mercredi 24 août 2005

USA - retour en France

Dur dur le départ. Il fait encore nuit quand nous quittons le Furama. A l’aéroport, nous enregistrons rapidement les bagages et allons déjeuner chez Starbucks. En l’absence de boîte à lettres, je rebrousse chemin jusque dans l’entrée et finis par convaincre un superviseur d’United Airlines de poster la lettre destinée à l’agence de Frankie quand il rentrera chez lui ce soir. Je dois repasser le contrôle où une queue monstrueuse s’est formée entre-temps, et rejoins les autres 5 minutes avant le début de l’embarquement.
Nous avons été surclassés dans le LA-Washington, et comme nous dormons tous à moitié, le vol passe très vite. Washington-Francfort : je prends la place de Junior qui se retrouvait toute seule sur un des côtés de l’avion, et pour une fois ma B.A. est récompensée puisque les deux sièges voisins du mien s’avèrent vides, ce qui me permet d’étendre mes jambes et de grapiller encore un peu de sommeil.
Le Francfort-Paris, en revanche, est super pénible : notre avion décolle avec une heure de retard et nous sommes passablement cassés en arrivant à CDG. Les bagages sont comme d’habitude très longs à récupérer ; nous passons le temps en nous demandant ce qu’il peut bien y avoir dans les multiples caisses adressées à un sultan malaisien (je ne savais même pas qu’il y avait des sultans en Malaisie).
A la base, il est prévu de rentrer en RER, mais je ne me vois pas traîner mes deux énormes sacs dans des kilomètres de couloirs et de rames bondées ; je nous offre donc le taxi jusqu’à Pétardtown. Pour le reste du monde, il est jeudi, mais il nous semble être toujours mercredi puisque nous ne nous sommes pas couchés. Le lever à LA nous paraît déjà très loin, presque autant qu’un rêve.
Le midi, nous allons manger chez Môman qui nous a fait une quiche lorraine + une tarte aux oignons + des frites maison, miam. Ensuite, nous luttons contre le sommeil avec plus ou moins de succès. Les trois autres s’endorment brièvement sur le canapé rouge pendant que je surfe sur internet. Après avoir raccompagné Kris et Junior chez eux en fin d’après-midi, Autre Moi et moi nous couchons vers 21h30. Cette fois, je n’ai pas besoin de cachet pour m’endormir. J’ai juste le temps d’envoyer un texto à Kris et à Junior : « Première nuit sans vous depuis une éternité. Me demande si j’arriverai à m’endormir sans vos ronflements pour me bercer lol. Bisous les amis. Ce fut grand :) »

mardi 23 août 2005

USA - Los Angeles (Californie)


Enfin débarrassés du groupe – et du lever à 6h obligatoire. A 8h30, nous retrouvons Frankie dans le resto de l’hôtel pour petit déjeuner ensemble et prendre une photo avec lui. Nous nous séparons de notre guide, qui retourne à NYC, devant la navette à destination de Santa Monica. Sa détresse m’a vraiment touchée, et je lui promets d’écrire à son agence pour le défendre.
Santa Monica – quartier touristique en bord de plage, avec jetée et fête foraine. Nous passons l’essentiel de la journée à faire du shopping dans Third Street où nous achetons un monde de fringues ! Quand je dis « nous », en fait, c’est Autre Moi, Junior et moi, mais Kris nous suit docilement, sans jamais rouspéter et même en émettant des avis, histoire de participer. Bel exploit pour un mâle hétéro.
Chez Levis, Junior et moi trouvons deux jeans chacune – à 44$ pièce, - 20% de promo : du jamais vu en France. En plus, le vendeur black est une espèce de génie de la fringue qui me jette un coup d’œil, me demande quelle coupe j’aimerais et me tend 3 modèles, dont 2 qui semblent avoir été taillés pour moi. Même pas d’ourlet à faire. En France il faut toujours que je passe une heure dans la cabine d’essayage ; là c’est du « in and out ».
Chez Skechers, Autre Moi se laisse tenter par une paire de baskets noires sans lacets, et moi par des beiges avec un élastique en zigzag + fermeture scratch. C’est pas souvent que j’achète des chaussures de sport. On va dire que je me suis laissée contaminer par l’atmosphère ambiante.
Nous déjeunons d’une pizza sur une terrasse ensoleillée, mais envahie par les pigeons. Junior se mord la langue si fort qu’elle devient toute rouge et que les larmes lui montent aux yeux, la pauvre.
Navette de retour à l’hôtel vers 16h30. Nous n’avons pas chômé. J’écris rapidement la lettre pour ATI, puis Autre Moi, Kris et moi descendons faire trempette dans le jacuzzi extérieur de l’hôtel. L’eau est tellement chaude que nous ne tenons pas longtemps.
Petit tour au supermarché voisin où nous achetons de quoi pique-niquer dans la chambre ce soir, plus de la junk food que les autres veulent ramener en France. Moi, mes deux sacs sont déjà pleins à craquer.
Dernière mini-cuite du séjour. Je n’ai pas envie de me coucher et que ce soit fini. Extinction des feux vers minuit. Demain, le réveil sonnera à 3h50.
(Photo: 3rd Av., Santa Monica)

lundi 22 août 2005

USA - Los Angeles (Californie)


Journée aux Studios Universal. Junior est tout excitée : elle va enfin voir l’âne de Shrek ! Déjà, peu de bus : ça change des jours précédents. Ensuite, pas le reste du groupe sur le dos, woohoo ! Et puis comme Autre Moi l’avait promis, le parc est vraiment sympa, une sorte de Disneyland pour adultes.
Nous commençons par en faire le tour en petit train (et passons aux endroits où ont été tournées la plupart des séries sur lesquelles je bosse ; ça me fait tout bizarre !). Après la visite, place aux attractions. Nous assistons à une séance de Shrek 4D avec éternuages en pleine figure et secouage de siège. Puis nous mangeons dans un diner où je me dispute avec une cliente qui réserve une table alors que la salle est pleine à craquer. Ensuite, un tour de Jurassic Park – au milieu de la voiture, pas super à part la grande descente de la fin. Un tour de The Mummy, rollercoaster pas très spectaculaire mais fun (le parcours à reculons est limite gerbant quand même). Et re-Jurassic Park, tout devant cette fois. Là, nous nous faisons complètement doucher, ce qui était plus ou moins le but. En plus, avec la chaleur, ça fait du bien ! Les autres attractions qu’on voudrait essayer sont temporairement fermées, et nous n’avons pas le temps de voir un spectacle. Nous nous contentons donc d’écumer les boutiques (rapidement répétitif) et d’envoyer des cartes postales à LaContradiction.
Le soir, dîner d’adieu au resto du Figueroa Hotel, dans une très belle salle haute de plafond et décorée avec goût dans un style hispanique. Pour une fois, nous avons même droit à du vin (un Merlot pas mauvais du tout en grande bouteille). Malheureusement, le repas se passe très mal. L’insupportable pompier breton prend Frankie à partie et lui dit devant tout le monde qu’il est très mauvais guide et qu’il devrait changer de métier. Bouleversé, Frankie quitte la table. Les 22 autres personnes du groupe sont toutes contre lui et ont dû lui mettre des évaluations lamentables (sans parler des pourboires qu’il ne touchera pas, et aux US, ça représente une grosse partie de la rémunération des gens qui bossent dans le tourisme). Quand le pompier et sa femme reviennent à la charge un peu plus tard, je commence à me disputer avec le type, qui se lève genre « je vais t’en coller une ». Kris en fait autant pour lui demander de se calmer. Je suffoque presque de colère. Je ne supporte pas qu’on soit injuste avec les gens, surtout quand leur gagne-pain en dépend – et Frankie nous a dit que c’était son premier tour depuis 3 ans, à cause du recul du tourisme provoqué par le 11/9.
De retour à l’hôtel, je suis triste et furieuse, et la bouteille de bourbon déjà à moitié vidée hier ne me fait pas la soirée.
(Photo: un des décors utilisés dans "La guerre des mondes")

dimanche 21 août 2005

USA - Santa Barbara, Los Angeles (Californie)


Journée plutôt sympa. Nous sommes passés à Santa Barbara où nous avons visité la mission et pique-niqué sur la plage avec des salades achetées dans un supermarché. Il y avait un porte-avions ancré dans la baie et des tas de croix blanches alignées dans le sable – une pour chaque soldat américain mort en Irak. L’effet n’était pas du meilleur goût. Par contre, le sable était d’une finesse et d’une propreté enchanteresses. Je me suis surprise à regretter de ne pas pouvoir y rester allongée une heure ou deux.
La promenade qui longeait la plage (celle où a été tourné « Alerte à Malibu ») était ravissante elle aussi avec ses boutiques pour touristes animées et ses palmiers improbables, immenses et tout maigres, qui semblaient sur le point de se casser la gueule. Dans l’une d’elles, Autre Moi, Junior et moi avons acheté des fringues Roxy avant de regagner le bus au pas de course pour cause de dépassement d’horaire.
Plus tard dans l’après-midi, arrivée à Los Angeles. Comme tout le monde est d’accord, nous faisons directement le tour de ville prévu pour demain matin. Un premier arrêt à Hollywood Boulevard pour voir les étoiles et le Chinese Theater (et acheter des T-shirts Harley en douce malgré l’interdiction de Frankie !). L’endroit est assez décevant, tout comme le reste de la ville d’ailleurs. LA est moche, moche et re-moche. Pas de piétons dans les rues, des bâtiments pareils à des blockhaus, aucune fantaisie et aucun charme. Nous faisons un tour dans Olvera Street, une petite rue du quartier mexicain où se tient un marché artisanal. Puis nous nous rendons à notre hôtel, qui s’avère être lui aussi le plus vilain de tout le séjour : escalier sale, pas de frigo ni de cafetière dans la chambre, nécessité de réclamer des serviettes trois fois pour en avoir, et seulement 2 verres pour 4 !!!
Pendant que nous attendons pour aller manger au resto attenant, nous voyons passer un hélico qui tourne au-dessus du quartier, projos allumés, et nous entendons des sirènes de police hurler pas très loin. On se croirait vraiment dans une série policière. Durant le repas, le bar de l’hôtel étant fermé, je propose de remonter dans la chambre chercher la bouteille de vin rouge que nous avons achetée hier à San Simeon. Evidemment, je me perds en route et finis par faire deux fois le tour de l’hôtel. Et quand je retrouve enfin le resto, il s’avère que la bouteille enveloppée dans du papier brun que je présente triomphalement à mes petits camarades contient en fait du bourbon.
Pour changer un peu, nous nous prenons une mini-cuite après être remontés dans la chambre.
(Photo: le Chinese Theater sur Hollywood Blvd)

samedi 20 août 2005

USA - Monterey, Carmel, San Simeon (Californie)


Départ de SF, à grand regret. Je me serais très bien vue habiter ici – peut-être encore plus qu’à New York.
Nous roulons vers le sud en longeant la côte californienne. Arrêts à Monterey, où nous échappons à la visite d’une sardinerie, puis à Carmel où nous mangeons dans un mignon petit coffee shop au coin d’un centre commercial très chicos, et où nous visitons la mission. Ca me fait tout bizarre qu’Autre Moi, Junior et Kris se signent en entrant dans l’église, moi qui suis une mécréante et qui n’ai toujours fréquenté que des gens dans le même cas. Pour nous faire une surprise, Frankie nous propose une courte visite non prévue au programme : celle du parc Pfeiffer où Marie peut enfin admirer des séquoias. Nous continuons le long de la côte sauvage et magnifique, extrêmement bien préservée et grouillante d’animaux sauvages : écureuils (Kevin !), otaries, loutres de mer et même baleines (trop loin pour que je les voie vraiment).
Nous passons la soirée à San Simeon. Nous invitons Frankie à manger à notre table (enfin un vrai steak bien saignant !) et nous l’interrogeons un peu sur son parcours. En fait, il est acteur et chansonnier, et il fait le guide la moitié de l’année pour payer les factures. Il a passé 6 ans en Amérique du Sud ; il s’est produit jusqu’en Europe et il parle six langues. Il a eu le genre de vie que j’aurais aimé mener…
A côté du motel, sur la plage ou presque, il y a un bar à karaoké où la plupart des gens se retrouvent après le dîner. Les clients locaux sont essentiellement des bikers ; l’ambiance est très bon enfant et rock’n’roll à la fois. Autre Moi fait un tabac avec son « What’s up » ; tout le monde est vraiment très impressionné et beaucoup d’Américains viennent la féliciter ensuite. D’abord pleine de trac et toute tremblante, elle finit par savourer son quart d’heure de gloire – et nous fait « Shoop shoop song » de Cher un peu plus tard. Je pense que ça restera un grand moment pour elle. En plus, avec le T-shirt Harley acheté hier, elle faisait très couleur locale !
(Photo: la côte californienne le long de la Route 1)

vendredi 19 août 2005

USA - San Francisco (Californie)


Journée à San Francisco. Le matin, tour de ville en bus (City Hall, Painted Ladies, Golden Gate Bridge, parc…). A midi, déjeuner dans un resto de Fisherman’s Wharf – le meilleur repas des vacances jusqu’ici, un saumon savoureux. Balade en bateau dans la baie ; beaucoup de vent et de froid, surtout à l’entrée et à la sortie du port. Heureusement que j’ai eu le temps d’acheter un blouson/coupe-vent juste avant. Autre Moi doit se geler avec son pantacourt tout fin. Pour une fois, je me réjouis d’être petite : le bastingage avant auquel nous sommes accoudés me protège mieux ! Shopping sur le Pier 39 (T-shirts et petites conneries).
Puis une grosse heure de queue, toujours dans un vent glacial, pour prendre le funiculaire (pardon, ici, on dit « cable car ») jusqu’à l’hôtel. Un vieux hippie très drôle est en train de chanter des morceaux de sa composition, dont un à la gloire de l’alcoolisme, en s’accompagnant de sa guitare. Ca m’aide à patienter. Le voyage en cable car, que je fais à l’arrière de la voiture, donne une très belle vue sur SF. J’en profite pour bavarder un peu avec le « conducteur », encore un type archi jovial.
Quand nous arrivons à Union Square, il est déjà presque 20h. Tant pis pour ma boutique Origins. Nous faisons un tour dans Niketown où Junior et Kris s’achètent une paire de baskets chacun (apparemment elles sont deux fois moins chères qu’en France), et à Borders où je trouve des magazines de scrap. L’apéro dans la chambre d’hôtel se prolonge jusqu’à ce qu’on soit tous bourrés et délirants. Du coup, quand on arrive enfin à se traîner dehors pour aller dîner, il est plus de 23h. On mange au Lorie’s Diner qu’on a repéré un peu plus tôt, et qui est très sympa. Par contre, l’alcool c’est pas bon pour le flipper – avec 5 balles, on tient moins de 30 secondes en tout. Je ne nous félicite pas.
(Photo: hippie chanteur)

jeudi 18 août 2005

USA - Yosemite, San Francisco (Californie)



Départ, presque à regret, de Mammoth Lakes ce matin. Heureusement, la montagne alentour offre de très beaux panoramas, et nous sommes assez vite arrivés à Yosemite que nous traversons en ce moment. Totalement enchanteur pour le peu que j’en ai vu jusqu’ici – des pentes vertigineuses, densément boisées, qui plongent à pic vers des plans d’eau limpide au fond des canyons, et les lacets de la route qui serpentent à mi-hauteur… Même moi qui ne suis pas du tout fan de nature, je suis conquise.
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Arrêt de presque deux heures, mais qui est passé très vite. Le temps d’aller jusqu’à Yosemite Falls, de prendre un bain de pieds (sauf pour moi), de grignoter un bout à la cafétéria et d’acheter un sweat-shirt rouge (que pour moi), et il fallait déjà retourner au bus. Beaucoup d’autres touristes ; à la cascade, on se marchait presque dessus. Vu quelques écureuils obèses et des steller jays, mais rien de plus excitant.
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On voit bien que nous sommes en Californie à présent. C’est fou ce que le paysage a changé depuis l’Arizona. Maintenant le terrain est plat, vert, parsemé d’habitations et de vergers. Nous venons de nous arrêter dans un petit magasin style maraîcher de luxe/artisanat shabby chic où Autre Moi et moi avons bu un délicieux jus d’oranges locales. J’aimerais dormir mais je ne me résous pas à m’écrouler sur Kris.
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San Francisco m’a plu tout de suite malgré les nuages, la bruine et le froid. C’est tout à fait comme je l’imaginais – « une ville d’individualistes », comme a dit Frankie, et bourrée de caractère avec ses rues en pente, son funiculaire, sa skyline digne de celle de NYC, ses petites maisons victoriennes et son quartier des affaires ultra-moderne. Les chambres de l’hôtel sont minuscules et il n’y a qu’un seul ascenseur pour desservir huit étages, mais nous sommes juste à côté d’Union Square et des grands magasins, youpi !
Repas dans un grand resto chinois où nous avons partagé notre table avec deux autres couples, dont un râleur de première que je me suis retenue de remettre violemment à sa place. Nous avons eu droit à une foule de plats délicieux que nous n’avons pas pu finir – quel gâchis !
Puis nous avons fait le tour de la ville by night avec le bus. On n’y voyait pas grand-chose, mais il y a eu deux arrêts très sympas. Pour le premier, qui n’était pas prévu au programme, Frankie nous a emmenés au Hyatt Regency, qui possède un lobby spectaculaire avec un puits d’étages en pyramide inversée et des ascenseurs transparents (ayant servi au tournage de « La tour infernale »). Sur ses conseil, nous avons pris l’air dégagé de clients légitimes, et nous sommes montés jusqu’au restaurant tournant du sommet. La vue par les baies vitrées était époustouflante. Second arrêt sur Treasure Island, reliée au reste de SF par le Oakland Bay Bridge, depuis laquelle on pouvait admirer toute la skyline. C’était magnifique, mais il faisait vraiment très froid.
(Photo: le Golden Gate Bridge dans la brume)

mercredi 17 août 2005

USA - Death Valley, Mammoth Lakes (Californie)


Curieusement, je ne me sens pas crevée malgré la nuit abrégée. Nous roulons actuellement vers la Vallée de la Mort. Je suis en short (gloups). Nos compagnons de voyage n’arrêtent pas de rouspéter après Frankie, et bien qu’il ne me soit pas particulièrement sympathique, ça me donne envie de le défendre – ce n’est pas sa faute si on court tout le temps ; il respecte le programme fixé par l’agence.
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Arrêt de quelques minutes à Zabriskie Point pour prendre des photos. Quand nous remontons dans le car, mes mollets et ceux d’Autre Moi ont déjà commencé à rosir malgré la crème solaire. Peu de temps après, nous arrivons à l’oasis de Furnace Creek. Nous achetons à manger au general store. Il fait vraiment très chaud, plus de 40°C, mais heureusement l’air est sec. Nous voyons des corbeaux énormes et des roadrunners pas farouches du tout, et nous postons nos cartes – qui ne partiront que vendredi car il n’y a pas de levée avant. Vers 12h30, nous reprenons la route pour traverser le parc national de la Vallée de la Mort. Malgré quelques dunes de sable et autres pseudo-mirages, le paysage est très monotone ; je manque même m’endormir et faire le 4ème M&M’s de la brochette.
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Nous sommes désormais en Californie. Darren roule comme un fou depuis ce matin et ça secoue pas mal. Passage du col de la Tioga, le plus haut point de notre périple, et arrivée à Mammoth Lakes d’ici un peu plus d’une heure.
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(Le lendemain matin)
Nous avons passé la nuit dans un super hôtel, un Holiday Inn. Pendant qu’Autre Moi, Junior et Kris allaient voir le lac tout proche, je suis restée faire une lessive et profiter d’une petite heure de solitude. Apparemment, d’autres gens du groupe ont aperçu (et poursuivi, ces cons !) un bébé ours. Le couple de jeunes Bretons qui m’insupporte se serait même disputé à cause de ça. Bien fait. Au retour des trois autres, nous sommes partis faire un peu de shopping. J’ai légèrement fait flamber ma carte bleue chez Ralph Lauren, qui n’est pas mon truc d’ordinaire. Mais je suis en manque depuis plusieurs jours, et les prix valaient vraiment le coup.
Dîner à l’hôtel – cordon bleu délicieux – avec tout le groupe. Puis mise en maillot (l’épreuve tant redoutée) et direction piscine/jacuzzi intérieurs. On avait un peu bu avant et l’atmosphère était assez euphorique. De retour dans la chambre, nous avons papoté jusque vers minuit. Très bonne soirée.
(Photo: la Vallée de la Mort depuis Zabriskie Point)

mardi 16 août 2005

USA - Bryce Canyon, Zion, Las Vegas (Nevada)


Le ciel s’est enfin dégagé, hourra ! Après un petit dej’ buffet pantagruélique, nous avons mis le cap sur Bryce Canyon – le plus beau du genre, selon Autre Moi. Magnifique « dentelle » de roche dans un camaïeu de tons rougeâtres, très étonnant. On a pris un monde de photos et regagné le bus avec un quart d’heure de retard – mais je crois que Frankie s’est résigné à notre indiscipline car il n’a même pas râlé.
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Pause déjeuner dans le parc naturel de Zion. Pour y accéder, nous sommes passés par un très long tunnel tout noir creusé à même la roche. De temps en temps, une ouverture ménagée sur le côté donnait une très brève et très spectaculaire vue sur les falaises de schiste rouge-brun – comme une diapo que le projectionniste passerait à toute allure. Un peu plus loin, aperçu deux bouquetins sur un sommet. Repas hamburger + vraie limonade dans un resto mormon clair et sympa (mais pas du goût du reste du groupe, qui passe son temps à se plaindre), puis agréable balade sur un sentier piéton qui conduisait à un petit cirque dans lequel coulait une cascade. Vers 13h30, départ pour Las Vegas et enfin récupéré le réseau des portables.
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Le lendemain, dans le bus. Vegas était à la fois fantastique et très décevant. Casinos et hôtels du Strip, grandioses de démesure et d’originalité, mais magasins, attractions et restos fermés très tôt. Comme disait une touriste qu’on a croisée : « For a city of sin, I find it pretty quiet ! ». J’ai beaucoup regretté de ne pas passer au moins une demi-journée de plus là-bas. J’aurais aimé faire du shopping, un tour de grand huit au New York, New York et peut-être voir le spectacle du Wynn, « Le rêve », qui avait l’air fabuleux (mais pas « Splash », bien que Frankie ait tout fait pour nous persuader d’y aller). Alors que là, on a tout juste eu le temps de faire le « tour by night » avec Frankie et le reste du groupe.
Quand on est rentrés à notre hôtel, le Circus Circus (plus de 4000 chambres !), le buffet était fermé ; il a fallu ressortir pour manger. Peu avant minuit, on a atterri dans un food court où on a tous dîné de poulet à l’orange + chow mein.
Ensuite on s’est refait le Strip à pied car Autre Moi voulait aller au Harley Davidson Café, mais le temps qu’on arrive, c’était fermé. Comme on avait déjà marché une heure et demie et que Marie et moi en avions plein les pattes, on a pris pour regagner l’hôtel un taxi qui a failli nous tuer en grillant un feu rouge – pas juste un peu brûlé, non, carrément carbonisé.
J’étais claquée ; j’ai laissé les trois autres se diriger vers le casino et je suis remontée dans la chambre, où je n’ai jamais trouvé l’interrupteur pour la lumière. (J’ai pourtant tout essayé, y compris frapper dans mes mains au cas où les lampes se seraient allumées au son.) Je ne dormais pas encore quand Autre Moi et Kris sont remontés après avoir rapidement perdu tous leurs sous. Coucher 2h30 – 3h pour un réveil à 6h. Dur.
(Photo: l'hôtel Bellagio et ses célèbres jets d'eau, à Las Vegas)

lundi 15 août 2005

USA - Grand Canyon, Lake Powell, Kanab, Bryce Canyon (Utah)


Me suis un peu pris la tête avec Kris hier soir – j’ai pas beaucoup d’humour quand je suis crevée. Ce matin ça allait mieux. On était tous réveillés vers 5h20, et affamés en plus. Comme le petit dej’ n’était servi qu’à partir de 7h30, on a profité de la borne internet de l’hôtel en attendant, et passé un coucou aux gens du forum. La cantine ressemblait à un décor de western, c’était assez chouette. Au menu : œufs brouillés, bacon et pancakes, miam ! (Plus Fruit Loops sans aucun trace de fruit ou même du moindre ingrédient naturel pour Autre Moi et Kris.) Départ de Williams à 8h sous un ciel couvert.
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Retour au Grand Canyon pour un arrêt express : 25 mn pour faire pipi, acheter des cartes postales, admirer la vue et monter en haut de la tour de garde indienne. Bien sûr, nous sommes retournés au bus avec dix minutes de retard, et Frankie tout stressé nous a fait un discours sur la nécessité d’être ponctuels. Et bien sûr, c’est moi qui ai ouvert ma gueule pour dire que les arrêts étaient trop courts.
Depuis, nous roulons à travers une réserve indienne (navajo/hopi) en direction de Lake Powell. Le ciel est immense et magnifique, d’un bleu clair saisissant avec un foisonnement de nuages cotonneux de toutes les tailles. Le paysage, d’une beauté âpre, quasiment désertique. La route, si droite qu’on a l’impression qu’elle conduit vers le bout du monde.
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Second arrêt express au barrage du Lake Powell, juste le temps de prendre quelques photos. Le site est assez impressionnant, un quasi à-pic d’une centaine de mètres surplombant un bassin d’eau verte qu’enjambe un pont métallique. A cause du terrorisme, le bâtiment qui permet d’y accéder est super surveillé, et on ne peut pas y entrer avec un sac à main.
Peu avant 14h, alors qu’on commençait à en avoir vraiment plein les bottes de rouler, on s’est arrêtés à Kanab, dans l’Utah. Déjeuner dans un diner adorable, puis séance shopping précipitée dans l’unique magasin d’authentique artisanat indien, où j’ai hésité à m’acheter un bracelet en turquoise (mais pas le temps d’essayer les nombreux modèles et petit doute sur l’intérêt que j’y porterai encore une fois sorti du contexte) et me suis finalement rabattue sur un collier en pierres aimantées made in Taiwan (!). Et là, nous sommes de nouveau dans le bus pour Dieu seul sait combien de temps.
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De la route, encore de la route : nous n’aurons quasiment fait que ça aujourd’hui. Après Kanab, nous sommes venus directement à notre hôtel de Bryce Canyon. Petite promenade à pied dans les bois (on cherche encore les animaux qu’on nous avait fait miroiter) puis balade dans les boutiques (charmantes) et chouette repas du soir au Cowboy’s Buffet – même si je n’ai jamais réussi à avoir ma glace au chocolat pour le dessert. Nous avons acheté des bières et une petite bouteille de Jim Beam pour boire dans la chambre, mais là tout de suite nous sommes plutôt en train de digérer et de comater.
(Photo: les hoodoos de Bryce Canyon)

dimanche 14 août 2005

USA - Montezuma Castle, Sedona, Grand Canyon (Arizona)


Bien dormi malgré le coup de fil de la réception vers 1h30 pour nous signaler l’arrivée du sac perdu d’Autre Moi. (« We arrive », a répondu Kris au téléphone. Si tout son anglais est comme ça, ça promet.) On était tous réveillés vers 5h (=14h pour nous). Du coup on a pu se préparer tranquillou et prendre notre temps pour déjeuner (très bons muffins à la myrtille, mais 380 calories pièce -> gloups !).
On a quitté l’hôtel à 7h30 avec notre guide, Frankie, un Américain à l’air assez rigolo, et le reste de notre groupe, beaucoup plus jeune qu’on ne s’y attendait. Le car est grand et très confortable, il ne fait pas trop chaud aujourd’hui : bref, ça commence bien ! :)
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Ce matin, visite de Montezuma Castle, une forteresse indienne taillée à même la roche (bof), puis de Sedona, un village d’artistes et de boutiques où nous avons fait un peu de shopping (chapeau de cow-boy pour moi et T-shirt « Sedona Choppers » façon HD pour Autre Moi) et mangé de très bons hot-dogs à l’arrache par manque de temps. Nous roulons maintenant vers le Grand Canyon à travers des paysages impressionnants.
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Je crois que je suis en train de faire une rechute. Mais dans le fond, peu m’importe la nature de l’émotion pourvu qu’elle soit intense. Et de ce côté-là, pendant qu’il pleut à l’horizontale contre les vitres, que nous sommes cernés par de grands pins maigres et sévères, et que le riff de sax de « Baker Street » résonne à fond dans mes oreilles – et bien, on peut dire que je suis servie.
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Tour en hélico au-dessus du Grand Canyon. Très sympa. Ce n’est pas trop mon type de paysage, mais je reconnais que c’est assez spectaculaire. J’ai pris beaucoup de photos que je trouverai sans doute dépourvues d’intérêt quand je les visionnerai à mon retour, mais bon. L’important, c’est de vivre des trucs ensemble.
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Je suppose que tout allait trop bien jusqu’ici ! Ce soir, pour le premier repas de groupe, nous avons été dans un Steak House. D’abord, j’étais crevée et je n’avais vraiment pas envie de parler avec le jeune couple de Bretons qui s’est retrouvé à notre table. Ensuite, il y avait un chanteur mexicain qui faisait des reprises de vieux tubes – un vrai carnage. J’ai rarement entendu quelqu’un chanter aussi faux. Et la façon dont il se dandinait… On a fini par en rire, pas très discrètement d’ailleurs. Le repas était franchement mauvais : au lieu d’une entrecôte, nous avons eu droit à un steak haché trop cuit, dégueu. Au retour d’une pause-clope avec Autre Moi et Junior, je suis allée aux toilettes, et quand j’en suis ressortie, tout le monde était en train de se trémousser sur « Let’s twist again ». J’aurais bien aimé avoir une photo de ma tête à ce moment. Bref. Une de ces soirées merdiques qui font les souvenirs hilarants avec le recul, je suppose.
(Photo: Grand Canyon)

samedi 13 août 2005

USA - Phoenix (Arizona)

Cette fois, ça y est, on est (presque) partis ! Je suis arrivée à Paris en train hier ; on a tous dormi chez Autre Moi car ce matin, départ très tôt : 5h45 ! Elles commencent bien, les vacances ! (Et elles finiront encore mieux, puisqu’au retour, on a un vol à 7h50, ce qui veut dire 5h30 à l’aéroport.) Kris m’a réveillée en allumant la lumière dans le salon ; comme il m’avait laissée dormir dans le canapé, je ne vais pas le tuer tout de suite, mais il a intérêt à ne pas en faire une habitude. Bref. Le beau-frère d’Autre Moi nous a conduits à CDG. On a enregistré les bagages et déjeuné. Là, il nous reste une heure à tuer avant l’embarquement.
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Première partie du voyage, la plus courte et sans doute la moins pénible : Paris-Francfort. Avec la maudite Lufthansa (et vu l’heure, on ne profite même pas de son unique avantage, les super plateaux-repas). Tant pis. Pour la suite, on volera sur United Airlines, ça devrait être plus confortable. Autre Moi et Junior toutes stressées au décollage, mais finalement moins que je ne m’y attendais. Je suis encore à côté de l’aile ; apparemment, c’est mon destin - comme c’est apparemment le destin d’Autre Moi de se faire fouiller :) Les nuages forment des nappes toutes plates au-dessus de l’Allemagne, j’avais rarement vu ça.
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15h45 heure de France. On est en train de dépasser l’Islande (que je ne situais pas du tout là). Après le déjeuner (plateau pas aussi bien que ceux de la Lufthansa, alors que les sièges sont toujours aussi petits -> on n’a pas gagné au change), Kris et moi nous sommes extirpés de la rangée où nous sommes coincés au milieu pour aller aux toilettes et voir Junior et Autre Moi. Il s’avère qu’elles sont en Economy + et que si je n’avais pas fait changer Kris de place, il aurait été à côté d’elles, donc près d’une allée et avec la possibilité d’étendre ses jambes. Sur ce coup-là, je culpabilise un peu. En même temps, j’aurais trouvé ça injuste d’être seule au fond, et je ne crois pas que ça m’aurait mise dans de bonnes dispositions pour la suite. Vu « Madagascar », gentillet sans plus. Vais m’arrêter là car plus de lumière (mais pourquoi, pourquoi, alors qu’on est en plein jour ?). J’utiliserais bien la veilleuse mais Kris essaye de dormir, et je lui ai déjà fait assez de misères pour aujourd’hui…
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Le Francfort-Chicago n’en finit plus. Encore une bonne heure. Je n’ai pas dormi, on se gèle dans la cabine, et on n’aura même pas le temps de faire du shopping en duty free à Chicago. Zen, restons zen.
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Chicago-Phoenix. Pas mal de turbulences et la fatigue commence à se faire sentir. Les trois autres se sont endormis la bouche ouverte pendant le film (« Monster in law ») ; j’ai pris une superbe photo :D Je suis fracassée et je n’ose même pas aller me regarder dans la glace des toilettes tellement ma tête doit faire peur. A mon horloge bio, il est 2h40 du matin et j’ai dormi 4h la nuit dernière – cheers. Mais il faut tenir pour attaquer le séjour du bon pied demain.
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Enfin arrivés ! Le temps qu’on récupère nos bagages (moins celui d’Autre Moi qui aura décidément accumulé les petits tracas pendant ce voyage) et qu’on sorte de l’aéroport, il faisait déjà nuit. Mais la chaleur encore étouffante nous a assaillis immédiatement. On se serait crus dans un four, j’espère que ça ne va pas être comme ça pendant dix jours. Une petite demi-heure de navette et débarquement au Fairfield Inn de Scottsdale. Autre Moi et Kris sont sortis chercher à manger. Je viens de prendre une douche brûlante (car pas réussi à régler le mélangeur) mais bienvenue. Ah, revoilà les autres avec… Non, sans la bouffe car tout est fermé. Argh. J’ai faim.