vendredi 21 septembre 2007

Japon - Tokyo (Shibuya)

Nous rattrapons ce matin le câlin pas fait hier soir et avant-hier. Du coup, nous quittons le ryokan assez tard, vers 11h. Direction Shibuya, le quartier branché de Tokyo. Nous commençons par localiser Dogenzaka dite « colline aux love hotels ». Nous entrons et sortons d’une douzaine d’établissements avant de nous rendre à l’évidence : aucun d’eux ne propose les chambres délirantes dont nous avons tant entendu parler et sur lesquelles nous fantasmons depuis des mois. C’est tout juste si nous repérons, sur les panneaux d’affichage situés dans les halls, une chambre SM munie d’un chevalet rouge qui pourrait faire l’affaire. Dépités, nous décidons de repasser plus tard dans la journée et d’aviser à ce moment-là.
J’ai déjà faim. Nous cherchons un endroit où manger dans l’immeuble 109 femme, mais le choix ne nous satisfait pas et les boutiques aperçues depuis l’escalator ne m’inspirent guère. Je sens poindre un début de solide grogne. Heureusement, pas loin de là, nous tombons un peu par hasard sur un resto Big Chef qui propose des menus pas vraiment japonais mais comportant des légumes (ni confits ni marinés dans la saumure de surcroît). Xris prend une salade et moi un combo steak haché (qui a, étrangement, le goût des Grillados de mon enfance), riz parfumé et légumes ; c’est le monde à l’envers ! Enfin bon, comme d’habitude, j’en laisse et c’est lui qui finit mon assiette.
Nous nous mettons ensuite en quête d’un magasin des environs censé vendre des poupées Blythe. Sur le plan situé face à la gare de Shibuya (près de la statue de Hachiko le chien fidèle que j’ai fait photographier par Xris en hommage à Nana), nous repérons le quartier correspondant à l’adresse, Sarugaku-chô. Il est grand, loin et apparemment dépourvu de points de répère. Je décide d’y aller en taxi : c’est le meilleur moyen de ne pas se perdre, de ne pas crever de chaud en chemin (les rues de Shibuya grimpent pas mal), et puis ça fera une occasion de tester un nouveau moyen de transport. Par chance, les taxis sont légion de l'autre côté de la gare. Malgré une longue file d'attente, notre tour vient rapidement. Nous frôlons l’incident diplomatique lorsque j’empoigne vigoureusement, pour la refermer, la portière arrière automatique. Mais dix minutes plus tard, le chauffeur nous arrête devant une adorable boutique appelée Junie Moon. Coût de la course (apparemment, c’est un forfait, car le chiffre figurait sur la vitre) : à peine 650 yens. J’avais pourtant entendu dire que les taxis étaient chers à Tokyo… De joie, je fais des petits bonds sur le trottoir.
A l’intérieur de la boutique, des dizaines de Blythe customisées, toutes plus belles les unes que les autres, s’alignent le long des murs. Il y a aussi une foule de petits modèles, des vêtements, de la papeterie et la pièce de résistance : les grands modèles à vendre ! Ils sont au nombre de quatre : les deux vus à Kiddy Land dont je ne voulais pas, une jolie rousse à cheveux longs avec des vêtements sympas, baptisée Gentle River, et Prima Dolly, une minimaliste en maillot de bain avec une coupe au carré qui existe en plusieurs teintes de cheveux. J’embarque les deux dernières, plus deux petites (dont une que j’avais hésité à acheter à Kyoto et qui est ici soldée à – 50%), quelques vêtements et chaussures, un peu de papeterie, un bouquin de photos. Addition totale : 46.000 yens. Mais je ressors en gambadant : j’ai trouvé, j’ai trouvé, j’ai trouvé !
Nous regagnons à pied le secteur de la gare. Pause glouglou dans un café qui sert des fruits pressés, miam ! Mon jus d’oranges est délicieux et il descend tout seul dans mon pauvre petit gosier desséché. Dommage : une fumeuse attablée derrière nous nous empeste un peu avec sa clope. Au Japon, il n’y a pas d’interdiction de fumer dans les restos et les bars, et rarement deux salles séparées. C’est l’une des rares choses que je reproche à ce pays (avec la rareté des poubelles et des escalators dans les gares).
Poursuite du shopping chez Tower Records. Nous ne pouvons pas acheter de DVD qui passeraient en noir et blanc, voire pas du tout, chez nous, et je n’y connais malheureusement pas grand-chose en rock japonais à part X-Japan, donc pas de CD non plus. Mais au rayon librairie étrangère, Xris trouve un bouquin sur la déco zen, « Wabi-sabi », et moi un livre de photos de K. Tsuzuki, un artiste dont j’avais adoré « Tokyo : a certain style ».
Nous retournons à Dogenzaka. La seule chambre qui nous tentait vaguement est déjà occupée et le sera encore pendant une heure et demie. Aucune autre ne nous plaît. Nous décidons de capituler momentanément. Mais alors que nous redescendons vers la gare, nous tombons sur un autre grand magasin de CD/DVD avec un internet café à son sommet. Nous allons y boire un verre devant un PC. Nos recherches sur Google nous livrent la clé du mystère. Il ne reste pratiquement plus aucune chambre de love hotel farfelue ou extravagante sur Tokyo, en raison d’une loi assez récente qui veut que les établissements offrant des équipements de style « non indispensable à la fonction logement » soient classés en catégorie X et ne puissent occuper que certaines zones classées. Nous sommes déçus mais rassurés : non, nous n’avons pas mal préparé notre sortie ni manqué de flair dans le choix du quartier. Et puis ça nous évitera de chercher pour rien jusqu’à la fin du séjour.
Retour à Ikebukuro. Nous passons par le food court de Seibu pour acheter trois demi-douzaines des gyoza sublimes que Xris avait testés hier au goûter. Nous galérons un peu pour retrouver le bon stand parmi les dizaines d’autres de l’étage immense, mais quel plaisir ensuite de savourer nos ravioli japonais dans la salle commune du ryokan!

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