dimanche 18 avril 2010

Japon - Tokyo (Harajuku, Ikebukuro)


Le nuage de cendres produit par l'éruption d'un volcan islandais, et ayant entraîné ces derniers jours la fermeture de nombreux aéroports européens dont Roissy, ne fait toujours pas mine de se dissiper. Au ryokan, plusieurs couples de Français ont vu leur vol annulé et ne savent pas quand ils pourront rentrer chez eux. Je commence à paniquer en nous imaginant bloqués ici pour X jours supplémentaires, voire X semaines étant donné le backlog de passagers à rapatrier avant nous. Les compagnies aériennes ne proposent rien d'autre que de rembourser la première nuit d'hôtel supplémentaire et le retour de Narita à Tokyo; le répondeur de l'ambassade de France est saturé et sur place les employés proposent juste l'inscription sur une liste d'attente (attente de quoi?). Et une semaine de séjour non prévu dans une ville aussi chère que Tokyo - surtout pendant la Golden Week! -, ça peut chiffrer trèèèès vite.

Aujourd'hui, unique dimanche de notre séjour, nous allons à Harajuku faire le circuit habituel Takeshite-Dori/Omotesando. Dans la première, nous avons la mauvaise surprise de constater que les Lolita Goths semblent avoir disparu. Apparemment, nous sommes entrés dans l'ère de la fleurette et du canotier: partout, on ne voit plus que ça. Chez Laforêt (équivalent local du 109 à Shibuya), il reste bien deux ou trois belles boutiques de fringues goth/punk, mais elles sont planquées au sous-sol et pratiquent des prix assez prohibitifs. En même temps, comme je ne dois rentrer dans RIEN, pas de regrets. Je m'offre quand même un collier-carotte (oui) dans une boutique d'accessoires rétro à croquer.

Passage obligatoire à Kiddy Land: là non plus, aucune Blythe intéressante; je commence à désespérer. Par contre, il y a deux ou trois Dal assez sublimes qui me font hésiter. Et les merdouilles Hello Kitty et Snoopy occupent chacune un étage entier. Le monde court à sa perte, moi je vous le dis. Dans Omotesando défilent des manifestants écologistes assez calmes et pas trop nombreux, tous vêtus de jaune. Deux paires de policiers encadrent la petite procession. Ca aussi, c'est une nouveauté.

Pour nous remettre de notre déception, nous mangeons dans un boui-boui qui sert des ramen au porc, au comptoir uniquement. C'est hors des sentiers battus, bien qu'à deux pas des "Champs-Elysées japonais" et positivement succulent. Nous passons ensuite à l'Oriental Bazaar pour nos achats touristiques et remontons vers le pont du Meiji Jingu où notre impression initiale se confirme. De Lolita Goths, il ne reste que deux spécimens vêtus de roses et cernés par la foule telle une paire de chimpanzés dans un zoo. Je trouve ça vraiment triste.

Comme il fait très beau, nous décidons de passer l'après-midi au parc de Yoyogi... qui s'avère moche et grouillant de monde. Le seul truc sympa, ce sont les mignonnes jeunes filles qui distribuent des Free Hugs à l'entrée. Bien sûr, nous les faisons poser avec Régis. Pour oublier cette débâcle, Chouchou m'entraîne dans un temple bouddhiste situé non lon d'Ikebukuro, le Gokokuji. L'endroit est très calme, dépourvu de touristes, et il reste assez de cerisiers en fleurs pour prendre quelques jolies photos. Je m'assois le temps de dessiner une statue grimaçante à l'air démoniaque dont j'ai du mal à croire qu'il s'agisse d'un Bouddha; on dirait plutôt un djinn ou une divinité indienne vengeresse. Ce qui ne perturbe nullement le matou blanc et roux vautré à ses pieds.

Retour au ryokan et surf frénétique en quête d'infos sur le trafic aérien, puis envoi de mails à titre préventif (banquier, parents, Sophie qui nous garde les chats, boulot de Chouchou...) et prise d'un demi-Xanax pour arriver à dormir.

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