jeudi 11 juin 2009

Tchéquie - Prague


Ce voyage pourtant attendu depuis des années ne débute pas sous les meilleurs auspices. Une crise d'angoisse m'a pratiquement empêchée de fermer l'oeil cette nuit; c'est donc lessivée que je débarque à Prague avec Chouchou vers 8h du matin. Le chauffeur de taxi envoyé par l'hôtel a vingt minutes de retard, et à cause des embouteillages, il est finalement 9h30 lorsque nous arrivons au King George pour poser nos bagages.

La réceptionniste nous annonce que nous pourrons disposer de notre chambre dans une demi-heure. En attendant, nous allons faire un tour dans les rues commerçantes voisines. Presque immédiatement, nous tombons sur le Hard Rock Café local où nous effectuons nos achats traditionnels: ce sera un T-shirt noir à manches courtes avec des dragons devant pour Chouchou et un sweat zippé rouge à capuche pour moi.

Retour à l'hôtel. Notre chambre sous les toits est plutôt mignonne avec ses murs pentus et ses poutres apparentes; par contre, elle manque de lumière pour des photos et en guise de lit double, elle a deux lits jumeaux poussés l'un contre l'autre dont les matelas ne peuvent même pas se toucher à cause de la forme du cadre. Pas super pour des vacances en amoureux, mais je n'en suis plus à ça près.

Nous repartons en direction du pont Charles distant de quelques centaines de mètres à peine. Et là, c'est l'horreur: un flot de touristes tellement compact qu'on se croirait dans le métro parisien aux heures de pointe. En plus, l'endroit est défiguré par des travaux d'entretien. Mes visions d'un pont Charles désert, brumeux et romantique s'envolent à tire-d'aile. Certes, on est au mois de juin et en plein jour; pour la brume, c'était donc un peu compromis. Mais pas pour la pluie, apparemment. J'ai le moral dans les chaussettes (déjà mouillées à travers mes Converse).

Nous faisons demi-tour pour explorer la Vieille-Ville. A chaque pas, ma déception grandit. J'imaginais Prague comme une ville gothique et ténébreuse, avec des bâtiments de pierre grise sur lesquels flotteraient encore des relents d'austère atmosphère communiste. En fait, je suis entourée de façades proprettes aux couleurs de dragée. Et de millions de touristes qui s'agglutinent devant les églises ou au pied de la fameuse horloge de l'hôtel de ville.

Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un resto bio végétarien conseillé par un de mes guides. C'est un buffet, et mis à part les crudités et les patates sautées, je ne reconnais absolument rien. Je décide quand même de tester des trucs impossibles à identifier. A part les crudités et les patates sautées, je n'aime absolument rien, et après les avoir goûtés, je suis toujours incapable d'identifier les aliments qui restent dans mon assiette. Groumpf.

Lorsque nous ressortons, il pleut à verse. Je crois même qu'il tombe de la grêle. Je veux rentrer à Bruxelles. Mais comme ce n'est pas possible, je décide qu'un peu de shopping s'impose; ça aura au moins le mérite de nous mettre à l'abri. Zlatà Lod, un chouette magasin de fournitures d'art pas chères, me réconforte temporairement. En revanche, le Tesco qui a paraît-il un super rayon papeterie est... en travaux, hé oui. Quant à Botanicus et ses produits de beauté bio, il est pris d'assaut par des hordes d'Asiatiques piaillantes qui me découragent d'acheter quoi que ce soit.

La fatigue commence à se faire sentir. Bien qu'il ne soit pas encore 15h, nous nous arrêtons au Kavarna Obecni Dùm, la brasserie de la Maison Municipale, très beau lieu Art Déco où je compense ma frustration alimentaire du midi avec un grand chocolat chaud italien et une crêpe aux fruits frais accompagnée d'une boule de glace vanille et d'une montagne de chantilly. Après ça, nous rentrons à l'hôtel faire la sieste. Enfin, l'un de nous deux dort et ronfle tandis que l'autre (celle qui n'a déjà pas dormi la nuit précédente) tente vainement de trouver le sommeil.

Le resto du soir rattrape un peu cette première journée désastreuse. Le Kogo Ristorante est un Italien assez chic qui pratique des prix moins élevés que ceux de la plupart des boui-boui français. Un carpaccio, une bruschetta, deux assiettes de pâtes merveilleuses, un verre de Lambrusco et une eau gazeuse nous reviennent moins de 40€. Je concède au moins une chose à Prague: on y mange bien pour pas cher.


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