous garons sur le parking du Best Western. Autre Moi est restée admirablement calme alors que je commençais vraiment à angoisser (conduire m'a toujours fait flipper, mais là!). Douche rapide mais extrêmement bienvenue. Mes produits de beauté se sont renversés dans ma trousse de toilette et tout mon sac de voyage empeste CK Summer. Un texto de l'Homme achève de me ratatiner le moral. En réponse à mes messages sur nos déboires aériens et routiers, conclus par un mélodramatique "C'est un cauchemar", il écrit: "Ouais, les Dalton au Nouveau Monde ;) Espérons que la suite sera mieux". Il sort d'où ce smiley clin d'oeil pourri? Il croit que ça y est, on est séparés depuis trois jours et il peut déjà faire comme si on était juste de bons potes?
Argh.