lundi 15 septembre 2008

Danemark - Copenhague (Latinerkvarteret, Tivoli)


Réveil: 4h15. Urgh. Taxi jusqu'à la gare centrale (pas de bus à cette heure-ci): 4h50. Train vers Zaventem: 5h04. Vingt minutes plus tard, nous sommes à l'aéroport. Notre avion ne décollant qu'à 7h, après avoir enregistré notre petite valise, il nous encore reste assez de temps pour petit-déjeuner dans une sorte de cafétéria qui propose des assiettes oeufs-tomates-bacon - même si Chouchou, en bon bec sucré, préfère s'enfiler deux viennoiseries.

A 8h40, nous nous posons à Kastrup, sacré plus bel aéroport du monde en 2000. Il semble y avoir un soleil radieux dehors même si les températures annoncées pour la semaine sont plustôt frisquettes. Nous récupérons assez rapidement nos bagages et faisons l'emplette d'une carte de transports en commun à un distributeur. Puis nous prenons le métro jusqu'à Norrebro, la station la plus proche de notre hôtel. Le train est tout propre et ce que nous apercevons par la fenêtre durant la partie aérienne du trajet nous conforte dans l'idée que cette ville devrait nous plaire.

Au sortir du métro, après nous être trompés de direction, nous marchons jusqu'à Jarmers Plads. Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons devant la façade de l'hôtel, qui ne paie guère de mine à cause des travaux en cours dans le restaurant attenant. Le hall très design et la sexytude courtoisie du monsieur préposé à l'accueil nous rassurent cependant très vite. De plus, l'une des trois chambres qui figurent en tête de notre liste de préférences sera libre ce soir, youpi! Mais pour l'instant, elle n'est pas faite. Nous laissons donc notre valise à la réception et partons à pied en direction du Quartier Latin (oui, ça s'appelle vraiment comme ça) distant d'à peine 500 mètres.

Douze pas après l'entrée de Frederiksberggade, j'effectue mon premier arrêt dans une boutique de souvenirs gardée par un troll grandeur nature. Cartes postales, timbres, magnets - ça, c'est fait! La suite me désarçonne quelque peu. Je suis ravie de faire quelques achats chez Accessorize et chez Urban Outfitters (comme si je n'avais pas déjà eu ma dose à Londres en juillet), mais quand je vois se succéder un Body Shop et un Topshop, je commence à me demander où sont les enseignes danoises... Quant aux Magasins du Nord (en français dans le texte), censés être l'équivalent local des Galeries Lafayette, je les trouve à peine moins rébarbatifs que l'Inno. Bon bon bon.

Heureusement, le soleil est radieux, l'air piquant juste ce qu'il faut, et les gens que nous croisons n'ont pas le côté speed ou hautain des Parisiens et des Londoniens. Malgré la fraîcheur, beaucoup d'entre eux prennent un verre en terrasse ou paressent sur un banc. Les filles sont majoritairement blondes aux yeux bleus et, ma foi, plutôt agréables à regarder. Les bâtiments aussi: dans une rue latérale, nous apercevons quelques-unes des fameuses façades colorées; plus loin, nous admirons Vor Frue Kirke, imposante cathédrale néo-classique.

Arrivés place Kongens Nytorv, nous faisons demi-tour et repartons dans les petits rues plus "bobo" au nord de Stroget. C'est là que nous avons notre premier coup de coeur, avec la boutique/galerie d'art floral Tage Andersen recommandée par le Cartoville (un des rares city guides en français sur Copenhague). L'entrée coûte 40 DKK, soit environ 5€, ce que nous ignorions. Mais la visite les vaut largement tant l'endroit est enchanteur. On se croirait dans un conte de fées, un mini-Brocéliande recréé en intérieur. L'exiguité des lieux et leur côté alambiqué ajoutent encore à leur charme. Un paon se promène languissamment dans une petite cour; des poissons s'ébattent dans une fontaine moussue, et on ne serait pas surpris d'apercevoir un lutin caché derrière l'une des étonnantes compositions végétales ou une fée voletant au-dessus des bouquets de fleurs exotiques. Il paraît que Tage Andersen expose partout dans le monde; je vais guetter ses prochains déplacements.

Nous commençons à avoir faim. Je repère sur notre guide un endroit qui semble parfait: le Café du Musée de la Poste, situé non loin de là et qui propose "de la cuisine danoise légère à des prix raisonnables". En chemin, nous nous arrêtons chez Ordning et Reda que Chouchou ne connaît pas et où nous faisons tous deux de menues emplettes. Nous remontons Kobmagergade et finissons par trouver le Café du Musée de la Poste... dont le jour de fermeture est justement le lundi, et qui ne sert que jusqu'à 17h le reste de la semaine. Raté. Après avoir un peu hésité, nous atterrissons dans un buffet chinois - pour ce qui est de goûter la cuisine nationale, on repassera!

Nous nous rendons ensuite à Rundetarn. Conçue pour l'observation astronomique, cette Tour Ronde présente une particularité unique au monde: en guise d'escalier, tout son intérieur n'est qu'une immense spirale pentue qui permettait jadis de hisser les télescopes montés sur roulettes jusqu'à son sommet culminant à une trentaine de mètres. Nous arrivons en haut un peu essoufflés, mais oublions bien vite nos efforts en découvrant la très jolie vue sur les toits des quartiers environnants. La Tour Ronde abrite également une sorte de galerie du design que nous traversons en admirant la structure de l'immense pièce - rah, vivre dans un loft aussi spacieux, avec ces murs de pierre blanche et ces magnifiques poutres apparentes! Dans le guest book, nous laissons un petit dessin de Régis. Je sens que ça va devenir une habitude...

Passage par la place des petits Frères Gris que le guide signale comme ravissante avec son arbre immense et ses façades colorées. Nous y trouvons même un resto au nom français: "Le petit tortus". "Le grand tort tus aussi", fais-je remarquer. Oui, bon. Après une nuit de deux heures, faut pas non plus s'attendre à ce que je rivalise avec les Monty Python.

Nous avions envisagé de visiter le Musée de l'Erotisme tout proche, mais le vestibule et son ridicule diorama nous font rapidement faire demi-tour. Nous sommes maintenant levés depuis plus dix heures et les effets de notre nuit écourtée commencent à se faire sentir. Nous décidons de repasser à l'hôtel pour prendre possession de notre chambre et faire une petite pause. Plutôt que de refaire Stroget et Frederiksberggade dans l'autre sens, nous empruntons les rues parallèles qui courent au sud: Laederstraede et Kompagnistrade. Nous y découvrons de ravissants magasins de déco ludique et colorée, certains aux prix accessibles et d'autres non. Dans un très grand magasin de gadgets, le vendeur barbu et visiblement très cool nous prévient qu'il va nous enfermer quelques minutes "le temps d'aller acheter des clopes". Ca nous fait rire (et m'inspire quelques idées coquines que je ne mets cependant pas à exécution, me jugeant un peu trop couverte). Depuis ce matin, nous observons que les Danois ne sont pas du tout paranos et ne semblent pas redouter le vol à l'étalage. On ne se sent nullement surveillé dans leurs boutiques, et c'est bien agréable.

Vers 16h, enfin, nous nous posons dans la chambre 204, la "Tokidoki" au décor de manga acidulé. A peine avons-nous retiré nos chaussures que nous commençons à mitrailler chaque détail des murs! Puis nous comatons un petit moment sur le lit.

Nous ressortons vers 17h, direction le légendaire parc d'attractions du Tivoli, donc Disney s'est inspiré pour créer les siens. Nous avons de la chance: c'est la semaine avant la fermeture automnale, et à cette occasion, l'entrée manèges inclus, dont le prix s'élève habituellement à 285 DKK, ne coûte que 100 DKK, soit environ 13€! A l'intérieur, il règne une atmosphère presque surannée; on se croirait revenu un siècle en arrière. Les stands de friandises vendent aussi des fruits frais; il n'y a qu'une seule (petite) boutique de souvenirs dans tout le parc; aux attractions se mêlent un théâtre de plein air, un kiosque à musique, un étang, des fontaines à jets d'eau, des massifs de fleurs, des promenades abritées et une foule de petits restaurants. Et même si je ne crache pas sur le côté "over-the-top" ultra-américain des parcs Disney ou Universal, je suis dix fois plus séduite par ce parc-là où le temps semble s'être arrêté en une époque plus simple, moins soumise à la frénésie de consommation.

Le Hard Rock Café se trouve à un coin du parc. Poussés par la faim, nous nous en approchons un peu avant 19h... et nous heurtons à un panneau "Closed for private party". Mon désespoir est grand. Heureusement, en nous rendant à l'entrée située à l'extérieur du parc, sur Vesterbrogade, nous nous apercevons que le resto est bel et bien ouvert - juste d'un seul côté. A la boutique, nous faisons l'emplette de gilets molletonnés à capuche - le même pour tous les deux, et tant pis s'ils nous donnent l'air de Tweedledee et Tweedledum. Le décor du resto, plus sobre que dans les autres HRC de ma connaissance, me déçoit quelque peu, mais je retrouve la musique et la cuisine que j'aime. Une creamy chicken salad et un demi-apple cobbler plus tard, je prends le chemin du retour avec Chouchou. Heureusement que l'hôtel n'est pas loin, parce qu'entre la fatigue et tout ce que je viens d'ingurgiter, j'ai un peu de mal à garder les yeux ouverts. D'ailleurs, une fois dans la chambre, nous n'avons qu'une idée en tête: dormir.

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